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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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dernier souffle pour plonger une lame
dans la chair ennemie.
    En quelques battements de cœur, chacun de ses quatre cents
gardes se retrouva aux prises avec deux, trois femmes, parfois jusqu’à quatre
ou cinq. Touchés à l’arrière-train, les chevaux s’emballaient et leurs
cavaliers désarçonnés hurlaient de peur en tombant sous les coups de poignard.
    La majeure partie des hommes du shah gardaient cependant
leur sang-froid. La moitié d’entre eux entouraient leur maître pour le protéger,
le reste avançait en formation serrée, chaque cavalier surveillant les arrières
des autres. Les femmes se précipitaient sur eux en surgissant de derrière
chaque yourte, apparaissant et disparaissant comme des fantômes. Le shah se
sentait cerné mais il ne pouvait pas se dégager et laisser Gengis raconter au
monde entier qu’il avait fui devant des femmes et des enfants. Une tente s’était
effondrée sous la poussée d’un cheval et Mohammed vit que son poêle en fer s’était
renversé. Il lança un ordre à Abbas, le regarda déchirer une large bande de
feutre et l’allumer aux braises éparpillées.
    Quelques gardes avaient sauté de leur selle pour violer une
jeune femme à même le sol et le shah, exaspéré, lança son cheval sur eux pour
les disperser.
    — Vous avez perdu l’esprit ? tonna-t-il. Debout !
Vite ! Mettez le feu aux tentes !
    Penauds face à la colère de leur souverain, ils égorgèrent
la femme qui se débattait et se relevèrent. Abbas avait déjà mis le feu à une
tente. Les gardes les plus proches saisirent dans leurs mains des morceaux de
tissu enflammé et les emportèrent pour semer la terreur aussi loin qu’ils le
purent. Le shah Mohammed toussait en inspirant une épaisse fumée grise, mais il
exultait à la pensée du khan découvrant à son retour un champ de cendres et de
cadavres.
    Djalal al-Din fut le premier à repérer les jeunes garçons. Ils
se faufilaient entre les yourtes proches de la rivière, passant d’un sentier à
l’autre. Ils étaient des centaines à courir torse nu, les cheveux volant au
vent. Le fils de Mohammed déglutit nerveusement en découvrant qu’ils portaient
un arc comme leurs pères. Il eut le temps de crier pour prévenir ses hommes, qui
levèrent leur bouclier et chargèrent cette nouvelle menace.
    Les jeunes Mongols ne s’égaillèrent pas lorsque les cavaliers
fondirent sur eux. Une voix aiguë lança un ordre, des flèches sifflèrent dans
le vent.
    Djalal al-Din jura en voyant plusieurs cavaliers s’effondrer.
Les garçons étaient aussi précis dans leur tir que des adultes mais n’avaient
pas la force requise pour percer une armure de leur trait. Seuls tombèrent les
soldats à la gorge transpercée par une flèche, victimes d’un coup heureux. Quand
Djalal al-Din se rapprocha, les jeunes Mongols se dispersèrent dans le
labyrinthe de toile. Il maudit la disposition des tentes qui leur permettait de
disparaître dès qu’ils tournaient au coin d’un sentier. Les Mongols avaient
peut-être délibérément planté leurs yourtes dans cette intention.
    Djalal al-Din fit le tour d’une tente au petit galop, débusqua
trois gamins. Deux d’entre eux tirèrent dès qu’ils le virent et leurs flèches
le manquèrent. Le troisième attendit un battement de cœur de plus, décochant
son trait au moment où le cheval de Djalal al-Din le percutait, lui enfonçant
les côtes et le projetant en arrière. Le fils du shah poussa un cri de douleur,
baissa les yeux et découvrit, incrédule, que la flèche lui avait entaillé la
cuisse. La blessure n’était pas grave mais, fou de rage, il leva son sabre et
tua les deux autres garçons avant qu’ils puissent s’enfuir. Une autre flèche
tirée par-derrière lui frôla la tête. Il fit tourner sa monture, ne vit
personne.
    Au loin, de la fumée montait en gros tourbillons des tentes
incendiées par les soldats de son père. Les étincelles projetées retombaient
sur le feutre sec d’autres yourtes, propageant le feu. Bien que totalement seul,
Djalal al-Din sentait du mouvement autour de lui. Quand il était enfant, il s’était
perdu un jour dans un champ de blé doré dont les épis étaient plus hauts que
lui et avait entendu le murmure des rats trottinant autour de lui. La terreur
qu’il avait alors éprouvée le saisit de nouveau. Il ne supportait pas de se
retrouver menacé de tous côtés par un danger invisible. Il n’était plus un
enfant, cependant, et hurlant un défi il

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