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La chapelle du Diable

La chapelle du Diable

Titel: La chapelle du Diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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rudesse.
    Afin d’alléger sa conscience, Ti-Georges s’était empêché d’aller en elle tout
     de suite comme il en avait l’habitude avec sa première épouse. À la place, il
     avait suivi du bout des doigts les contours du visage de Rolande. Peut-être
     avait-il fait ce geste un peu aussi pour apprivoiser ces nouveaux traits sur
     lesquels il se pencherait dorénavant. Il avait laissé glisser son doigt sur la
     bouche encore enfantine de Rolande. Celle-ci avait eu le réflexe de vouloir se
     mouiller les lèvres et sa langue était venue lécher par accident le bout du
     doigt de l’homme. Ti-Georges en avait eu la respiration coupée. Avec son doigt
     humide, il avait continué son exploration et était descendu le long du cou,
     était passé par-dessus la robe de nuit et avait tracé des arabesques sur un des
     seins de la jeune femme, toujours sans la quitter des yeux. Il avait penché la
     tête et attrapé, à travers le tissu, un de ses mamelons. La respiration de
     Rolande s’était accélérée. Sa poitrine était gonflée de lait. Quand elle
     nourrissait son fils, elleavait une drôle de contraction dans
     le bas du ventre, mais là, ce que Georges lui faisait, c’était indescriptible.
     Sa succion déclenchait en elle un genre de douleur plaisante, une sensation qui
     la faisait serrer les jambes tellement cela était fort. Il fallait qu’il la
     soulage, il fallait qu’il la touche, là, oui, comme ça, oui, c’était ce qu’elle
     voulait, Georges, oui, là en dedans d’elle, c’était gonflé, elle voulait qu’il
     frotte, qu’il...
    Pour la première fois de sa vie de femme, Rolande avait connu la jouissance.
     Pour la première fois de sa vie d’homme, Georges l’avait offerte… et cela avait
     tout changé.

    Léonie revint à temps pour le fameux bal des petits souliers dont sa fille
     adoptive lui avait parlé en long et en large dans ses dernières lettres.
     François-Xavier était venu la chercher à la gare et Léonie regarda son rouquin
     de gendre conduire prudemment la voiture automobile appartenant à monsieur
     Morin.
    — Après les chevaux de Saint-Ambroise, ça fait drôle de voir tous ces drôles
     d’engins. J’m’habituerai jamais, j’pense, à ces moteurs, commenta la
     femme.
    Elle devait hausser la voix pour se faire entendre.
    Une automobile les dépassa et son gendre dut donner un coup de volant pour
     l’éviter. Léonie eut terriblement peur.
    — Maudit Montréal ! Maudite vie de fou ! s’écria François-Xavier en colère
     contre l’imprudent conducteur.
    Léonie allait lui faire remarquer son écart de langage mais se retint. Son
     gendre semblait si taciturne. Il était clair qu’il était malheureux. Il n’y
     avait que sa nièce qui ne s’en rendait pas compte. Léonie avait cru que de le
     faire venir à Montréal et de lui offrir du travail serait suffisant, mais il
     fallait se rendre à l’évidence qu’elle s’était fourvoyée. Léonie se dit que
     c’était là le signe qu’elle attendait. Dieuvenait de lui
     indiquer sa prochaine mission sur terre. Elle allait s’organiser pour rendre le
     bonheur à François-Xavier. Ce fut avec sérénité qu’elle se laissa cahoter sans
     plus aucune crainte jusqu’à sa maison.

    Julianna s’impatienta. Son mari ne parvenait pas à détacher son collier.
    — Attention de pas le briser ! lui répéta-t-elle. C’est le seul souvenir que
     j’ai de Marguerite pis j’y tiens.
    — Je le sais ben, dit François-Xavier. Arrête de gigoter, j’vas l’avoir.
    — On est toujours ben pas pour arriver en retard au bal !
    — Je l’ai ! s’écria François-Xavier.
    Il retira le bijou et le tendit à sa femme. Elle alla le ranger et prit celui
     offert par Henry. De nouveau, elle demanda l’aide de son mari, mais cette fois
     afin de refermer le fermoir. En soupirant, François-Xavier s’exécuta. Nerveuse,
     elle rabroua son mari.
    — Attention de pas me décoiffer ! J’ai assez eu de mal à me friser égal !
    Une fois son cou paré, elle alla encore s’admirer dans la glace.
    — Ce collier est tellement chic. Henry a du goût… C’est le plus beau cadeau que
     j’aie jamais reçu !
    François-Xavier se retourna et ouvrit la porte de la chambre. Avec impatience,
     il lui demanda si elle était enfin prête.
    — Presque… répondit-elle. Y me reste qu’à réchauffer ma voix et on pourra y
     aller, expliqua-t-elle en entreprenant quelques

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