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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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revenus en mémoire au contact du lavabo.
    Il posa à nouveau les mains dessus, mais ne sentit que le contact froid de la porcelaine.
    ´ quelque chose ? répéta Ernie.
    - Non, fit Dom. Rien... si ce n'est de mauvaises vibrations. Je crois que la nuit pourrait renverser toutes les barrières. Je vais dormir ici ce soir... si cela ne vous dérange pas.
    -Aucun problème, dit Faye. Cette chambre est à
    vous.
    -Merci, dit Dom, mais j'ai dans l'idée que mes cauchemars seront encore pires ici. ª
    Laguna Beach, Californie
    Bien qu'il f˚t l'un des artistes américains contempo-rains les plus respectés, Parker Faine n'était pas assez
    ‚gé, et encore moins assez rassis, pour mourir de peur en rendant à son ami Dom Corvaisis les services que celui-ci lui avait demandés. En fait, c'était plutôt dans un esprit d'aventure qu'il jouait le rôle que Dom lui avait assigné.
    Chaque jour, quand il prenait le courrier de Dom, Parker faisait celui qui vaque à ses affaires en toute quiétude mais, en réalité, il surveillait son environnement avec une attention extrême, à l'aff˚t de tous ceux qui auraient pu le surveiller-espions, flics ou Dieu sait qui encore. Il ne constata jamais la présence de qui que ce soit et ne se sentit jamais traqué.
    Chaque soir, après être sorti de chez lui pour gagner une cabine publique désignée d'avance par Dom, il parcourait des kilomètres en voiture, rebroussait chemin ou bifurquait brusquement jusqu'à ce qu'il f˚t certain de ne pas être SUIVI.
    Ce samedi soir-là, il entra quelques minutes avant neuf heures dans la cabine téléphonique jouxtant un arrêt d'autocar. La pluie tombait dru sur les parois de plexiglas, déformant le monde extérieur et mettant Parker Faine à l'abri des regards indiscrets.
    Il portait un trench-coat et un chapeau de pluie kaki au bord baissé. Il avait l'impression d'être un personnage de John Le Carré.
    Le téléphone sonna à neuf heures précises. C'était Dom. ´ Je suis au Tranquility Motel, Parker. C'est le bon endroit. ª
    Dom avait beaucoup de choses à raconter: la curieuse expérience du Tranquility Grill, la nyctaphobie d'Ernie Block... A mots couverts, il mentionna aussi les photographies que le couple avait reçues.
    La discrétion était de mise. Si c'était bien là que s'étaient déroulés les formidables événements de l'été
    de l'année dernière, les téléphones des Block devaient être sur écoute. Si leurs auditeurs entendaient parler des photos, ils sauraient qu'il y avait un traître dans leurs rangs et parviendraient certainement à mettre la main dessus. C'en serait alors fini des photographies mystérieuses et des messages cryptés.
    ´ Moi aussi, j'ai des nouvelles, dit Parker. Tu as reçu une lettre du Dr Weiss. Elle l'a envoyée chez ton éditeur le 26 décembre, mais il l'avait égarée dans sa paperasse. Elle a lu ton livre et, en voyant ta photo, elle a eu le sentiment de t'avoir déjà rencontré. Elle croit aussi que tu es impliqué dans ce qui lui arrive.
    -Tu as la lettre sur toi ? ª demanda Dom, tout excité.
    Parker l'avait à la main. Il la lui lut, jetant de temps à
    autre des coups d'oeil furtifs à l'extérieur de la cabine.
    ´ Je l'appelle tout de suite, dit Dom quand il eut achevé la lettre. Je ne peux pas attendre demain. Je te recontacterai demain soir, à neuf heures pile.
    -Si tu le fais du motel o˘ les lignes doivent être surveillées, ce n'est pas la peine que j'aille dans une cabine publique.
    -Tu as raison. Je t'appellerai chez toi. Fais attention tout de même.
    -Toi aussi. ª Avec des sentiments mêlés, Parker reposa le combiné. Il était heureux de ne plus avoir à effectuer ces expéditions nocturnes vers des cabines publiques installées dans tous les coins de la ville mais il était un peu triste de ne plus vraiment prendre part à l'action.
    Il poussa la porte et sortit sous la pluie battante, presque déçu qu'un tueur embusqué ne lui tire pas dessus.
    Boston, Massachusetts
    Pablo Jackson avait été enterré le matin même, mais il demeura avec Ginger Weiss tout l'après-midi et toute la soirée. Tel un spectre, son souvenir hanta la jeune femme, revenant aimable, tapi dans un coin de son esprit.
    Elle alla se coucher à minuit et quart et, au moment précis o˘ elle allait éteindre, Rita Hannaby vint la prévenir qu'un certain Dominick Corvaisis la demandait au téléphone. Elle pourrait le prendre dans le bureau de George. Fébrile, elle passa une robe de chambre et

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