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Journal de Jules Renard de 1893-1898

Journal de Jules Renard de 1893-1898

Titel: Journal de Jules Renard de 1893-1898 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Renard
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fleur sent si bon, et l'écorce, si mauvais.
Le ciel est rouge comme une tuilerie.
Des petits gars vont à l'école avec des casquettes enfoncées jusqu'aux oreilles, des chaussettes rouges et des petits serpents de cravates.
Un coq coiffé comme on l'est à Polytechnique.
Philippe et sa femme sensibles au chant des oiseaux à deux heures du matin.
Deux jeunes filles en blanc avec des ombrelles rouges. Qu'il ferait bon dormir entre ces deux pavots !
Un vers est encore meilleur lu sur une page non coupée.
Mets un peu de lune dans ce que tu écris.
Tous les aulnes aspirent, tendent à la lune.
Je suis l'homme de la moyenne des lecteurs artistes.
    L'homme aux Sourires pincés félicite M. Gaston Deschamps de savoir si bien se prendre au sérieux.
Le rat. Le canon de ma carabine le dépassait. Il se met à chanter victoire.
Un chapeau de paille pour clair de lune.
L'orage. Sous des nuages lourds et sombres - stratus, dirait Rosny - des paysages au fusain.
Je voudrais être de ces grands hommes qui avaient peu de choses à dire, et qui l'on dit en peu de mots.
Je n'ai pas le délire. Je n'ai que le vif sentiment de ce qui vaut la peine qu'on soit né, et de l'inutilité du reste.
Si vous m'annonciez la mort de ma petite fille que j'aime tant, et si, dans votre phrase, il y avait un mot pittoresque, je ne l'entendrais pas sans en être charmé.
Les absents ont toujours tort de revenir.
Une piqûre d'épingle changerait vos propos sur le duel.
Le rebouteux n'a pas pu faire sortir du pied le « sacrilège ».
Ces gens-là sont heureux leur nuit de noces, et encore !
La fleur coupée se mit à marcher toute seule comme une fillette.
La Gloriette.
    Soli Deo honor et gloria.
Cette maison a été bâtie
en 1776 par M. Dubled, de Saulieu,
curé de Chaumot.
Il se précipita sur mon carnet et dit : « Ah ! je le tiens ! »
Un chat qui n'a pas pu s'habituer à sa queue. Quand il la voit soudain, il se précipite sur elle et tourne comme un soleil gris.
Philippe ne voudrait pas coucher dans une maison à paratonnerre. Il irait bien vite dans la maison à côte.
Un ciel barbouillé à l'horizon, comme une bouche, de framboises.
La meilleure santé, c'est de ne pas sentir sa santé.
18 juillet.
Mort de Goncourt. Regretté de n'être pas allé le voir plus souvent : deux fois en ma vie. Avoir supposé qu'il pouvait songer à moi, à cause de mon talent. M'être demandé si je refuserais. M'être dit que je refuserais, parce que, revenu à la raison, je commençais à ne plus espérer. M'être réjoui en apprenant que le testament pouvait être attaqué, qu'il n'y en avait peut-être pas. Et j'attends la dépêche d'ami qui m'annonce que je suis sur le testament. N'avoir fait que me demander ceux qui peuvent y être. Celui-ci est trop riche, celui-là vraiment de trop peu de talent. Je n'épargne que Rosny. Puis, m'être dit que, si 4 000 francs de rentes me tombaient au milieu de ma paresse, ce serait une injustice.
    Peu à peu, revenu à de plus hauts esprits. Très grand et très pauvre, voilà l'idéal.
L'artiste doit avoir tout vu et tout oublier. Il est capable de tout comprendre, mais il a l'air plutôt inintelligent.
Intituler L'Amour du pays mon livre sur la Gloriette.
Denis et le locataire qui ne veut pas dire son nom et qui crie : « Je suis celui qui loge au rez-de-chaussée. »
A Clamecy, une dame grave et sa fille obligées de passer tout près d'un étron.
Denis, valet de chambre monté au grade de concierge, apprécie les moulures de ma cheminée.
Catalogue Charpentier. Il suffit de le lire pour être modeste, au moins jusqu'à demain.
Eh ! quoi, M. Armand Silvestre a publié tous ces volumes de poésies, et l'un d'eux, La Chanson des heures, a eu une nouvelle édition considérablement augmentée ? Il est vrai que l'édition des Ailes d'or est définitive. Et je ne pourrais pas citer un seul vers de ce laborieux poëte.
Quoi ! M. André Theuriet a publié tout cela, et jamais personne ne prononce son nom dans nos conversations dites littéraires ?
Quoi ! L'oeuvre complète de M. Ferdinand Fabre a été couronnée par l'Académie Française, et je n'en savais rien ?
Et je ne dis pas cela pour être désagréable.
    Avant que de passer à leurs livres, il faut, de toute justice que je lise tout mon Gautier, tout mon Banville, tout mon Goncourt. Puis, j'attaquerai Zola, Daudet, Mendès. Oh ! Silvestre, cher collaborateur, jamais je n'arriverai à vous.
Et M. Edmond Laboulaye qui m'attend, auteur d'une multitude de contes

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