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La chambre maudite

La chambre maudite

Titel: La chambre maudite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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d’un « je t’aime » à peine plus soutenu qu’un murmure. Lorsqu’elle fut nue, il se déshabilla à son tour, sans bruit, entrecoupant ses gestes d’une caresse sur ses cuisses serrées l’une contre l’autre, en un dernier refuge.
    Elle n’avait pas ouvert les yeux, mais son corps tout entier trahissait son émoi au-delà de sa peur.
    –  Regarde-moi, Albérie, cesse de fuir la réalité. Je veux qu’enfin tu puisses te voir dans mes yeux.
    –  Je ne peux pas, gémit-elle en secouant la tête.
    Une larme glissa sur sa joue. Mais il refusa d’en tenir compte.
    –  Je ne te prendrai pas de force. Jamais. Aie confiance en moi, aie confiance en toi. Je t’en prie. Ouvre les yeux.
    Elle hésita un moment, puis obéit. La nudité de son époux lui fit tourner la tête en rougissant. Doucement il guida la main moite sur son sexe dressé, la forçant à s’en emparer :
    –  Vois, mon aimée, à quel point je te désire telle que tu es, à quel point ton corps offert est un cadeau pour mes yeux et mon cœur. Ne rougis pas d’être si belle, n’aie ni honte ni peur. Mon ventre a accepté le tien.
    Il laissa retomber le silence sur leur souffle mêlé au crépitement des flammes dans l’âtre. Peu à peu les doigts s’affirmèrent sur sa hampe, lui soutirant un gémissement qu’il ne chercha pas à refréner. La danse de ses doigts à lui reprit sur le corps de sa belle, et peu à peu Albérie se détendit. Elle avait refermé les yeux mais c’était sans importance. Il ouvrit les cuisses musclées, et sa bouche se fraya un chemin au-delà de ses réticences. Lorsqu’elle jouit sous sa caresse, il sut qu’il avait gagné.
    Remontant lentement jusqu’à ses lèvres, il s’allongea sur son ventre et la pénétra avec douceur, guettant sur ses traits la moindre trace de souffrance. Mais il n’en vit aucune. Lorsque les reins sous les siens s’unirent à leur mouvance, il noua ses doigts aux siens avec ferveur. Ce ne fut que lorsque le plaisir la submergea qu’elle ouvrit les yeux. Mieux qu’un cri, sa voix s’étouffa dans un « je t’aime ».
     
    Albérie dormait encore lorsque Huc sortit de la chambre, à regret. Le soleil était levé depuis longtemps et ils s’étaient laissé surprendre par le sommeil après leurs ébats. Il avait promis une partie d’échecs à François qui serait de fort méchante humeur de ne pas le voir paraître. Comme il obliquait vers la chambre du convalescent, il croisa Antoinette, son panier d’ouvrage à la main, qui rejoignait ses compagnes.
    –  Huc, mon cher Huc, glissa-t-elle pour bonjour en le couvant de tendresse.
    Huc lui sourit sans aucune envie de s’attarder. Les couloirs de Montguerlhe étaient sombres et froids. Il la salua d’un : « Je vous souhaite belle journée, dame Antoinette », puis pressa le pas.
    Antoinette le retint d’une main sur son bras.
    –  Me fuyez-vous, Huc ?
    Il mentit :
    –  Non point, mais le devoir m’appelle auprès de votre époux.
    –  Je vous préférais empressé auprès de moi, chuchota-t-elle sur un léger ton de reproche.
    Huc appuya une caresse sur ce bras qui interdisait sa fuite :
    –  La prudence seule me guide.
    –  M’aimerez-vous encore ?
    –  Bientôt, l’assura-t-il en détachant ses doigts pour y poser un baiser.
    Il s’éloigna aussitôt. L’écho ne fut pas assez puissant pour lui envoyer le dernier murmure de sa maîtresse :
    –  M’aimes-tu encore, Huc de la Faye ?
    Il trouva François de Chazeron debout et habillé. Il voulut le réprimander, mais il connaissait trop bien son seigneur pour savoir qu’en tout choix il était le maître.
    –  J’ai fort bonne mine ce jourd’hui, grand appétit et belle vigueur, mon ami, annonça le seigneur de Vollore à son entrée.
    De fait, c’était visible.
    –  Tu n’es point médecin, tu m’épargneras donc ces réticences stupides de charlatan. J’ai besoin d’air et compte bien pousser jusqu’à Vollore.
    –  Le froid est vif, même pour les chevaux.
    –  J’ai bravé d’autres hivers sous de bonnes pelisses. Je suis las, mon bon Huc, de cet esprit de sommeil qui m’engourdit depuis si longtemps. Mes recherches m’appellent et je me sens prisonnier dans cette pièce indigne de mon rang. Même ta garnison a meilleure couche.
    –  Vous en savez les raisons.
    –  Elles sont sans effet désormais puisqu’en fait de diable j’ai été floué par un habile voleur. Or donc, c’est dit, tu

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