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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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verres, les posa sur son bureau, ramena son attention sur Zaïtsev.) Ton seul boulot, c’est de trouver ce tireur d’élite allemand et de le tuer.
    Le trouver ? pensa le Lièvre.
    Il baissa la tête pour cacher son regard aux deux officiers, fit défiler dans son esprit tout ce qu’il avait vu de Stalingrad ces derniers mois : les troupes décimées, les ruines des usines, les tranchées éventrant les rues, les gravats et la fumée, des hommes courant, se terrant dans des trous, des dizaines et des dizaines de milliers d’hommes vivant, mourant et tuant. C’était trop d’images accumulées pour qu’il puisse les concevoir comme une seule ville, un seul lieu où trouver un seul homme, un maître tireur allemand qui avait reçu pour mission de le tuer.
    Sans réfléchir, car s’il avait réfléchi, il n’aurait pas ouvert la bouche, Zaïtsev marmonna :
    — Le trouver…
    — Oui, dit Tchouikov en lui ouvrant la porte.
    Batiouk lui tapota le dos et dit :
    — Avant qu’il ne te trouve, bien sûr.

17
     
    Nikki Mond fit descendre Thorvald de la cote 102,8, la colline des guetteurs. Le colonel désirait rôder un peu partout pendant quelques jours, « pour répandre son odeur », mais insistait pour éviter les zones où il risquait d’être pris au piège dans les combats. « Toujours nous laisser une porte de sortie », disait-il.
    Nikki estima préférable de le tenir à l’écart du secteur des usines. Bien que l’armée allemande contrôlât les Barricades et la totalité d’Octobre-Rouge si l’on exceptait quelques poches minuscules, il valait mieux ne pas intégrer ces labyrinthes dans le circuit. Les hommes qui continuaient à combattre dans ces jungles de métal étaient devenus des créatures terribles. Depuis six semaines, ils passaient leurs jours et leurs nuits tenaillés par un désir de sang, torturés par la faim et la soif, grattant les boutons laissés par les piqûres des poux. Là-bas, on avait oublié la guerre, il ne restait que l’envie de tuer. Thorvald avait besoin d’une certaine distance pour exercer ses talents de tireur, et le caporal savait qu’on ne pouvait disposer de cette distance dans les usines. Les combats s’y déroulaient le plus souvent au corps à corps ; les grenades et les pelles y déchiraient la chair aussi souvent que les balles.
    Non, le secteur des usines n’est pas un endroit pour le colonel, conclut Nikki en secouant la tête.
    Nous irons rôder vers le sud. L’usine Lazur est un avant-poste russe solide derrière un gigantesque no man’s land de voies ferrées. Le couloir séparant la Volga d’Octobre-Rouge est lui aussi très fréquenté. Troisième zone possible : le bas de la ville, les cinq kilomètres entre la gorge de la Tsaritsa et la ravine Kroutoï. Comme la colline des guetteurs, la gorge est riche de crevasses et de bunkers, elle grouille de tireurs d’élite et de cibles. Les rouges rampent dans les bâtiments écroulés, s’accrochent désespérément aux talus de la rive, à moins de cinquante mètres du fleuve à certains endroits. La chasse serait bonne dans l’une de ces trois zones où les combats se sont réduits à l’attente.
    Nous attirerons Zaïtsev à découvert, comme l’a dit le colonel. Nous lui laisserons une piste à suivre ; puis, quand nous serons sûrs qu’il nous suit, nous ferons brusquement volte-face et nous lui tirerons une balle entre les yeux.
    Nikki pensa à ce qu’il avait vu Thorvald faire sur la colline, à la façon dont il transformait presque son fusil de tireur d’élite en arme automatique. Cet homme l’effrayait, il était trop fort pour qu’on le laisse agir librement. Il était comme un engin dont il faut tenir fermement les commandes pour l’empêcher de s’emballer et de verser dans le ravin. Avec les yeux et les mains qu’il a, Thorvald abattra un millier d’hommes et nous fera tuer tous les deux. C’est dur à croire, mais il a l’air de manquer d’expérience. Comment est-il devenu colonel de SS ? Les relations ? Probablement. Il faut que je le réfrène dans son duel avec Zaïtsev.
    Un duel.
    Je ne peux même pas lui dire que c’est un duel, que j’en ai fait un duel en révélant aux Russes sa présence à Stalingrad.
    Nikki s’arrêta dans la tranchée pour attendre Thorvald, qui marchait d’un pas lent derrière lui.
    — Mon colonel, je peux vous parler une minute ?
    Thorvald tendit un bras pour réclamer son sac. Nikki le fit glisser de son dos et le posa par

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