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La Perle de l'empereur

La Perle de l'empereur

Titel: La Perle de l'empereur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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voyage ? Il portait en effet à la main une mallette et un filet à provisions d’où dépassait une baguette de pain.
    — Pas possible ! marmotta Adalbert qui parlait volontiers seul dans certaines occasions. Il habite là ? C’est à n’y pas croire.
    Cela expliquait pourtant bien des choses et surtout pourquoi il avait été impossible à l’archéologue dévalisé de trouver la moindre trace des objets volés dans les différents endroits où il avait cherché leur trace. Simplement parce que La Tronchère s’était contenté de les installer dans la maison voisine qu’il avait dû acheter, ou louer, avant de commettre son forfait. Une brouette avait certainement suffi à transporter les pièces les plus lourdes. Jamais Adalbert n’aurait eu l’idée de les chercher là… Il voulut en avoir le cœur net et escalada la petite grille qui n’offrit guère de difficultés. Ensuite il fit le tour de la maison où il put voir le reflet d’une lumière.
    L’allée qui y menait était sablée et ses semelles de crêpe lui permettaient de se déplacer en silence. Il approcha ainsi d’une fenêtre éclairée qui était celle de la cuisine. Son voleur était là, occupé à se faire des œufs au plat sur un fourneau à gaz. Sur la table une assiette dans laquelle une tranche de jambon voisinait avec un couvert, un verre, le pain et une bouteille de vin rouge déjà entamée. La Tronchère devait mourir de faim : sa valise, son pardessus et son chapeau étaient empilés sur une chaise. Mais son humeur, apparemment, n’en était pas affectée car, en faisant sa cuisine, il sifflotait… Ses œufs cuits, il s’attabla, avala un verre de vin et attaqua son petit repas avec un bel appétit.
    La tentation de faire voler en éclats cette fenêtre et de jouer les trouble-fête fut presque irrésistible mais la pensée d’Adalbert en vint à bout sans trop de peine. Même si la chance de pouvoir enfin mettre la main sur son voleur lui procurait un vrai plaisir, elle ne devait pas lui faire oublier qu’il n’était pas à cet endroit pour rendre sa justice. La Tronchère pouvait attendre sa punition dès l’instant où Adalbert savait où le retrouver. Une conversation à cœur ouvert avec lui aurait pris trop de temps et il fallait penser au colonel Karloff qui devait se ronger les ongles en se demandant où il était passé.
    Il repartit donc par où il était venu sans faire plus de bruit qu’à l’aller et prit ses jambes à son cou pour rejoindre le taxi. Et ne le trouva pas…
    La surprise ne fut pas longtemps désagréable. Adalbert la traduisit rapidement en signal d’espérance : la voiture était enfin passée et Karloff l’avait suivie. Il ne restait plus qu’à attendre. Il s’assit sur un muret à l’ombre d’un grand arbre et reprit le cigare qu’il avait failli allumer précédemment et en tira quelques bouffées voluptueuses. Il commençait à faire glacial et cette chaleur était la bienvenue.
    L’odorant rouleau de tabac cubain était à moitié fumé quand les phares du taxi apparurent dans le tournant de la gare. Adalbert sortit de sous son arbre pour se mettre dans leur lumière. Karloff rangea sa voiture sur le bas-côté et se pencha pour ouvrir la portière. Il semblait très excité :
    — Je l’ai trouvé ! s’écria-t-il. Il habite là-haut une petite maison près de la ligne de chemin de fer… Nous y allons ?
    — Cette question ! fit Adalbert en s’installant près de lui. Décidément c’est la nuit des surprises ! Le hasard m’a fait trouver ce que j’avais plus ou moins renoncé à chercher… Mais il va falloir que je revienne régler ce compte !
    — À votre service si vous avez besoin d’aide !
    — Je ne dis pas non.
    Tandis que l’on remontait la côte, il raconta l’affaire La Tronchère que le colonel écouta avec un vif intérêt :
    — Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi vous aviez besoin de cacher vos trouvailles dans ce coin perdu ?
    — D’abord Saint-Cloud n’est pas un coin perdu. C’est près de Paris et la vue est superbe. Ensuite, nous autres archéologues sommes tenus de remettre le produit de nos fouilles à notre gouvernement d’abord, mais de plus en plus souvent à celui du pays fouillé. Ce qui revient pour l’Égypte à faire des cadeaux aux Anglais. En ce qui me concerne, c’est plus fort que moi : il y a des objets dont je ne peux me résigner à me séparer, ajouta-il d’un ton plaintif qui fit

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