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La grande guerre chimique : 1914-1918

La grande guerre chimique : 1914-1918

Titel: La grande guerre chimique : 1914-1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Olivier Lepick
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[659] . Il fut
rapidement pourvu des améliorations proposées par les P rs  Kling
et Henri et dont avait été doté le tampon P. Il prit l’appellation masque TN.
Toutefois, ces protections respiratoires, outre leur caractère sommaire,
présentaient un inconvénient majeur, dans la mesure où le système de fixation
du masque autour de la tête, constitué par des cordons, ne permettait pas aux
hommes de revêtir rapidement leur protection.
    Si pendant trente-six mois la composition chimique de la
solution fixatrice ne subit aucune modification, le dessin et la structure du
masque furent considérablement bouleversés. D’un simple tampon de gaze imbibé
et d’une paire de lunettes séparée, on adopta à la fin de l’année 1915 [660] un masque
complet, baptisé M2 et constitué d’une seule pièce : une espèce de
cagoule, qui n’était en contact avec la peau que par son contour, et protégeait
à la fois les yeux et les voies respiratoires. Ce masque disposait en outre d’une
importante surface filtrante [661] . On devait sa
conception à M. Gravereaux. Malgré ces défauts [662] patents (et
particulièrement sa relative inefficacité contre la chloropicrine ainsi que les
concentrations élevées en phosgène), ce masque qui, dans une certaine mesure,
sacrifiait la sécurité du fantassin à son confort, allait être utilisé jusqu’en
février 1918 par les combattants, et jusqu’à l’armistice par les troupes
de l’arrière et les populations civiles concernées. La production débuta au
début du mois de février 1916 et s’élevait à la fin du conflit à 25,9 millions
exemplaires [663] .
    Le masque reprenait le principe des tampons, c’est-à-dire
une succession de couches de tissus imprégnés d’une solution fixatrice au
travers desquelles le soldat devait respirer. Le nombre des couches de tissus
fut progressivement augmenté pour passer de 20 à près de 40. Il importait d’imprégner
régulièrement le masque de sa solution fixatrice pour lui assurer des
performances satisfaisantes et l’humidité altérait souvent son efficacité. En
avril 1916, on simplifia encore la coupe de ce masque, qui fut désormais
constitué d’une seule pièce ; au moyen d’un élastique supplémentaire, on
améliora son adaptation aux contours du visage sans toutefois retarder sa mise
en place.
    De leur côté, les Britanniques poursuivirent activement le
développement de leur respirateur en lui apportant des modifications sensibles.
Dès le 10 juin 1915, sur une idée du capitaine McPherson du
Newfoundland Corps, une version améliorée du Black Veil Respirator fit son
apparition : le Hypo Helmet. Ce masque d’une seule pièce était en
fait un sac de flanelle imprégné d’une solution fixatrice (thiosulfate,
bicarbonate de soude et glycérine), sur lequel on avait pratiqué deux
ouvertures transparentes en mica pour permettre, malgré son inconfort, une
vision satisfaisante. Sa fabrication débuta au cours de la deuxième semaine de
mai 1915 et vers le 6 juillet les troupes britanniques en étaient
équipées [664] .
Il montra une efficacité remarquable contre les nuées dérivantes de chlore et
fut décliné sous plusieurs versions. Il fut produit à près de 2,5 millions
d’exemplaires. Ce masque était assemblé dans les ateliers du Royal Army
Clothing Department à Pimlico. Contrairement aux Allemands, qui choisirent de
ne constituer qu’une seule équipe pour réaliser la conception de leur masque
respiratoire, les Britanniques optèrent pour de nombreux travaux individuels et
indépendants. Hormis Edward Harrison, au Royal Army Médical College, le
laboratoire central au GHQ joua un rôle déterminant dans ces recherches. À la
tête de ce laboratoire se trouvaient deux hommes remarquablement compétents, le
P r  W. Watson et son assistant, B. Mouat Jones. Dans
la phase initiale des recherches, les structures françaises présentaient le
même visage que leurs homologues britanniques, c’est-à-dire des unités
nombreuses et décentralisées, à tel point qu’il est même difficile aujourd’hui
de distinguer une figure marquante de la recherche dans l’Hexagone [665] .
    Les fantassins allemands disposèrent dès les premiers mois
de la guerre chimique (vers le mois d’octobre 1915) d’un matériel de
protection dont les qualités surpassaient de loin celles des masques alliés.
Encore une fois, le P r  Fritz Haber se trouvait à l’origine de
cette réussite

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