Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
petit bracelet.
    Puis elle ajouta tristement :
    — Je n’étais pas son seul enfant. Je sais qu’il y en
avait deux autres. L’une est morte en bas âge, l’autre est devenu soldat.
    — C’est ton frère ?
    — Mon demi-frère. Je ne le connais pas, il est parti.
    Elle plaça le bracelet à son poignet et lui demanda :
    — Pourquoi portes-tu une patte de chien ?
    — Parce que je suis un imbécile qui se moque de Dieu.
    C’était bien la vérité, songea-t-il avec tristesse. Il tira
sur la patte pour en briser la cordelette et la jeta dans le champ. Il ne
croyait pas vraiment en saint Guinefort. Il faisait semblant. Ce n’était pas un
chien qui allait l’aider à retrouver la lance. La pensée de son devoir lui fit
faire une grimace, car la pénitence pesait sur sa conscience et sur son âme.
    — Te moques-tu vraiment de Dieu ? lui demanda
Eléonore contrariée.
    — Non, mais nous plaisantons des choses qui nous font
peur.
    — Et tu as peur de Dieu ?
    — Bien sûr, répondit Thomas qui se raidit parce qu’il
entendait un bruit de feuilles dans la haie derrière lui.
    Soudain, il sentit une lame froide se presser sur sa nuque. Le
métal paraissait très aiguisé.
    — Ce qu’on devrait faire, dit une voix, c’est pendre
proprement cet animal et lui voler sa femme. Elle est jolie.
    — Elle est jolie, admit un autre homme, mais lui, il
n’est bon à rien.
    — Sacripants ! s’exclama Thomas en se retournant
vers les faces hilares de Jake et de Sam.
    Dans sa surprise, il ne put que les regarder en silence.
    — C’est vous ! Qu’est-ce que vous faites
ici ?
    Jake écarta la haie avec sa serpe, la traversa et adressa à
Eléonore ce qu’il croyait être un sourire rassurant, bien qu’avec sa face
couturée et son œil de travers il eût plutôt l’apparence d’un cauchemar.
    — Charlie Blois en a pris sur la figure, dit Jake,
alors Will nous a amenés ici pour faire saigner le nez du roi de France. C’est
ta femme ?
    — C’est la reine de Saba, répondit Thomas.
    — Et la comtesse se tape le prince, d’après ce que j’ai
entendu, dit Jake en riant. Will t’a aperçu un peu plus tôt, mais tu ne nous as
pas vus. Tu avais le nez en l’air. On nous avait dit que tu étais mort.
    — Je l’ai presque été.
    — Will veut te voir.
    La pensée que Will Skeat, Jake et Sam étaient là procura un
grand soulagement à Thomas. Ces hommes-là vivaient dans un monde bien éloigné
des sinistres prophéties, des lances volées et des seigneurs noirs. Il dit à
Eléonore que ces hommes étaient ses amis, ses meilleurs amis, et qu’elle
pouvait leur faire confiance. Elle fut toutefois alarmée par l’acclamation
ironique qui accueillit Thomas lorsqu’ils pénétrèrent dans la taverne du
village. Les archers portèrent les mains à leurs cous et distordirent leur
visage pour imiter un pendu, tandis que Will Skeat remuait la tête dans une
expression de feint désespoir.
    — Par le ventre du Seigneur, dit-il, ils ne sont même
pas capables de te pendre correctement.
    Puis, regardant Eléonore :
    — Une autre comtesse ?
    — C’est la fille de messire Guillaume d’Evecque,
seigneur de la mer et de la terre. Elle s’appelle Eléonore.
    — Elle est à toi ? demanda Skeat.
    — Nous allons nous marier.
    — Feu de l’Enfer ! s’exclama Skeat, tu es toujours
aussi stupide qu’une carotte ! Il ne faut pas les épouser, Tom, ce n’est
pas pour ça qu’elles sont faites. Pourtant, elle ne fait pas mauvaise
impression, c’est vrai…
    Il s’écarta courtoisement sur le banc pour qu’Eléonore
puisse s’asseoir.
    — Il n’y avait pas beaucoup de bière, poursuivit-il, ce
qui fait qu’on a tout bu.
    Il regarda autour de lui. La taverne était tellement
dépouillée qu’il ne restait même pas un bouquet d’herbes pendu aux poutres.
    — Ils ont tout nettoyé avant de partir, dit-il
amèrement, et il y a autant de butin ici que de cheveux sur la tête d’un
chauve.
    — Que s’est-il passé en Bretagne ? demanda Thomas.
    — Rien qui nous concerne. Le duc Charles est entré sur
notre territoire et il a encerclé Tommy Dugdale en haut d’une colline. Ils étaient
trois mille et Tommy avait trois cents hommes. Et, à la fin de la journée, le
duc Charles s’enfuyait comme un lièvre effrayé. Les flèches, mon garçon, les
flèches.
    Thomas Dugdale avait repris les responsabilités du comte de
Northampton en Bretagne et il faisait le trajet

Weitere Kostenlose Bücher