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La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours

Titel: La France et les étrangers: du milieu du XIXe siècle à nos jours Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christophe Verneuil
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cuisinière, vérifiait la cuisson de la dinde, sa mère s'inclina vers elle et lui demanda doucement:
    ´ Pourquoi as-tu mis le nom de ce saligaud sur le cadeau qu'elle voulait le plus, Jorja ?
    - Je ne veux pas g‚cher le NoÎl de Marcie simplement parce que son père est un saligaud.
    - Tu n'as pas à lui cacher la vérité.

    -La vérité est trop moche pour une gamine de septans.
    -Plus tôt elle sera au courant, mieux cela vaudra.
    -J'espère bien que cet animal sera cuit à midi. ª
    Mais sa mère ne voulait pas laisser tomber. ´ Tu sais ce qu'elle fait, sa blonde ? Call-girl dans les casinos.
    qu'est-ce qui se passera s'il arrive ici avec elle et qu'il dise qu'il veut emmener la petite à Acapulco o˘ à Dis-neyland, ou la garder un moment avec eux ? ª
    Exaspérée, Jorja rétorqua: Íl ne veut rien savoir de Marcie justement parce que cela le met devant ses responsabilités, maman.
    - Mais si.
    -Bon Dieu, maman!ª
    Jorja n'avait pas vraiment élevé la voix; mais il y avait une telle colère rentrée dans sa réponse que l'effet sur sa mère fut immédiat. L'air blessé, elle se détourna de Jorja et alla explorer le réfrigérateur, bourré à craquer.
    Óh, des gnocchis ! dit-elle.
    -Oui, et faits à la maison ª, répondit Jorja, la voix tremblante. Se rendant compte que ses propos pouvaient être mal interprétés, elle alla se jeter dans les bras de sa mère, qui lui rendit son étreinte.
    ´ Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, dit celle-ci tout en continuant à serrer sa fille contre elle. Ma mère faisait la même chose avec moi, et je m'étais juré
    de ne pas me conduire ainsi avec toi.
    - Je t'aime comme tu es, tu sais.
    - Peut-être est-ce parce que tu es mon seul enfant.
    Si j'avais pu en avoir un ou deux autres...
    - C'est aussi un peu ma faute, maman. Je suis assez à cran, ces temps derniers.
    - Et comment ne pas l'être ? Ce salopard te laisse tomber, tu es obligée de te débrouiller toute seule avec Marcie; tu as bien le droit d'être à cran... Nous sommes tellement fiers de toi, Jorja. Il faut du courage pour faire ce que tu fais, tu sais. ª

    Tout à coup, Marcie poussa un cri strident.
    qu'est-ce qu'il y a encore ? se demanda Jorja.
    Elle vit Pete en train d'essayer de persuader Marcie de s'intéresser à une poupée. ´ Regarde, Marcie, disait le grand-père, elle pleure quand tu la bouges comme ça et elle rit quand tu la secoues comme ça !
    - Je n'en veux pas, de ta poupée... et puis d'abord, elle est moche ! ª
    Marcie tenait une petite seringue en plastique qui faisait partie de la panoplie de docteur. ´ Je veux te faire une autre piq˚re.
    -Voyons, dit Pete, j'en ai déjà eu une vingtaine...
    - Je m'en fiche. Je veux m'entraîner pour quand je serai grande et que je serai mon propre docteur. ª
    Pete se tourna vers Jorja, l'air exaspéré.
    Mary dit: ´ qu'est-ce qu'elle a tout le temps avec sa panoplie ? «a devient bête, à la fin !
    - Si je le savais... ª, soupira Jorja.
    Marcie enfonça le piston de la seringue en plastique.
    Son front était couvert de sueur.
    Boston, Massachusetts
    Ginger Weiss n'avait jamais connu pire NoÎl de toute sa vie. Bien que juif, son père avait toujours fêté
    NoÎl parce qu'il aimait l'harmonie et l'esprit de bonne volonté qui régnaient en ce moment unique. Après sa mort, Ginger avait continué à voir dans le 25 décembre un jour consacré à la joie. Jusqu'à cette année, NoÎl ne l'avait jamais déprimée.
    George et Rita firent tout leur possible pour que Ginger participe pleinement à la fête, mais elle se rendait bien compte qu'elle était une pièce rapportée. Les trois fils des Hannaby vinrent avec femmes et enfants passer plusieurs jours à Baywatch. La maison fut emplie de rires et de cris. Chacun s'efforça d'associer Ginger aux traditions familiales-batailles de pop-

    corn ou chants avec les voisins.
    Le matin de NoÎl, elle vit les enfants s'attaquer aux montagnes de cadeaux et aida les plus petits à ouvrir les paquets qui leur étaient destinés. Elle joua avec eux et, pendant plusieurs heures, son désespoir fut oublié.
    Au déjeuner, cependant, Ginger sentit qu'elle n'avait pas sa place ici. La plupart des conversations tournaient autour de souvenirs de famille, de gens qu'elle ne connaissait pas. Alors qu'elle ne pensait qu'à Pablo: peut-être l'appellerait-il pour lui dire qu'il s'était penché plus attentivement sur son cas et qu'il était prêt à l'hypnotiser à nouveau. Si au moins il pouvait

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