Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La fuite du temps

La fuite du temps

Titel: La fuite du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
Vom Netzwerk:
aujourd'hui.
     
    — Et toi?
     
    247
    — Moi non plus.
Je suis encore trop enragée contre elle.
     
    Laurette lui
tapota le bras pour l'encourager.
     
    — Viens respirer
un peu d'air dehors et oublie ça pour tout de suite. Après tout, t'es à des
noces, pas à un enterrement.
     
    Elle entraîna sa
belle-soeur à l'extérieur et l'abandonna à Rosaire et Colombe pour aller
consoler son frère Armand et lui faire gentiment la leçon.
     
    Un peu avant
trois heures, les jeunes mariés firent la tournée des invités pour les
remercier d'être venus à leurs noces. Florence en profita pour annoncer qu'elle
allait procéder au lancement de son bouquet de mariée. Aussitôt, toutes les
célibataires présentes se regroupèrent devant elle en poussant des cris
d'excitation. Le bouquet lancé décrivit une jolie trajectoire dans les airs
avant de se retrouver dans les mains de Marthe Paradis, un peu confuse d'en
avoir hérité. Ensuite, Gilles et Florence quittèrent la salle pour aller
revêtir d'autres vêtements. Ils ne revinrent qu'une demi-heure plus tard pour
saluer une dernière fois les convives.
     
    — Est-ce qu'il y
a quelqu'un qui sait où ils vont en voyage de noces? demanda Rosaire Morin,
l'oeil égrillard.
     
    — Ils font pas de
voyage de noces, mon oncle, répondit Richard.
     
    — Hein! Pas de
voyage de noces!
     
    — Non. Ils vont
camper sur leur lot au lac Blanc, précisa Pierre, malgré le coup de coude donné
par Denise pour l'inciter à plus de discrétion.
     
    — Tabarnouche!
s'exclama le vendeur de voitures. Ça va en faire toute une nuit de noces, ça!
Ils vont ben passer leur nuit à se gratter plutôt qu'à...
     
    — Ça va faire,
Rosaire! l'interrompit sèchement sa femme, l'air scandalisé.
     
    248
    — En tout cas, on
n'ira pas sur notre lot la semaine prochaine, déclara Denise. On veut leur
laisser le temps de...
     
    — Leur laisser le
temps de quoi? reprit l'incorrigible Rosaire.
     
    — Faites-moi donc
pas parler pour rien, mon oncle, répondit la jeune mère en rougissant
légèrement.
     
    Après le départ
des nouveaux mariés, les invités quittèrent les lieux, les uns après les
autres. Comme Gilles était parti au volant de sa Toyota, Richard et Jocelyne
proposèrent à Jean-Louis de monter à bord de leur voiture avec Marthe pour la
raccompagner chez elle.
     
    Laurette, Gérard
et Carole, fatigués, rentrèrent à la maison à la fin de l'après-midi. Quand ils
pénétrèrent dans l'appartement, ils furent accueillis par une telle bouffée
d'air chaud qu'ils se précipitèrent vers les fenêtres pour les ouvrir.
     
    — Seigneur! On
crève là-dedans! s'exclama Laurette.
     
    Moi, je m'en vais
me changer tout de suite pour être plus à l'aise.
     
    Son mari et sa
fille l'imitèrent. Lorsque ces derniers revinrent dans la cuisine, Laurette
avait eu le temps de passer ce qu'elle appelait sa «robe de semaine» et venait
de s'allumer une cigarette.
     
    — As-tu décidé de
modérer? lui demanda Gérard en s'allumant une cigarette à son tour. Il me
semble que je t'ai pas vue fumer ben gros aujourd'hui.
     
    — Non. Je me suis
juste privée pour pas faire jaser le monde.
     
    — Comment ça? —
Je pense qu'il y avait pas une femme du côté des Messier qui fumait et c'est la
même chose dans ma famille.
     
    Quand j'en ai
allumé une après le dîner, t'aurais dû voir
    249
    le coup d'oeil
dédaigneux que la mère de Florence m'a lancé, toi!
     
    — Et c'est ça qui
t'a gênée? lui demanda son mari, surpris.
     
    — Pantoute, mais
je voulais pas qu'on pense que j'avais pas de classe... Ah oui, en parlant de
classe, Carole, as-tu su que ta cousine Louise est partie vivre en appartement
depuis deux jours? — Je le savais pas. Elle m'a dit ça seulement aujourd'hui,
avoua Carole.
     
    — Ça, c'est une
petite maudite qui a manqué de classe!
     
    s'exclama sa
mère.
     
    — Pourquoi vous
dites ça, m'man? Louise est majeure.
     
    Elle a ben le
droit d'aller vivre où elle veut.
     
    — C'est surtout
une ingrate qui est partie de la maison en vraie sauvage. Pas un mot à
personne. Elle a paquete ses petits, fait venir un taxi et bonjour, bonsoir,
elle a sacré son camp.
     
    — C'est vrai que
c'est pas tellement correct, admit la jeune fille.
     
    — Ta tante
Pauline en a gros sur le coeur, je te le garantis.
     
    Et son père
aussi. Je pense qu'ils sont pas prêts à lui pardonner cette affaire-là.
     
    Carole ne dit
rien. Elle pensa que sa tante et

Weitere Kostenlose Bücher