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La Femme Celte

La Femme Celte

Titel: La Femme Celte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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femme est un
geste sacré hérité de la nuit des temps. Dans notre monde rationalisé, qui ne
croit plus au rituel mais qui le recrée constamment en ne le sachant pas, c’est
devenu l’« effeuillage », ou le « strip-tease », formes
aberrantes d’un culte religieux ravalé au rang de productions bassement commerciales.
    Car si on remonte aux origines mythiques de l’humanité, le
mythe résumant symboliquement l’évolution psychologique de cette humanité, on
retrouve ce geste dans l’histoire d’Ève et d’Adam. « Ève a été la première
à connaître la sexualité et elle oblige Adam à faire semblant de la lui révéler…
Ce fait qui va dans le sens de l’excitation du pénis du petit bébé garçon par
sa mère donne à Ève le statut de mère d’Adam… Le récit précise bien qu’Ève est
issue de l’homme. Cette affirmation ne correspond pas à l’histoire mais est la
conclusion d’un déguisement… Ce qui conduit à l’opinion : Ève est une
représentation de la femme entièrement créée par l’homme. En une certaine
mesure, elle est Adam travesti [183] . »
    Cette constatation nous montre qu’Ève est vue nue par Adam,
mais vue comme étant un être à sa stricte ressemblance, comme un double, mais châtré  : par conséquent, si l’on suit à la
lettre le texte de la Genèse , Ève aurait bien
été créée ex Adamo , et la fameuse côte ne
serait que le symbole de cette partie d’Adam qui aurait servi à cette création.
Traduisons en clair : Ève, nue et sans pénis, est née de l’imagination
d’Adam, ce qui, dans d’autres récits mythologiques, correspond à la naissance
de la femme divine des testicules du père (par exemple Aphrodite née de l’écume
de la mer et des testicules d’Ouranos châtré par Chronos). Ève, c’est-à-dire la
Femme Divine, mère de l’humanité, n’est que l’aspect châtré d’Adam. Le
prolongement de ce raisonnement se trouve dans la vie de tous les jours :
« On étonnerait beaucoup ce petit garçon revêtu d’une combinaison qu’il a
clandestinement empruntée à sa mère, et qui se masturbe devant la glace
(pratique tellement fréquente qu’elle en est banale), si on lui disait que, ce
faisant, il a recréé Ève tout en niant la castration de cette dernière [184] . »
    À force de rejeter tout ce que la Féminité apportait de solution
à l’angoisse de l’homme, on crée en tout cas une humanité parfaitement
névrosée, car « si ce petit garçon est obligé de pratiquer ainsi, c’est
qu’il n’a pas été habillé dans son jeune âge avec une robe comme cela se
faisait autrefois. Une conception stupide et formelle de la virilité a empêché
la poursuite de cette pratique qui, issue de motifs inconscients, valent
certainement mieux que la destruction de l’amour que tentent d’opérer des
éducateurs dénués d’éducation, en créant une soi-disant éducation sexuelle [185]  ».
    Encore une fois, c’est toute notre société qui est en jeu.
Ce n’est pas faire preuve de mauvais esprit que de constater des faits. La
masculinisation de la société l’a conduite à ignorer ce qui faisait le
fondement même de toute relation psychosociale, à savoir les liens affectifs
qui unissent les membres d’une même famille, d’un même clan. Et ceux-ci
reposent essentiellement sur la relation parents-enfants, plus particulièrement
sur la relation mère-enfant (fille ou garçon). En supprimant la notion de
Mère-Divine, ou en la soumettant à l’autorité d’un dieu-père, on a désarticulé
le mécanisme instinctuel qui faisait l’équilibre primitif : de là viennent
les névroses et autres drames qui bouleversent les sociétés paternalistes, y
compris celles qui se veulent les plus évoluées, celles qui prétendent – avec
de belles paroles – remettre la femme à l’honneur et à sa vraie place, une
place que l’homme aura choisie. En vérité l’homme ne peut pas plus choisir la
place de la femme qu’il ne peut choisir la sienne propre en face de la femme.
Il doit obéir à une loi inéluctable, qui est, pour reprendre la définition de
Montesquieu, une loi de nature contre laquelle une loi de raison ne peut rien. Cette loi de nature se
concrétise dans l’instinct. L’instinct n’est pas quelque chose que l’on peut
nier. Le nier, comme l’ont fait tant de moralistes et de psychologues, avant
Freud, c’est ouvrir la voie aux dérèglements psychiques, car tout le
comportement se

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