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La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes

Titel: La mythologie : Ses dieux, ses héros, ses légendes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edith Hamilton
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hommes.
    Me voici exilée – ô Dieu, ô Dieu.
    Personne ne peut m’aider. Je suis seule.
    La réponse de Jason fut qu’il n’avait pas été sauvé par elle
mais bien par Aphrodite qui l’avait rendue amoureuse de lui, et qu’elle devait
lui être reconnaissante de l’avoir amenée en Grèce, un pays civilisé. Elle
pouvait encore le remercier d’avoir raconté partout combien elle avait aidé les
Argonautes, ce dont chacun maintenant la louait. Si seulement elle avait eu
quelque bon sens, elle se serait réjouie de ce mariage qui en fin de compte lui
aurait été profitable, à elle-même et à ses enfants. Elle ne pouvait vraiment
que s’en prendre à elle-même si elle était maintenant exilée.
    Médée manquait peut-être de bon sens mais certainement pas d’intelligence.
Sauf pour refuser son or, elle ne perdit plus de temps à lui parler. Elle n’accepta
rien de lui, pas même son aide. Jason s’écarta d’elle avec colère. Ton orgueil
obstiné, lui dit-il :
    Éloigne de toi tous ceux qui te veulent du bien,
    Tu ne t’en repentiras que davantage.
    Mais dès cet instant Médée savait qu’elle emploierait tout
son pouvoir à sa vengeance.
    Elle décida de tuer sa rivale, et alors – alors ? Mais
elle ne voulait pas penser à ce qui l’attendait alors. « Sa mort, avant
toute autre chose », se dit-elle.
    Dans un coffre, elle prit une robe ravissante, qu’elle
aspergea d’un suc mortel ; puis elle la mit dans une cassette et la fit
porter par ses fils à la nouvelle épousée, en leur recommandant de la prier de
s’en vêtir aussitôt en signe d’acceptation. La princesse les reçut
gracieusement et acquiesça à leur demande. À peine avait-elle revêtu la robe qu’un
feu dévorant l’enveloppa. Elle tomba, morte, sur le sol, la chair calcinée.
    Quand Médée apprit la fin de sa rivale, elle prit une
nouvelle résolution, plus atroce encore. Pour ses enfants, elle ne pouvait
espérer aucune aide, aucune protection, tout au plus l’esclavage. « Je ne
les laisserai pas vivre pour être maltraités par des étrangers », se
dit-elle,
    Ni mourir d’une main plus cruelle que la mienne.
    Non ; moi qui leur ai donné la vie, je
leur donnerai aussi la mort.
    Oh, pas de lâcheté, à présent ; il me
faut oublier leur jeune âge,
    Combien ils sont mignons, et leur premier cri.
    Pas cela – j’oublierai pour un instant,
    Pour un court instant, qu’ils sont mes fils –
    Puis, à jamais, la douleur.
    Quand Jason revint, rempli de fureur et résolu à tuer sa
femme, les deux petits garçons étaient morts et Médée, du toit de la maison, montait
dans un char traîné par des dragons. À travers l’espace, ils l’emportèrent hors
de sa vue, tandis qu’il la maudissait. Mais ses épreuves l’avait brisé et
jamais plus il ne fut ce qu’il avait été.

Quatre grandes aventures
Phaëton
     
    C’est l’un des meilleurs contes d’Ovide ; il est
narré de façon fort vivante et les détails sont là non par simple souci
décoratif mais pour rehausser l’effet.
    Le palais du Soleil était un lieu radieux. L’or y brillait, l’ivoire
y reluisait, les joyaux y scintillaient. Dedans, dehors, tout y étincelait, rayonnait,
flamboyait. Midi y était l’heure unique et le crépuscule n’en assombrissait
jamais l’éclat. L’ombre et la nuit y étaient inconnues. Rares étaient les
mortels qui auraient pu supporter cette éternité lumineuse, mais rares aussi
étaient ceux qui en avaient trouvé le chemin.
    Un jour cependant, un adolescent – mortel par sa mère – osa
s’en approcher. Souvent, il dut s’arrêter pour reposer ses yeux éblouis, mais l’objet
de sa course était tellement urgent qu’il persista, et forçant le pas, il se
dirigea vers le palais, puis à travers les portes polies, jusqu’à la salle du
trône où, entouré par une splendeur aveuglante, se tenait le dieu Soleil. Là, le
jeune garçon dut enfin s’arrêter ; il n’en pouvait plus.
    Rien n’échappe aux yeux du Soleil. Il aperçut aussitôt le
jeune garçon et le regarda avec une très grande bienveillance. « Quelle
raison t’a mené jusqu’ici ? » lui demanda-t-il. « Je suis venu »,
répondit hardiment l’autre, « pour découvrir si oui ou non vous êtes mon
père. Ma mère l’affirme, mais les garçons, à l’école, se moquent de moi quand
je leur dis que je suis votre fils. Ils ne veulent pas me croire. J’en ai parlé
à ma mère et elle m’a dit que je ferais mieux

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