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La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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trucks.
     
    — Tiens! C'est
nouveau, ça, dit sa femme, intriguée.
     
    — Pourquoi? Je
suis pas plus fou qu'un autre, cybole!
     
    Moi aussi,
j'haïrais pas ça en conduire un.
     
    — Ah ben, j'aurai
tout entendu! s'exclama-t-elle. Es-tu tombé sur la tête, Gérard Morin? T'es
rendu à cinquanteI02
    six ans, bonyeu!
Veux-tu ben me dire ce que tu ferais avec un char? T'en as jamais eu! Comme si
on n'avait pas ben d'autres choses à acheter.
     
    — Ben,
imagine-toi donc que ça me tenterait, répliqua sèchement son mari.
     
    Au moment où le
jeune couple allait quitter l'appartement de la rue Emmett, Gérard rappela à
son fils sa promesse de venir aider au déménagement de son oncle Armand, le
vendredi suivant.
     
    — Je l'ai pas
oublié. Je vais m'organiser pour être là, promit Richard.
     
    Dès que la porte
de l'appartement se fut refermée sur les visiteurs, Laurette ne put s'empêcher
de s'écrier: — Maudit qu'il m'énerve, cet enfant-là! Je veux ben croire que
c'est beau d'avoir de l'ambition, mais de là à se garrocher la tête la première
comme il le fait, ça m'inquiète.
     
    — Pas moi, dit
son mari en retirant ses chaussures, assis sur le bord du lit. Il a beau être
un peu foufou, il a une tête sur les épaules et il a pas peur de travailler.
     
    Le vendredi soir
suivant, Gérard, Laurette et Carole s'entassèrent dans la Toyota de Gilles qui
alla stationner sa voiture derrière un vieux camion Ford dont le hayon arrière
avait été rabattu. Depuis une dizaine de minutes, une petite pluie fine s'était
mise à tomber.
     
    — Je te dis
qu'Armand a ben choisi son temps pour déménager, dit Laurette avec humeur en
descendant de voiture.
     
    — J'espère juste
que ton frère a prévu des plastiques pour couvrir ses affaires dans le truck,
répliqua son mari.
     
    S'il en a pas,
ses matelas et ses boîtes vont y goûter.
     
    103
    — Vous savez ben
que ma tante Pauline a dû penser à tout ça, p'pa, lui fit remarquer Carole en
se dirigeant déjà vers la porte qui conduisait à l'escalier intérieur au haut
duquel était situé l'appartement que s'apprêtaient à quitter les Brûlé.
     
    Au même instant,
Richard vint ranger sa Pontiac blanche derrière la voiture de son frère.
     
    — Je pensais que
tu viendrais avec un de tes deux trucks, dit Gilles à son frère au moment où il
descendait de voiture en compagnie de Pierre Crevier.
     
    — Je pouvais pas.
Ils charrient de la terre. C'est un de mes chauffeurs qui a pris ma place
pendant que je suis ici.
     
    En tout cas, on
est aussi ben de se grouiller avant de se faire mouiller jusqu'aux os.
     
    — On y passera
pas la nuit, tu vas voir, le rassura Gilles en adressant un signe de la main à
son beau-frère, Pierre.
     
    — Et Cyr, lui, ça
lui tentait pas de venir nous donner un coup de main? demanda Richard à Carole.
     
    — Il était occupé
à soir, se contenta de lui répondre sa cadette, sans plus d'explication.
     
    — C'est vrai que
pour un chômeur, c'est un gars pas mal occupé, se moqua Richard.
     
    — Bon. On est
aussi ben de monter et de commencer si on veut en finir à soir, dit leur père.
     
    — C'est ça, les
bavards, grouillez-vous pour monter, leur suggéra Bernard Brûlé dont la grosse
figure rieuse venait d'apparaître à l'une des fenêtres de la façade. Il y a de
l'ouvrage ici dedans pour tout le monde.
     
    En moins d'une
heure, les gros meubles furent descendus dans la benne du camion emprunté par
Armand et soigneusement protégés par de vieilles couvertures. Pierre Crevier,
le plus costaud de la famille, se chargea successivement du réfrigérateur, de
la cuisinière électrique et de la laveuse avec l'aide de Gilles.
     
    104
    — Maudit, mon
oncle Armand, il me semble que vous auriez pu vous louer des courroies pour
descendre les gros meubles, fit remarquer Gilles, en sueur, après avoir peiné
pour transporter en bas un énorme réfrigérateur Roy. Il y a pas de prise après
ce frigidaire-là.
     
    — Il y a rien de
pire que ces sacrifices de pousse crayons-
    là, lança Bernard
Brûlé, hilare. Aussitôt que tu leur demandes un petit effort, ils râlent comme
si tu leur arrachais une dent.
     
    La remarque était
d'autant plus amusante que le gros homme n'avait pas soulevé le moindre objet
depuis qu'il était entré dans l'appartement. De toute évidence, il avait décidé
d'apporter un soutien moral à son frère aîné plutôt qu'une aide effective.
     
    —

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