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La naissance du roi Arthur

La naissance du roi Arthur

Titel: La naissance du roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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du roi
Constant fussent tous des Pictes : ainsi était-il informé de tout ce que
disait le roi et de tous les entretiens qu’il avait avec les officiers du
royaume. De plus, comme Vortigern était très brave, il s’était attiré la
sympathie de beaucoup de gens qui lui reconnaissaient une grande compétence
dans les affaires publiques et un grand talent de diplomate dans les rapports
avec les peuples voisins. Il en concevait d’ailleurs de l’orgueil, et il se
persuadait de plus en plus qu’il était irremplaçable et qu’il devait s’arranger
pour discréditer le plus possible le vrai roi et poser la couronne sur sa
propre tête. Et ce n’était pas difficile, car le roi Constant n’était guère
capable de s’opposer aux ennemis des Bretons. De plus, c’est à ce moment que
les Saxons, venus de Germanie, commençaient à débarquer dans l’île de Bretagne
et à menacer sérieusement les habitants de la côte qui regarde l’orient.
    Vortigern déclara qu’il se retirait des affaires et s’en
alla résider dans une de ses forteresses. Quand le roi Constant l’apprit, il
fut très ennuyé. Il alla trouver Vortigern et lui demanda avec insistance de
l’aider dans sa lutte contre ces Saxons qui débarquaient ainsi dans cette île
avec la volonté évidente de la soumettre et d’en réduire les habitants en
esclavage. Mais Vortigern lui répondit : « Seigneur roi, que d’autres
se chargent de la défense du royaume. Moi, je ne peux plus venir à ton aide,
car il y a dans le royaume des gens qui me haïssent parce que je t’ai servi
avec dévouement. Je tiens donc à ce qu’ils s’en occupent eux-mêmes. Quant à
moi, je n’entreprendrai plus rien. »
    Quand le roi Constant eut entendu ces paroles, il comprit
que Vortigern ne changerait pas d’avis et qu’effectivement il ne pourrait pas
compter sur lui. Il rassembla le plus d’hommes qu’il put et s’en alla combattre
les Saxons. Mais ceux-ci lui infligèrent de lourdes pertes et agrandirent
encore davantage les territoires qu’ils occupaient. Et, en revenant de cette
expédition désastreuse, les hommes de Constant murmuraient qu’il en aurait été
tout autrement si Vortigern les avait menés au combat. Ainsi le roi Constant
était-il de plus en plus déconsidéré et abandonné. Plusieurs de ses officiers
vinrent trouver Vortigern et lui dirent : « Seigneur, nous sommes
désormais sans chef, car le roi que nous avons est incapable de commander. Nous
te supplions donc de devenir roi et de nous gouverner, car nul mieux que toi ne
peut ni ne doit régner sur ce pays. » Vortigern répondit : « Je
comprends votre désarroi, seigneurs, mais qu’y puis-je ? Certes, si le roi
était mort et que vous me demandiez de lui succéder, j’accepterais volontiers
cette lourde charge. Mais c’est impossible tant que le roi Constant sera en
vie. »
    Les officiers qui avaient entendu les paroles de Vortigern
les interprétèrent chacun à sa façon. Certains d’entre eux se réunirent alors
et examinèrent la situation. Puis ils en vinrent à cette conclusion :
« Le mieux que nous ayons à faire, c’est de faire périr le roi Constant.
Quand il aura disparu, Vortigern deviendra roi. Mais il saura que c’est grâce à
nous et il fera tout ce que nous voudrons. Ainsi le tiendrons-nous ensuite à
notre merci. » Or, ceux qui parlaient ainsi, c’étaient les Pictes que
Vortigern avait placés auprès de Constant pour mieux le surveiller. Parmi eux,
ils en désignèrent douze qui furent chargés d’accomplir ce qu’ils avaient
décidé en commun. Les douze se rendirent près du roi Constant alors que
celui-ci était en prières dans une chapelle. Ils se jetèrent sur lui et le
tuèrent à coups de couteau et d’épée. Puis ils allèrent ensuite chez Vortigern
pour le mettre au courant de ce qu’ils avaient fait.
    Mais en apprenant cette nouvelle, Vortigern se mit dans une
grande colère : « Comment ? Vous avez osé porter la main sur
votre roi et le tuer ? Je vous conseille de fuir, car les seigneurs de ce
royaume chercheront à vous faire périr s’ils apprennent que vous êtes
responsables de la mort du roi. Et, pour ma part, sachez que je ne veux plus
jamais avoir des relations avec vous ! » Les douze se retirèrent,
très chagrinés par l’attitude de Vortigern, mais bien décidés à lui faire payer
cher son ingratitude.
    Cependant, la nouvelle de la mort de Constant se répandit
très vite. Les gens du royaume

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