La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
deux bouquets funéraires, l’un appuyé contre le mur, l’autre tombé par terre. Devant eux, attirant irrésistiblement l’œil, un coffre de bois peint, probablement l’un des plus précieux trésors artistiques de la tombe. L’extérieur, enduit et peint, est orné de scènes de chasse sur les versants du couvercle bombé, de scènes de bataille sur les grands panneaux. Sur les faces latérales, le roi est représenté sous l’aspect d’un lion, terrassant ses ennemis. Aucune description, aucune photographie, ne peut rendre la délicatesse des peintures, qui surpassent de loin tout ce que nous avons trouvé jusqu’ici en Égypte. Même sur l’original, il faut une loupe pour apprécier les plus petits détails, tels le pointillé de la fourrure des lions ou la décoration des harnais des chevaux.
Le plus étonnant, à propos de ces peintures, est que, si les motifs et la façon dont ils sont traités sont indiscutablement égyptiens, l’ensemble évoque autre chose, sans qu’on puisse s’expliquer pour autant d’où vient cette impression. On pense aux miniatures persanes, par exemple, ou à un Benozzo Gozzoli, peut-être à cause du motif floral gaiement colorié qui encadre les tableaux.
Le coffre renfermait un curieux bric-à-brac. Sur le dessus, se trouvaient une paire de sandales en papyrus et en roseau et une robe entièrement décorée de perles et de pièces d’or. En dessous, il y avait d’autres robes, l’une d’entre elles brodée de trois mille rosettes d’or, trois paires de sandales de cour incrustées d’or, un chevet doré et divers objets. C’était le premier coffre que nous ouvrions, et la nature disparate de son contenu nous posa un problème considérable. Nous devions plus tard en découvrir la raison.
Au fond de l’antichambre, là, se trouvait la porte scellée tentatrice, flanquée, de chaque côté, des deux statues de bois grandeur nature dont nous avons parlé. Ces statues, si imposantes déjà lorsque nous les avions vues pour la première fois, à moitié cachées par d’autres objets, sont encore plus impressionnantes maintenant qu’elles se dressent seules, dans l’antichambre vide, devant la porte que nous avons ouverte. À l’origine, elles étaient enveloppées de linges qui devaient ajouter à l’effet saisissant. Il faut noter que ce mur, contrairement aux autres, est entièrement recouvert de plâtre et qu’après examen il s’est révélé être une simple cloison.
Toute la longueur du mur ouest de l’antichambre était occupée par les trois lits aux montants en forme d’animaux. Nous connaissions ces curieux meubles d’après les peintures de la tombe, mais nous n’en avions encore jamais vu d’exemple. Le premier était orné de têtes de lions, le deuxième de têtes de vaches, et le troisième d’un curieux animal, mi-hippopotame mi-crocodile. Chacun se compose de quatre morceaux : le sommier proprement dit, fixé par des crochets aux flancs des animaux qui forment les deux traverses, et dont les pieds reposent sur un cadre rectangulaire. Comme c’est généralement le cas, ils sont pourvus d’un dosseret à leur pied et non à leur tête. Sur les lits et autour d’eux, serrés ou entassés les uns sur les autres, dans un équilibre précaire, se trouvaient divers objets dont nous ne mentionnerons ici que les plus importants.
Sur la couche à tête de lion, était posé un lit d’ébène et de cordes tressées. Sur son dosseret sculpté, reposait une collection de cannes finement décorées, des flèches et des arcs doubles. L’un de ces derniers, revêtu d’or, était orné de bagues et de motifs d’animaux en granulés d’une finesse presque inconcevable – un chef-d’œuvre d’orfèvrerie. Un autre arc double se terminait à chaque extrémité par le corps de deux captifs dont le cou servait d’entaille pour la corde. Entre le lit et la couche funéraire, se trouvaient quatre torchères en bronze et or, d’un style absolument nouveau, don l’une avait encore sa mèche de lin posée sur une coupe à huile. Venaient ensuite un vase de libations en albâtre au décor charmant, et, le couvercle posé de biais, un coffret aux panneaux incrustés de pierres bleues et d’or. Ce coffret – nous le découvrîmes plus tard, au laboratoire – contenait des objets précieux, parmi lesquels une robe de cérémonie en peau de léopard, semée d’étoiles d’or et d’argent et ornée d’une tête de léopard plaquée
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