Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
Vom Netzwerk:
Reconnaissons toutefois qu’ils ne se sont livrés à aucun larcin, alors que rien ne leur aurait été plus facile. La meilleure preuve en est qu’ils ont replacé dans leurs coffrets des objets précieux peu encombrants et aisément dissimulables.
    Une fois l’antichambre vaguement remise en ordre, le trou de la porte intérieure fut rebouché, plâtré et scellé. Puis, ils firent de même avec la porte de l’antichambre, remblayèrent le tunnel creusé par les voleurs et rebouchèrent la porte extérieure. Nous ne connaissons pas les mesures qui furent prises pour empêcher de nouvelles effractions, mais on a probablement enterré l’entrée de la tombe pour la rendre invisible. Une situation politique plus stable a peut-être contribué à empêcher le pillage pendant un certain temps, mais à long terme seule l’ignorance de son emplacement pouvait sauver la tombe d’autres expéditions de ce genre. Une chose est certaine : entre le moment où l’on a rebouché ces portes et celui de notre découverte, aucune main n’a plus brisé les sceaux de la sépulture.

9
LES VISITEURS ET LA PRESSE
    Que l’archéologie se trouve soudain sous les feux de la rampe, c’était une expérience nouvelle et assez égarante pour la plupart d’entre nous. Nous avions toujours été profondément requis par notre travail, mais sans jamais espérer provoquer plus que quelques questions polies de la part des non-spécialistes. Et voilà que, tout à coup, le monde entier s’intéressait à nous. On envoyait les plus grands correspondants pour nous interviewer, enregistrer nos moindres mouvements et tenter de percer nos prétendus secrets. C’était un peu stupéfiant, assez gênant, et nous nous demandions parfois comment et pourquoi tout cela avait commencé.
    Il faut croire qu’au moment de la découverte le public en avait assez d’entendre parler de dommages de guerre, de conférences, de partages d’influence et désirait un nouveau sujet de conversation. L’idée d’un trésor enterré depuis des milliers d’années est bien faite, aussi, pour exciter les imaginations. Mais quelle qu’en fût la raison, ou l’ensemble des raisons, il apparut rapidement que, une fois la première dépêche envoyée au Times, rien ne pourrait plus détourner les projecteurs que la publicité avait braqués sur nous. Nous n’avions plus qu’à nous en accommoder.
    Nous eûmes bientôt un aperçu de ce que pouvait coûter la gloire. Dès les premiers jours, des télégrammes nous parvinrent de tous les coins du globe. Au bout d’une semaine ou deux, les lettres suivirent. Ce fut un véritable déluge de correspondance, et qui n’a guère cessé depuis. Et quelle étonnante littérature ! Des félicitations aux offres de service, en passant par les requêtes de souvenirs (ne fût-ce que quelques grains de sable), les offres d’argent les plus fantastiques (du cinéma à la haute couture), les conseils sur la préservation des antiquités et sur les moyens d’apaiser les mauvais esprits, les coupures de presse, les tracts, les communications farfelues, les accusations de sacrilège, les revendications de parenté – « Vous êtes certainement le cousin qui vivait à Camberwell en 1893, et dont nous n’avons plus de nouvelles depuis… » –, nous fûmes submergés au rythme de dix à quinze lettres par jour pendant tout l’hiver. Nous en avons un sac plein, qui pourrait donner matière à une étude psychologique intéressante, si nous n’avions pas mieux à faire. Que dire, par exemple, de cette personne qui s’enquiert solennellement de l’influence de notre découverte sur les atrocités belges au Congo ?…
    Il y avait aussi nos amis, les journalistes, accourus dans la Vallée et qui consacraient toute leur énergie à dissiper la solitude ou l’ennui que cet endroit désertique aurait pu faire naître en nous. Chacun se devait – à lui et à son journal – d’obtenir des informations quotidiennes et ils faisaient leur travail avec tant de diligence que nous fûmes soulagés d’apprendre que lord Carnarvon avait décidé de confier toute la question de la publicité au seul Times.
    Le problème le plus sérieux que notre brusque notoriété nous posait était l’irrépressible attirance que la tombe exerçait sur les visiteurs. Ce n’est pas que nous voulions absolument travailler dans le secret, ni que nous soyons farouchement opposés au tourisme. En fait, il n’y a rien de plus agréable que

Weitere Kostenlose Bücher