La Prophétie des papes
Il bondit et passa la porte du café. Il fit défiler la liste de ses contacts sur son portable et appela Omar Savio au service informatique du Vatican.
Omar, un pote de soirées bière-pizza, parut surpris de son appel.
« Ãa doit être important, dit-il.
â Pourquoi dis-tu ça ?
â Parce que le conclave est sur le point de commencer. Tu dois être complètement débordé. »
Apparemment, Omar nâavait pas entendu parler de sa suspension.
« Ouais, câest important. Jâai besoin que tu cherches une information pour moi.
â Vas-y.
â Qui vivait dans lâappartement de Klaus Shuker à la résidence des gardes suisses avant lui ? Shuker sây est installé en 2006.
â Donne-moi une seconde. »
Zazo entendit les doigts dâOmar courir sur le clavier.
« OK, appartement 18, jây suis presque⦠Câétait Matthias Hackel. Il lâa eu de 2000 à 2006. Il occupe maintenant lâappartement du lieutenant-colonel. Il a dû déménager quand il a eu sa promotion.
â Hackel, dis-tu ? » répéta Zazo, essayant de réfléchir.
Il sâarrêta à un feu, attendant quâil passe au vert.
« Pourquoi y a-t-il tant de bruit ? demanda Omar. Tu nâes pas au Vatican ?
â Ouais, je suis à côté. Ãcoute, Omar, ce que je vais te demander est urgent et extrêmement délicat. Il faut que tu mâenvoies par mail les relevés téléphoniques de Hackel, téléphone fixe et portable, en remontant jusquâà 2006. »
Son ami répondit dâun ton incrédule.
« Tu plaisantes, jâespère ?
â Non, je suis terriblement sérieux.
â Jâaurais besoin dâune autorisation écrite du chef de Hackel pour faire ça. Si je ne lâavais pas, les gardes mâembrocheraient sur leurs lances.
â Omar, je ne te le demanderais pas sâil ne sâagissait pas dâune question de vie ou de mort. Sâil te plaît, crois-moi. Je ne peux pas laisser les gardes savoir que jâenquête sur lâun dâentre eux. Je ne divulguerai jamais mes sources. Envoie-les à mon adresse mail personnelle. Tu es dans lâinformatique, non ? Tu dois savoir comment rendre ces choses-là invisibles.
â Pizza gratuite à vie ? demanda Omar.
â Oui, à vie. »
Â
Les serveurs sâagitaient dans la salle à manger de la Maison Sainte-Marthe, proposant desserts et cafés. Les cardinaux électeurs prenaient soin de ne pas tacher leur soutane. Ces jours-ci, un bon téléobjectif pouvait repérer une tache de sauce à cent mètres.
Les neufs cardinaux évêques étaient assis sur lâestrade qui dominait les tables où les autres cardinaux dînaient avec les conclavistes, les domestiques qui étaient autorisés à les accompagner à la chapelle Sixtine. Le cardinal Diaz occupait le fauteuil central, comme il convenait à sa position de doyen du Collège des cardinaux. Ses vieux amis, Aspromonte et Giaccone, étaient assis de chaque côté.
Diaz poussa un morceau de tarte dans son assiette et marmonna quelque chose à Giaccone.
« Plus tôt nous aurons un Saint-Père, plus tôt nous retrouverons une nourriture correcte. »
Giaccone nâétait pas aussi difficile. Il prit une grande bouchée, mais il était dâaccord. « Ce nâest pas tellement la nourriture. Pour moi, câest le lit. Je veux dormir dans mon propre lit. »
Aspromonte pencha sa grosse tête chauve pour écouter. « Les murs sont trop fins. » Il pointa sa fourchette en direction dâun cardinal américain. « Toute la nuit jâai entendu Kelley ronfler. »
Diaz renifla.
« Eh bien, dans une heure nous serons dans la chapelle. Nous ferons notre devoir, puis la vie reprendra comme avant. »
Soudain, Giaccone grimaça et posa ses couverts.
« Quây a-t-il ? » lui demanda Diaz.
Giaccone fit une grimace qui plissa son visage potelé et tapota son gros ventre rond. « Rien. Peut-être un peu ballonné. » Il grimaça à nouveau.
Aspromonte parut inquiet.
« Peut-être devrais-tu voir le médecin. Il est juste là .
â Non, honnêtement. Tout va bien. »
Diaz lui tapota
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