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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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tout : les noms des capitaines, les destinations, l’endroit où vous avez dissimulé votre argent mal acquis... Et lorsqu’ils en auront fini avec toi, crois-tu que justice sera rendue ? C’est lui qui a tué Marina, hein ?
    Nettler fit signe que oui.
    — Silence, fils de garce ! tonna Maître Joseph qui tenta de se jeter sur son ancien lieutenant.
    Mais les chaînes liant ses chevilles et les menottes enserrant ses poignets entravèrent ses mouvements et il tomba sur les genoux. Ranulf le remit brutalement debout.
    — C’est toi qui as massacré cette pauvre fille ! dit-il à mi-voix. C’est toi qu’elle fuyait, qu’elle fuyait dans cette lande pleine de brouillard. Et où espérait-elle se réfugier ? Dans sa famille ? Au manoir ? Tu avais compris qu’il y avait anguille sous roche ; alors tu l’as rattrapée. Tu as violé et étranglé cette malheureuse !
    Ranulf empoigna le prisonnier.
    — Peut-être que mon maître voudra me faire une faveur, murmura-t-il. Celle de me charger de t’escorter jusqu’à Londres !
    Un ricanement déforma les traits de Maître Joseph.
    — N’oubliez pas Gilbert ! railla-t-il.
    — Ah, oui, ce pauvre Gilbert ! dit Corbett en s’éloignant de Nettler pour s’approcher de Ranulf. Tu t’es emparé du petit collier pitoyable de cette infortunée Marina et tu t’es glissé dans la chaumière de Gilbert. L’innocent et sa mère s’étaient déjà enfuis, par peur des rumeurs qui les accusaient. Tu as déposé le collier avant de regagner tranquillement l’Ermitage. À cause de toi, une vieille femme est morte noyée et, n’eût été la miséricorde divine, son fils aurait été pendu !
    Corbett observa Gurney qui avait blêmi.
    — Vous souvenez-vous, Sir Simon, du jour où vous avez présidé le tribunal seigneurial dans l’église paroissiale ? Maître Joseph s’est rapidement éclipsé. J’ai trouvé étrange de la part d’un chef d’une communauté religieuse qu’il quitte si vite la dépouille d’un de ses membres. En fait, il n’en avait cure : Marina, morte, ne pouvait plus lui rapporter un seul penny.
    — Et comment avez-vous découvert la vérité ? demanda Gurney.
    — Ce furent les pièces d’or envoyées à Robert qui me mirent la puce à l’oreille. Pourquoi un mystérieux bienfaiteur donnerait-il de l’argent au simple bailli d’un village de pêcheurs par l’entremise d’un orfèvre de Bishop’s Lynn ?
    Corbett posa doucement la main sur l’épaule de Blanche.
    — Votre père a probablement deviné la vérité, en grande partie.
    Il s’adressa à Gurney, derrière lui :
    — Sir Simon, j’en ai terminé avec ces démons ! Avez-vous de la place dans vos cachots ?
    Gurney acquiesça.
    — Alors qu’ils soient enfermés sous bonne garde, mais dans deux cellules différentes. Nettler peut devenir témoin à charge et implorer la grâce royale. Il nous livrera, sans doute, les dates, les noms et les destinations, auquel cas nous envisagerons, peut-être, de solliciter une certaine clémence.
    Nettler leva la tête, le regard sournois. Maître Joseph essaya de se jeter sur lui en dévidant un chapelet de jurons, mais il s’écroula dans un cliquetis de chaînes. Gurney était quasiment arrivé à la porte pour appeler ses gardes, lorsque Maître Joseph se releva péniblement et s’écria :
    — Attendez !
    Corbett se retourna, haussant les sourcils :
    — Des aveux complets et véridiques, Hubert ?
    — Allez au diable !
    — Alors quoi ?
    — Des renseignements.
    Corbett s’approcha.
    — Sur quoi ?
    — Sur le trésor.
    — Quel trésor ?
    Levant la main qu’enserrait le bracelet de fer, l’homme essuya le sang de sa bouche et lança un regard mauvais au clerc.
    — Votre parole d’abord !
    — Tu ne bénéficieras d’aucun pardon, Hubert Mugwell, Maître Joseph ou Dieu sait de quel nom tu t’affubles encore ! Pour toi, c’est la corde.
    — Oh, je ne me fais pas d’illusions ! Je monterai au gibet le coeur léger ! La mort ne m’effraie pas. J’irai en enfer et danserai avec le Diable en souhaitant qu’il vous emporte, vous aussi !
    — Alors pourquoi cette requête ?
    — Parce que j’ai une maison, une femme et un enfant à Lothbury. Vous l’auriez découvert, tôt ou tard. Je ne veux pas qu’ils soient molestés ou spoliés.
    — Voilà où je t’ai vu ! l’interrompit soudain Ranulf. Il y a des années. Dans un lupanar des quartiers malfamés de

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