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Interdit

Interdit

Titel: Interdit Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elizabeth Lowell
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trahir ainsi mon
    sombre guerrier.
    Le visage d’Erik changea. Toute douceur quitta ses
    traits. L’éclat topaze de ses yeux était plus froid qu’un lever
    de soleil en hiver.
    — Vous épouserez le Fléau Écossais à minuit…
    — Non !
    — … ou bien avant que sonnent les douze coups, vous le
    verrez pendu .
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    c 13
    — Tu as l’air bien abattue pour une jeune fille qui vient
    d’épouser son amant ! dit Cassandra, élevant la voix
    pour se faire entendre dans le brouhaha de la fête.
    Ambre ne répondit pas. Ses yeux dorés fixaient Duncan,
    qui à la droite d’Erik, recevait les félicitations des chevaliers
    présents. Même parmi des combattants, Duncan se démar-
    quait. Il était plus grand, plus dur que la plupart d’entre eux
    et pourtant, il avait un rire que personne ne pouvait
    entendre sans rire à son tour.
    La fête battait son plein : on avait beaucoup levé son
    verre, raconté maintes histoires et bien mangé. Jongleurs et
    poètes se déplaçaient dans la foule, divertissant les convives
    de leurs mains habiles et de leurs vers sur le mariage et la
    couche.
    Les chiens d’Erik, agités, fouillaient sous les tables qui
    croulaient sous la nourriture, les plats d’or et d’argent et les
    coupes incrustées de pierres précieuses. Des faucons domi-
    naient la pièce depuis leurs perchoirs, observant chaque
    mouvement d’un intérêt troublant.
    Cassandra regardait Ambre avec la même lueur dans
    les yeux. À peine la femme avisée était-elle revenue d’un
    accouchement qu’elle avait retrouvé un château bouillon-
    nant d’excitation. Un homme pendu. Une damoiselle
    à marier. Des pillards nordiques qu’on disait être à
    Winterlance.
    ELIZABETH LOWELL
    Et peut-être, la mémoire d’un grand guerrier qui se
    mouvait, se réveillait et regardait le monde avec les yeux
    d’un oiseau de proie.
    Cassandra n’avait même pas eu le temps de protester,
    d’accepter, de faire quoi que ce soit, si ce n’est assister à un
    mariage qui n’aurait jamais dû avoir lieu.
    Elle n’avait pas non plus eu l’occasion de parler à Ambre
    seule à seule. Elle aurait voulu lui demander pourquoi elle
    prenait autant de risques alors que le gain était si invrai-
    semblable, savoir pourquoi elle avait autorisé son corps à
    suivre son cœur imprudent en le donnant à un homme qui
    lui était venu dans l’obscurité.
    « Pourvu qu’il y reste ! »
    Mais ses pierres de rune prédisaient le contraire.
    Duncan allait se réveiller, et la mort, non la vie, en
    découlerait.
    — L’as-tu dit à Duncan ? demanda-t-elle.
    Ambre n’avait pas besoin de demander à Cassandra de
    quoi elle parlait. Elle le savait. Elle avait passé les heures
    précédant son mariage seule à interroger son pendentif
    d’ambre.
    Les réponses qui lui revenaient étaient toujours les
    mêmes.
    Un choix entre deux maux.
    — Non, dit-elle.
    — Tôt ou tard, quelqu’un va le reconnaître.
    — Oui.
    — Que feras-tu, alors ?
    — Ce que je dois faire.
    — Il aurait été mieux de laisser Erik le pendre avant
    que le troisième aspect de la prophétie ne se réalise.
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    INTERDIT
    Le regard qu’Ambre lui jeta renfermait les mêmes
    flammes fauves de l’enfer qui dansaient parfois dans les
    yeux d’Erik.
    — Je vois.
    Le sourire de Cassandra était sincère, et triste.
    — Ton cœur et ton corps lui appartiennent. L’âme les
    suit avec hâte.
    — Excepté voir mon sombre guerrier pendu, dit froide-
    ment Ambre, qu’auriez-vous voulu que je fasse ?
    Elles furent interrompues par un chevalier qui portait
    un toast.
    — Longue vie, prospérité et beaucoup de fils !
    Tous levèrent leur coupe bien haut. Ambre sourit,
    comme de coutume, et salua de son propre verre avant de
    boire une gorgée.
    — Protège ton âme, reprit Cassandra.
    — Comment ?
    En parlant, Ambre regardait la main de Duncan. Elle
    était si puissante, balafrée, que la lourde coupe semblait
    presque délicate entre ses doigts. Une fois qu’il l’eut reposée,
    il parcourut lentement le motif doré du bout des doigts,
    évaluant sa texture et ses variations.
    Ambre aurait tout donné pour que sa main caresse sa
    peau plutôt que le métal froid. Elle le désirait tant que cela
    l’effrayait autant que cela l’embrasait.
    Duncan se tourna vers elle et vit qu’elle le regardait. À
    la lueur des bougies, ses yeux n’apparaissaient plus noisette,
    mais or.
    Et comme les bougies, ils brûlaient.
    — Ne partage pas son lit, pour

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