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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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invités
à Carduel et, en compagnie de Merlin, il choisit secrètement ceux qui devaient
s’asseoir à la table. Puis il les emmena un par un et leur assigna leur place.
Quand les compagnons furent tous assis, on remarqua qu’il restait une place
inoccupée. Alors Merlin prit la parole et dit : « Cette place sera
vide jusqu’au jour où viendra le Bon Chevalier, celui qui mettra fin aux temps
aventureux du Graal. D’ici là, personne ne doit s’y asseoir à moins qu’il ne
veuille être châtié de sa témérité. » Puis Merlin se tourna vers le
roi : « Uther, dit-il, je peux t’apprendre que ce ne sera pas de ton
vivant que ce siège pourra être occupé. Celui qui doit engendrer le Bon
Chevalier qui y prendra place n’est pas encore né. Et sache encore que celui
qui doit s’asseoir sur ce siège à cette Table Ronde devra également s’asseoir
au Siège Périlleux de la Table du Graal. Je te le répète, ce ne sera pas de ton
vivant, mais du temps de ton successeur immédiat. Voilà, j’en ai assez dit pour
l’instant, roi Uther, permets-moi de me retirer. » Le roi lui accorda
volontiers son congé et Merlin partit vers la forêt de Kelyddon où il apprit à
Blaise ce qu’il avait fait et comment avait été instituée la Table Ronde dont
les générations futures conserveraient toujours la mémoire.
    Ainsi Uther Pendragon eut-il désormais, autour de lui, une
troupe de chevaliers bien décidés à tout mettre en œuvre pour assurer la
sauvegarde et l’épanouissement du royaume de Bretagne. Cependant, le roi
n’oubliait pas que les cinquante compagnons n’étaient pas les seuls sur
lesquels il pouvait compter parmi tous ceux qui peuplaient le royaume. Il
désira s’attacher les services du plus grand nombre et, dans ce but, il décida
de convoquer, en dehors de la Table Ronde, et pour la fête de Noël, tous les
nobles et les chevaliers de sa terre, en leur recommandant de venir avec leurs
épouses. Il pensait ainsi qu’en prodiguant le plus d’honneurs possible aux
femmes, il s’attacherait plus facilement les hommes.
    Tous les barons répondirent à l’invitation du roi et, le jour
de Noël, il y eut à la cour un grand nombre de femmes et de jeunes filles des
meilleures familles, toutes fières d’avoir été admises auprès du roi. Et Merlin
observait ce spectacle quelque peu inhabituel dans une forteresse comme
Carduel. Il était arrivé sans se faire reconnaître de quiconque, sous l’aspect
d’un jeune page, et il n’avait pas cherché à se faire reconnaître d’Uther. Il
savait qu’il allait se passer quelque chose d’important et préférait demeurer
dans l’ombre pour observer plus attentivement le comportement des gens.
    Or, à cette assemblée de Carduel vinrent également le duc de
Tintagel, qui avait nom Gorlais, et sa femme, qui se nommait Ygerne. C’était
l’une des plus belles femmes qui fussent au monde à cette époque, et dès qu’il
la vit, Uther Pendragon en tomba éperdument amoureux. Il chercha à la
rencontrer en privé, mais comme elle était toujours aux côtés de son mari, il
dut se borner à manifester sa chaleureuse sympathie pour le duc. La vue
d’Ygerne troublait tellement le roi qu’il en oubliait tout le reste, et il ne
savait que faire pour attirer l’attention de la jeune femme. Au moment où
chacun regagnait son logis, il tint à accompagner lui-même le duc de Tintagel
et lui prodigua beaucoup d’égards. Puis, avant de prendre congé, Uther réussit
à dire tout bas à la belle Ygerne qu’elle emportait son cœur avec elle. Ygerne
fit semblant de ne pas avoir entendu et s’éloigna avec son mari comme si de
rien n’était.
    Cependant, Uther ne parvenait pas à trouver le sommeil,
hanté qu’il était par l’image d’Ygerne et le violent désir qui le tourmentait.
Il fit appeler l’un de ses conseillers qu’il avait en particulière estime et
qui avait nom Urfin. Lorsque celui-ci vint le retrouver, le roi lui révéla
qu’il se mourait d’amour pour la femme du duc de Tintagel. Il ne pouvait plus
vivre en son absence et il avait l’air si malheureux qu’Urfin interrompit son
discours sans ménagement. « Quoi ? s’écria-t-il, Que me racontes-tu
là, roi Uther ? Il faut être vraiment lâche pour penser mourir à cause
d’une femme ! Je n’ai jamais entendu dire qu’une femme se soit refusée à
quiconque a su lui faire une cour pressante et la couvrir de cadeaux
délicats ! Tu te tourmentes pour bien peu

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