La Prophétie des papes
monade comme signature de leurs correspondances secrètes. Elle avait visiblement une signification profonde pour eux et nous pensons que John Dee était lâun dâeux. Mais nous nâavons jamais trouvé de preuve directe. »
Elisabetta regarda à nouveau le frontispice.
« La monade. On dirait quâelle a une queue, vous ne trouvez pas ?
â Si.
â Il faut que je vous montre quelque chose. »
Elle abandonna Tremblay dont le visage allongé était empreint dâune expression interrogative et alla dans la chambre de son père. Elle revint avec le livre de sa mère et tendit à Tremblay lâenveloppe du Vatican. Lorsquâil sortit le carton, il fit la moue comme sâil venait de sucer un citron.
« Câétait à ma mère, dit Elisabetta. Elle est décédée lorsque jâavais huit ans. Je pensais bien avoir vu ce symbole avant et jâavais raison. Sur son lit de mort.
â Une enveloppe du Vatican⦠dit Tremblay. Quel rapport avec votre mère ?
â Aucun, à ma connaissance. Elle était historienne à la Sapienza.
â Ce livre a-t-il été écrit par elle ? Flavia Celestino ?
â Son premier et le seul quâelle ait écrit. Elle est morte jeune.
â Savez-vous si elle a jamais fait des recherches, un travail quelconque au Vatican ?
â Jâétais une enfant. Je peux interroger mon père.
â Puis-je voir le livre ? »
Tremblay tourna les pages à la recherche des remerciements et les parcourut.
« Voilà , elle remercie le Vatican pour lui avoir donné accès à certains documents. »
Elisabetta soupira devant sa propre ignorance concernant la vie de sa mère.
Tremblay se leva soudain et regarda sa montre. Le bracelet était lâche, comme si rien ne pouvait tenir correctement à un poignet aussi mince.
« Que faites-vous demain matin ?
â Je nâai pas de projets.
â Bien. Vous allez mâaccompagner aux archives secrètes du Vatican. Nous devons découvrir la raison pour laquelle votre mère détenait la monade. »
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21
M ême sâil restait encore une journée complète avant le conclave et quâil nâétait que six heures du matin, la place Saint-Pierre était envahie de pèlerins empressés et de toutes sortes de journalistes venus du monde entier qui prenaient leurs premiers clichés de la journée.
Zazo fit un détour par rapport au chemin habituel quâil empruntait du parking de la gendarmerie au palais de la chanCellerie de manière à passer par la place pour voir ceux de ses hommes qui avaient été de service la nuit précédente. à lâexception dâun touriste ivre qui sâétait égaré aux alentours de deux heures du matin et qui faisait du tapage, on lui rapporta que tout était calme.
à six heures trente, il y eut une réunion des officiers de la gendarmerie et des gardes suisses. Par souci dâharmonie, le lieu de ces rencontres était alternativement le palais de la Chancellerie et la caserne des gardes suisses. Sur lâestrade se trouvaient lâinspecteur général Loreti et son homologue, le colonel Hans Sonnenberg. Derrière eux, au repos, se trouvaient leurs seconds, Sergio Russo pour la gendarmerie et Matthias Hackel pour les gardes.
Zazo et Lorenzo sâassirent ensemble. Une rangée derrière eux, le major Glauser, des gardes suisses, cogna délibérément lâarrière de la chaise de Zazo du bout de sa botte.
« Le grand jour va bientôt arriver, Celestino. Est-ce que vous serez prêts ? » dit-il de son ton condescendant habituel.
Zazo lui lança un regard furieux et ne répondit pas.
« Je vais lui rentrer dans le lard, chuchota-t-il à lâoreille de Lorenzo.
â Tâas vu son costume ? demanda Lorenzo.
â Probablement soldé à moitié prix à cause de sa taille ridicule », dit Zazo.
Loreti tapota le micro.
« OK, messieurs, commençons. Je suis heureux dâaccueillir le colonel Sonnenberg et ses hommes dans nos locaux pour la dernière réunion avant le début du conclave. Vous connaissez tous notre modus operandi  : on ne laisse rien au hasard. Rien. Tout est planifié à la minute près et il nây aura pas dâentorses. Ce matin,
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