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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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oscillait comme lui.
    Il sentit son bassinet s’érafler lors d’un coup qui lui tombait sur l’épaule. L’épée d’Archiac, à plat, n’entama rien mais aggrava un chancellement de mauvais augure. Il parvint à se dégager, à montrer son dos au soleil. Le passage de la clarté à l’ombre le rendit aveugle un instant. Il eut juste l’opportunité de se dégager, de porter un taillant au bras dextre ennemi cependant que maître Goussot clamait :
    – Cessez, messires… C’est assez !
    Et que Constance s’enfuyait, horrifiée.
    Tristan recula. Il vit Archiac flageoler. Il se jeta contre lui, l’empêchant de fournir un seul coup, le poussant, plastron contre plastron, cependant que des voix l’adjuraient : «  C’est assez… Pas l’occire… Lui faire pisser le sang… Pas l’occire. Meilleur que je ne le pensais… » Il jugeait son homme. Il louchait dessus. Vrai : son visage vermillonné indiquait qu’il atteignait ses limites. Il fléchissait les genoux et le dos.
    Tristan s’écarta brusquement, laissant Archiac titubant. Il le croyait exténué ? Un taillant pareil à un jet de baliste lui prouva aussitôt le contraire.
    « Je suis debout ! Mon épaulière a tenu… Soif !…
    Mon Dieu, ce que j’ai soif !… Ont-ils prévu de l’eau ? »
    Il surveillait Archiac. Coup par coup. Cela rebondissait dans leurs paumes, fourmillait dans leurs doigts. Ils attendaient, pour recommencer, que la fatigue leur consentît une trêve, mais ils se désolaient : elle ne les quittait plus.
    Archiac donna le premier coup. A voir comment son épée descendait et touchait le sol de sa pointe, il était cuit.
    Tristan se mit à l’accabler autant que ses membres y consentaient.
    C’était bon de voir le présomptueux Fouquant parer les coups la peur dans l’âme. C’était bon d’ouïr maître Goussot et ses aides hurler à la victoire. C’était bon de se dire qu’on allait boire, boire, boire et se mettre nu pour recevoir de pleins seaux d’eau sur le corps.
    Sans tenter le moindre taillant, il fit quelques pas de côté pour se dégourdir les jambes tandis que l’épée prête à éluder un coup, il observait Archiac. Puis il avança, plié légèrement, se releva, tenta de bûcheronner par quelques coups rapides son antagoniste aux abois. Vainement.
    Il aperçut le bassinet d’Archiac à travers une brume lumineuse, une poudre de soleil eût-on dit. Il oscillait. »…
    Il sentit comme une ruade sur son flanc senestre. A trop avoir guetté la tête de son homme, il avait oublié son épée !
    Il demeura debout, plus ébahi d’être d’aplomb que d’avoir reçu cette flanconade heureusement amortie par sa cubitière.
    Quoi ! Il était contre le mur de l’écurie.
    Il devait se dépêtrer de cet accul sinon il ne pourrait se dérober aux coups. Certes, l’autre pouvait y casser son épée mais…
    Il se dégagea, essayant de cueillir cette tête de fer où il voyait un peu de rouge de pomme mûre. Ses jambes ? Solides. Ses yeux ? Ils le picotaient mais sa vue restait bonne. Rage ! Tiens, Archiac, prends ça… Goussot et ses aides vacillaient derrière Archiac. Constance, réapparue, avait ses mains devant les yeux. Le grand haingre d’Archiac ricanait.
    Tristan attaqua encore, bref et bas. Manqua sa proie. Recommença. Une réplique à la désespérade lui envoya un éclair de feu à la base du cou. Tonnerre dans l’épaule. Merdaille ! Il ne pouvait sans douleur remuer son bras dextre. En finir !
    – Tu ne peux m’échapper !
    Prompt et furibond, le taillant de Tristan s’abattit sur le timbre du bassinet, fracturant la charnière senestre de la visière. La coiffe de fer branla si fort que les aiguillettes qui la fixaient au colletin d’armure se rompirent. La partie mobile, privée d’un de ses pivots et rabattue de biais, entailla la joue et le nez d’Archiac avant de pendiller sur le côté dextre de la défense de tête. L’homme fléchit les genoux et tomba en hurlant, la face la première.
    – Messire Tristan !… Oh ! Vous m’avez fait peur.
    Il titubait. Constance était devant lui. Et maître Goussot et ses aides.
    –  Soutenez messire Castelreng, compères, sinon il va cheir 24 .
    Flourens tendit au Haingre un seau d’eau et une touaille. L’écuyer nettoya le visage du vaincu sitôt qu’il l’eut dégagé de ses fers et de son camail.
    –  Seigneur, soupira profondément Archiac. C’était comme une effoudre (210)  !
    Le Haingre

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