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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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direction du levant. Le lendemain, ils quittaient les terres byzantines pour pénétrer sur un territoire entièrement sous la coupe des beys.
    Un territoire ennemi.
    Ainsi que le leur avait conseillé Mehmet, les chevaliers étaient vêtus comme tous les membres de leur escorte : robes et tuniques très simples, de couleur sombre, dolmans et ceintures en lin. Leur visage était partiellement dissimulé sous leur turban et ils portaient à la ceinture non pas des épées mais des cimeterres.
    La ruse fonctionna au-delà de toute espérance.
    Grâce également au boniment à toute épreuve de Mehmet, leur déguisement leur permit de passer sans encombre, à deux reprises, au travers de bandes de ghazis rôdant dans les parages. Ainsi, au terme d’une chevauchée de huit jours, ils atteignirent le Sarihan, un immense édifice en pierre, trapu et bas de plafond, dont les murs extérieurs étaient dépourvus d’ouverture, à l’exception d’un portail d’entrée richement décoré.
    Une fois à l’intérieur, obtenir des renseignements sur le monastère se révéla tout sauf évident. Aucun des caravaniers, pas plus que le patron du caravansérail, ne semblait au courant de son existence. Ils poursuivirent donc leur route et tentèrent leur chance dans d’autres caravansérails. En vain. Les jours succédaient aux jours sans la moindre promesse de résultat, jusqu’à ce que leur obstination trouve enfin sa récompense, sous la forme du prêtre d’une église rupestre en pleine Cappadoce, qui en avait entendu parler.
    Bien que ses indications fussent des plus vagues, ils finirent par le trouver après avoir franchi maints pics escarpés et longé nombre de vertigineux ravins : niché au pied d’une falaise, dissimulé au reste du monde, un regroupement de cellules plus qu’un monastère à proprement parler.
    Conrad demanda à Mehmet de l’accompagner pour aller y voir de plus près. Après avoir laissé leurs bêtes et le chariot à leurs compagnons, ils montèrent au sommet d’une petite crête et prirent position derrière un gros rocher, assez près pour être en mesure d’identifier les moines qui entraient et sortaient de l’ermitage.
    Mehmet repéra rapidement l’un des moines qui lui avaient vendu les épées.
    Pour le reste, Conrad n’avait nul besoin d’être accompagné.
    Ils rejoignirent les autres, après quoi Conrad récupéra sa monture et prit le chemin du monastère. Seul.
    Il gravissait, non sans peine, l’éboulis qui y menait lorsque deux jeunes acolytes surgirent, alertés par les hennissements inquiets du cheval et le cliquètement de ses sabots. Le temps qu’il arrive à l’ermitage, toute la population du lieu était dehors, le regardant avec curiosité, dans un silence absolu. Peu après, l’abbé, un vieillard ridé, fit son apparition, examina le nouveau venu avec attention, se présenta comme le père Nicodème et l’invita à pénétrer à l’intérieur du monastère.
    Ils allèrent s’asseoir dans le réfectoire, rapidement entourés par une demi-douzaine d’autres moines. Après avoir accepté un verre d’eau, Conrad ne perdit pas de temps en vains préliminaires, se contentant de donner son nom et de dire qu’il venait de Constantinople, même si ses hôtes mouraient d’envie d’avoir des nouvelles de ce qui se passait dans la grande ville.
    — Je ne suis pas là par hasard, mon père, dit-il à l’abbé.
    — Ah ?
    — Je suis là à cause de quelque chose que vous avez vendu il y a peu.
    — Vendu ? Et de quoi s’agit-il ?
    — D’épées.
    Il observa une pause, scrutant le prêtre, étudiant chacune des pattes-d’oie autour des yeux du vieil homme, et les rides au coin de sa bouche, avant d’ajouter :
    — Des épées templières.
    Cette précision sembla ébranler le moine. Conrad n’eut aucun mal à déceler nombre d’indices révélateurs : les clignements d’yeux, les lèvres soudain sèches, les doigts s’agitant nerveusement, les brusques changements de position. Ces moines avaient passé l’essentiel de leur existence retirés du monde, coupés de toute forme de contact social, l’art de la tromperie, du mensonge, n’était donc pas leur fort. Mais pourquoi le vieil abbé était-il à ce point ébranlé ? La réponse était nettement moins évidente.
    — Vous savez de quelles épées je veux parler, j’imagine ?
    Le moine hésita, bredouilla une réponse :
    — Oui… en effet.
    — J’ai besoin de savoir comment

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