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La guerre des rats(1999)

La guerre des rats(1999)

Titel: La guerre des rats(1999) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Robbins
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allemande consolidait ses avancées. Chaque fois que c’était possible, on les plaçait le long des murs, sur le côté de rails de chemin de fer, pour les camoufler et les protéger. Parfois, on les fixait en haut de poteaux pour les faire passer au-dessus d’une route.
    Nikki glissa dans ses poches une pince à dénuder et un rouleau de chatterton.
    — J’ai vérifié le câble jusqu’ici, dit Ostarhild. Il est coupé quelque part plus haut. Réparez-le et revenez. Soyez prudent, ajouta l’officier en lui tapotant le dos.
    Nikki braqua la lampe sur le câble, le suivit dans la ruelle. Au bout du pâté de maisons, le fil montait en haut d’un poteau, traversait une rue, redescendait, se mettait à serpenter dans la ville.
    Nikki continua à le suivre en restant vigilant. Même si ce secteur était situé bien à l’arrière et que la nuit était calme, il n’oubliait pas un seul instant qu’il était un soldat allemand marchant dans la nuit russe derrière le faisceau d’une torche électrique. Il gardait les yeux sur le câble, jetant rarement un coup d’œil aux ruines obscures. Il avait l’impression de les avoir déjà vues, elles se ressemblaient toutes. Des mois plus tôt, il avait été frappé par le fait que cette ville portant le nom de Staline, et qui avait dû être belle, avait gardé si peu de son caractère. Quand il avait découvert Stalingrad, au début du mois de septembre, les bombardements et les combats l’avaient déjà dépouillée de sa chair, la réduisant à des tas de décombres, à des façades squelettiques. C’était un terrain vague où tout se ressemblait, où les souffrances étaient également réparties. Seules la large Volga couleur de jade et la steppe s’étendant au-delà du Mamayev Kourgan méritaient encore qu’on les regarde.
    Le fil le mena derrière les restes d’un entrepôt. Une demi-douzaine de wagons à charbon vides, tous troués par des balles, demeuraient sur les rails du dépôt. Nikki s’avança à découvert, entendit des pas dans les gravats. Il dirigea sa torche sur le premier wagon, vit un soldat apparaître, lui faire signe de la main puis hausser les épaules et montrer le sol aux pieds de Nikki. Le caporal éclaira le câble, constata qu’il avait été nettement sectionné, sans doute avec un coupe-boulon.
    Qu’est-ce qu’il fabriquait, ce soldat ? Avait-il fait tout le chemin jusqu’ici pour s’apercevoir qu’il avait oublié ou perdu sa pince et son chatterton ? Pourquoi n’était-il pas rentré ? Il avait peut-être pensé qu’on enverrait un autre soldat réparer le câble et il l’attendait, en se disant que ce serait moins risqué de rentrer ensemble. Quelle que soit la raison, Mond, tiré de son sommeil avant une mission importante, s’apprêtait à passer au nouveau un savon dont il se souviendrait.
    Nikki s’agenouilla, tira la pince à dénuder et le chatterton de sa poche. Comme le soldat ne bougeait pas, il braqua sa torche sur lui.
    — Viens ici, lui ordonna Mond. Je vais te montrer comment on fait. C’est toi qui vas réparer.
    Le petit homme s’approcha en traînant les pieds. Sa capote flottait autour de son corps, son pantalon plissait comme un accordéon au-dessus de ses bottes. La gaine de cuir d’un couteau au manche en os pendait à la ceinture qui lui ceignait la taille.
    Ce n’est pas son uniforme, pensa Nikki.
    Le soldat le rejoignit, se baissa, amenant sa tête mince et pâle au niveau des yeux du caporal. Mond leva sa torche pour éclairer son visage.
    L’homme sourit, révélant des dents en or.
    La douleur attendait Nikki. Il refit surface, sentit la lame blanche de la souffrance s’enfoncer dans sa nuque. Ses mains ne pouvaient bouger ; de l’eau envahit ses narines et sa bouche.
    Une gifle expédia violemment sa tête vers la droite, lui ouvrit les paupières. La douleur était cuisante. Il toussa pour chasser l’eau de son nez et de sa gorge, cligna les yeux. Une lumière vive jaillit, inonda son visage.
    Il reprit rapidement ses esprits. Il était allongé sur le dos, pieds et mains liés. Il ouvrit grands les yeux et la lumière se transforma en explosion solaire. C’était tout ce qu’il pouvait voir.
    Une main apparut, le saisit par le col pour le mettre en position assise. La douleur quitta son cou pour gagner ses épaules. Ses côtes palpitaient : on avait dû le rouer de coups de pied pendant qu’il était inconscient.
    Le faisceau lumineux descendit vers le sol. Quand sa

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