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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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son casque. Du sang coulait sur son visage. Il produisit un
étrange miaulement avant de tomber à genoux puis de s’affaler lentement sur la
route où il fut piétiné par une nouvelle vague d’assaillants. Quelques archers
anglais parvinrent à atteindre le toit de l’église et, de là, ils tuèrent une
demi-douzaine de défenseurs de la barricade avant que les arbalétriers ne les
délogent avec quelques volées de carreaux. À présent, les abords du pont
étaient encombrés de corps. Il y avait tant de cadavres qu’ils gênaient les
charges anglaises. Cinq ou six hommes entreprirent de jeter les corps
par-dessus le parapet. Un grand archer, armé d’une hache à long manche, parvint
à atteindre le haut de la barricade et de là il se mit à tailler tant et plus,
frappant un Français dont le heaume était orné d’un ruban. Mais il fut atteint
par deux carreaux, se plia en deux, laissa tomber sa hache et s’agrippa le
ventre. Les Français le tirèrent de leur côté, trois hommes le frappèrent de
leurs épées et ensuite ils se servirent de sa propre hache pour lui couper la
tête, qu’ils placèrent au bout d’une pique et agitèrent au-dessus de la
barricade pour narguer leurs agresseurs.
    Un homme d’armes à cheval, portant les armes du comte de
Warwick – un ours et un bâton –, cria aux archers de se replier. Le comte
lui-même se trouvait dans la ville, envoyé par le roi pour retirer les archers
de ce combat inégal, mais ceux-ci ne voulaient rien entendre. Les Français se
moquaient d’eux, les tuaient mais malgré cela les archers voulaient briser les
défenses du pont et se jeter sur les richesses de Caen. Aussi, d’autres hommes,
ivres de sang, chargèrent-ils la barricade, en si grand nombre qu’ils
remplissaient la rue lorsque les carreaux se mirent à descendre du ciel enfumé.
Les assaillants qui se trouvaient derrière poussèrent les premiers vers l’avant
et ceux qui se trouvaient devant moururent sur les lances et les épées des
Français.
    Ceux-ci étaient vainqueurs. Leurs carreaux frappaient la
cohue et ceux qui se trouvaient devant commencèrent à refluer pour tenter d’échapper
au massacre, tandis que ceux qui étaient derrière continuaient à pousser vers
l’avant. Ceux du milieu, menacés d’écrasement, firent une ouverture dans une
épaisse palissade et quittèrent par là les approches du pont en se répandant
sur une étroite bande de terre qui séparait la rivière des murs de la ville.
Beaucoup d’autres les suivirent.
    Thomas, toujours embusqué sous le porche de l’église, envoya
un peu au hasard une flèche en direction de la barbacane, mais la fumée de plus
en plus épaisse formait comme un brouillard et il apercevait à peine sa cible.
Il vit les hommes s’écouler depuis le pont sur l’étroite berge mais ne les
suivit pas car il lui semblait que ce n’était là qu’une façon de se suicider.
Ils étaient piégés entre les hauts murs et la rivière bouillonnante, alors que
sur l’autre berge s’alignaient les bateaux d’où les arbalétriers envoyaient
leurs carreaux sur ces cibles nouvelles et tentantes.
    Le déversement d’hommes sur la berge rouvrit la voie de la
barricade et de nouveaux arrivants, qui n’avaient pas fait l’expérience du
carnage des premières attaques, prirent la relève. Un hobelar parvint à grimper
sur un chariot renversé et se servit de sa courte lance. Des carreaux étaient
fichés dans sa poitrine mais il hurlait et frappait et il continua même à le
faire quand un homme d’armes français lui ouvrit le ventre. Ses boyaux se
répandirent mais il trouva moyen de lever sa lance et de frapper une dernière
fois avant de tomber du côté des défenseurs. Une demi-douzaine d’archers essayaient
de démanteler la barricade pendant que d’autres jetaient les morts du haut du
pont pour libérer le passage. Ils jetèrent aussi au moins un blessé qui poussa
un cri en tombant.
    — En arrière ! Coquins, en arrière !
    Le comte de Warwick était venu dans ce chaos et frappait les
hommes avec son bâton de maréchal. Sa trompette sonnait les quatre notes
descendantes de la retraite tandis qu’un trompette français donnait le signal
de l’attaque, un vif couplet de notes ascendantes qui fouettait le sang. Les
Anglais et les Gallois obéissaient au trompette français plutôt qu’à l’anglais.
Par centaines, les hommes affluaient dans la vieille ville, évitant les
sergents du comte de Warwick et se

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