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La Cabale des Muses

La Cabale des Muses

Titel: La Cabale des Muses Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gerard Hubert-Richou
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ravissantes.
    — Puis-je examiner votre cheville ? bafouilla-t-il en s’accroupissant devant elle.
    En guise d’approbation, elle posa son pied droit sur sa cuisse.
    — Vous avez de fines attaches, Marianne, et celle-ci ne semble nullement enflée, à première vue.
    — Il faudrait comparer, minauda-t-elle mi-sérieuse car il me vient des sortes d’élancements.
    Elle plaça son autre pied à côté du premier. Jean-Charles effleura les deux chevilles. Elle frémit.
    — Vous souffrez ?
    — Vos mains… vos mains possèdent un fluide, c’est indéniable. Poursuivez, je vous en prie…
    Elle se renversa contre le dossier, ses genoux se desserrèrent. Du Cauzé s’enhardit jusqu’à l’amorce du mollet, massa doucement, détournant son esprit vers le colloque qui se tenait juste en dessous afin de ne pas trop s’émoustiller, mais le pan que les fins doigts crispés froissaient laissa soudain s’échapper de suaves et chauds effluves.
    — Vous avez deviné le chemin… de cette torture.
    Elle déchaussa son pied gauche et l’appuya sur la cuisse oblique de Jean-Charles qui se résigna volontiers à suivre cette directive.
    — Un point lancinant me transperce le muscle par le milieu… Oui, là, sous votre doigt…
    Souffrait-elle réellement ?
    Son index remonta le sillon des jumeaux tendus jusqu’au pli poplité, suivi par son autre main, enveloppante et légère.
    — Vous me procurez un bien considérable… La crampe s’estompe, ne faiblissez pas.
    Une petite crispation lui parcourut tout le corps. Il s’alarma. Elle l’encouragea :
    — N’ayez aucune crainte. Insistez, je vous en conjure, insistez !
    Du Cauzé aurait aimé changer de position car il ne pouvait rester insensible à ce bouquet aphrodisiaque.
    — Jean-Charles, plus qu’un rebouteux, vous êtes… un envoûteur.
    Un nouveau sursaut surprenant tendit le joli buste vers l’avant. Son bonnet tomba. Elle se courba au-dessus de lui, son front se cala contre l’épaule puissante. Ses cheveux cascadèrent, les isolant des réticences de l’homme bien éduqué, surpris par tant de juvénile audace. D’ordinaire, c’était lui qui abattait les barrières, lui qui imposait ses égards, ses câlineries, ses chatteries et apprivoisait les timidités. Pour la première fois devancé, il retenait ses chevaux. Elle saisit sa main et la guida vers son jardin d’Éden, l’y pressa, haletante, la força contre la source de son buisson ardent, avide et abondante qu’il s’abandonna à investir tant elle aspirait aux caresses profondes. Les hanches de Marianne avancèrent jusqu’au bord de la chaise, vibrantes d’ondes incontrôlées et son ventre se jetait en avant par saccades tandis que roulaient dans sa gorge les galets de ses plaintes sourdes. Elle se plaqua soudain à l’homme qui se cambra pour rétablir son équilibre, lui enserra la tête de ses deux bras, le pressa contre sa poitrine comme une naufragée. Elle rua encore plusieurs fois avec violence, rejetant la tête en arrière, bouche muette béante, puis se détendit, se rasséréna, se dégagea doucement de la poigne qui avait déclenché ce fulgurant raz-de-marée.
    Elle se redressa, se dressa vacillante, les prunelles brillantes de reconnaissance, souleva sa chemise, s’en libéra dévoilant des seins pleins et souples aux boutons roses impérieux. Elle approcha son ventre des lèvres de Jean-Charles, mendiant un petit hommage qu’il lui rendit volontiers en la saisissant par les hanches. Puis ses mains explorèrent les solides hémisphères de fesses charnues tandis qu’il remontait vers une poitrine joliment épanouie sur un buste étroit. Il bécota à égalité les fermes rotondités animées par la respiration empressée de la jeune femme enflammée.
    Quand il fut à sa hauteur, Marianne lui happa la lèvre inférieure, la lui suçota en véritable sangsue, s’accrocha à son cou, lança ses jambes autour de sa taille et se suspendit à lui, malmenant son équilibre. Il se rétablit en la soutenant. Elle se laissa transporter cahin-caha jusqu’au lit défait où ils s’affalèrent un peu brusquement.
    1 - Bottes de protection en cuir très épais et aux semelles de bois que les cochers enfilaient par-dessus leurs propres bottes pour se protéger des intempéries.

XXI
    U NE ÉTROITE BANDE DE CIEL composée de trois rectangles décalés et d’inégale largeur était restée encastrée entre la bordure des toits, traversée en oblique par des

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