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La lance de Saint Georges

La lance de Saint Georges

Titel: La lance de Saint Georges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dans
ses hauts-de-chausses.
    — Par les dents du Seigneur, mon garçon, est-ce que tu
t’attends à ce que je te mette à l’abri de la vengeance de sir Simon ? Tu
sais qu’il est ici ?
    Thomas resta la bouche ouverte devant le comte sans
prononcer une parole. Sir Simon était ici ? Et justement il venait
d’amener Jeannette en Normandie. Sir Simon pouvait difficilement faire du mal à
Jeannette tant qu’elle serait sous la protection du prince, mais il pouvait
parfaitement faire du mal à Thomas. Et y trouver beaucoup de plaisir.
    Le comte vit Thomas pâlir et continua :
    — Il est avec les hommes du roi parce que je n’ai pas
voulu de lui, mais il a insisté pour faire partie de l’expédition. Il pense
qu’il peut obtenir plus de butin en Normandie qu’en Bretagne, et à mon avis il
a raison, mais ce qui lui redonnera vraiment le sourire, ce sera de te voir.
As-tu déjà été pendu, Thomas ?
    — Pendu, monseigneur ? dit Thomas d’un air vague.
    Il était encore en train de ruminer la nouvelle que sir
Simon était venu en Normandie. Il avait parcouru à pied tout ce chemin pour
trouver son ennemi en train de l’attendre ?
    — Sir Simon te pendra, dit le comte avec une
satisfaction indécente. Il te laissera t’étrangler dans la corde et aucune
bonne âme ne te tirera par les chevilles pour que ça aille plus vite. Tu peux
tenir une heure, deux heures, dans une douleur atroce. Tu peux même suffoquer
pendant plus longtemps ! Un bonhomme que j’ai pendu a tenu des matines
jusqu’à prime et a même trouvé moyen de me maudire. Je suppose que tu veux mon
aide, c’est bien ça ?
    Avec retard, Thomas mit un genou à terre.
    — Vous m’avez offert une récompense à La Roche-Derrien,
monseigneur, puis-je vous la demander maintenant ?
    Le serviteur apporta un tabouret sur lequel le comte
s’assit, les jambes largement écartées.
    — Un meurtre est un meurtre, dit-il en se curant les
dents avec une écharde.
    — La moitié des hommes de Skeat sont des meurtriers,
monseigneur, fit remarquer Thomas.
    Le comte réfléchit à cette observation puis hocha la tête de
mauvaise grâce.
    — Ce sont des meurtriers à qui on a remis leur peine,
répondit-il en soupirant. J’aimerais bien que Will soit ici, ajouta-t-il en
éludant la demande de Thomas. Je voulais qu’il vienne, mais il ne le peut pas
tant que Charles de Blois n’est pas remis dans sa cage.
    Il jeta sur Thomas un regard renfrogné.
    — Si je t’accorde un pardon, je me ferai un ennemi de
sir Simon. Ce n’est pas qu’il soit un ami, mais enfin… pourquoi faudrait-il que
je t’épargne ?
    — Pour La Roche-Derrien.
    — C’est une grande dette, admit le comte, une très
grande dette. Nous aurions eu l’air sacrément stupides si nous n’avions pas
pris cette ville, cette malheureuse petite place. Par les dents du Seigneur,
mon garçon, pourquoi n’es-tu pas allé vers le sud ? Il y a plein de gens à
tuer en Gascogne.
    Il resta un instant à regarder Thomas, manifestement agacé
par la dette indéniable qu’il avait envers l’archer et par les ennuis qu’il
pourrait s’attirer en s’en acquittant. Finalement, il haussa les épaules.
    — Je parlerai à sir Simon, lui offrirai de l’argent et,
si la somme est suffisante, il fera comme si tu n’étais pas là. Quant à toi…
    Il s’interrompit, songeant à sa précédente rencontre avec
Thomas.
    — C’est bien toi qui n’a pas voulu me dire qui était
ton père, est-ce que je me trompe ?
    — Je ne vous l’ai pas dit, monseigneur, parce qu’il
était prêtre.
    Le comte pensa que c’était une bonne plaisanterie.
    — Par les dents ! Un prêtre ? Alors tu es un
enfant du diable ? C’est ce qu’on dit en Guyenne, que les rejetons des
prêtres sont les fils du diable.
    Il examina Thomas de haut en bas, amusé par sa robe en
guenilles.
    — Ils disent aussi que les fils du diable font de bons
soldats et ses filles des putains encore meilleures. Je suppose que tu as perdu
ton cheval ?
    — Oui, monseigneur.
    — Tous mes archers sont montés, dit le comte.
    Il se tourna vers l’un de ses hommes d’armes :
    — Trouve-lui une rosse quelconque en attendant qu’il
vole quelque chose de meilleur, donne-lui une tunique et confie-le à John
Armstrong.
    Il revint vers Thomas.
    — Tu vas rejoindre mes archers, ce qui veut dire que tu
porteras mes armes. Tu es l’un de mes hommes, fils du diable, et cela te
protégera peut-être si sir

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