La Prophétie des papes
Elle tomba directement sur sa messagerie.
« Je suis sûre quâil va bien, marmonna-t-elle. Il faut quâil aille bien. »
Elisabetta sâagenouilla et se mit à prier.
Elle pria pour Zazo.
Elle pria pour les cardinaux.
Elle pria pour lâÃglise.
Elle pria pour Micaela.
Elle pria pour elle.
Au loin, elles entendirent des sirènes. Le hurlement insistant devint de plus en plus fort, puis il sâarrêta.
Il y eut des cris en slovène, un bref mais terrifiant échange de coups de feu dans le hall dâentrée et, enfin, après un temps épouvantablement long, des coups frénétiques frappés contre la lourde porte en chêne.
« Police ! On entre ! »
7 . Groupe central dâopérations de sécurité. (N.d.T.)
34
Lâ atmosphère dans la basilique était aussi sombre que pour toutes les messes funéraires jamais tenues sous son dôme consacré. Quelques douzaines de proches du Vatican se rassemblèrent sur les bancs couverts de poussière, priant en silence, aussi abasourdis que les victimes de lâexplosion de la veille.
Le costume noir, la chemise blanche et les chaussures noires vernies de Matthias Hackel avaient été retrouvés sur la rive du Tibre près du pont Saint-Ange. Peut-être sâétait-il noyé, peut-être pas, mais lâenquête interne ne faisait que commencer et on ne pouvait certainement pas tirer la moindre conclusion sur de possibles complices. Pour cette raison, le colonel Sonnenberg avait à contrecÅur cédé la responsabilité de la sécurité à la police nationale et les gardes suisses avaient été renvoyés dans leurs cantonnements. La gendarmerie était déployée pour interdire à tous, sauf aux employés indispensables et à un petit groupe de reporters internationaux, lâaccès à la Cité du Vatican.
Elisabetta, Micaela et leur père étaient assis au fond et attendaient en silence.
à midi, monseigneur Achille, le secrétaire privé du cardinal Aspromonte, sâapprocha dâeux, se pencha et chuchota dans lâoreille dâElisabetta.
« Attendez-moi ici, dit-elle à Micaela et à son père. Ils veulent me parler. »
Elisabetta suivit Achille dans la travée sous le monument de Pie VIII jusquâau passage menant à la sacristie. Ils avancèrent sur le sol en marbre jusquâà une pièce qui ressemblait à un musée où trois fauteuils confortables étaient installés face à face. Elle leva les yeux vers la Crux Vaticana, la Croix du Vatican, couverte de cuir, dâargent et de pierres précieuses. Câétait le plus grand trésor du Vatican, dont on disait quâelle contenait des fragments de la sainte Croix.
Achille lui demanda dâattendre. Bientôt, les cardinaux Aspromonte et Diaz apparurent. LorsquâElisabetta se leva pour les saluer, Aspromonte sourit et lui dit de se rasseoir. Ils la rejoignirent, leurs fauteuils étaient si proches que leurs genoux se touchaient presque.
Diaz était raide et imposant, mais le visage plein dâAspromonte était bienveillant. Il lui plut immédiatement.
« Elisabetta Celestino, dit-il en prenant sa fine main froide entre ses mains chaudes, généreuses. SÅur Elisabetta, lâÃglise a une dette incomparable envers vous.
â Je ne faisais que servir Dieu, Votre Excellence. Il a été mon guide pendant toute cette épreuve.
â Eh bien, vous Lâavez bien servi. Imaginez à quoi ressemblerait le monde aujourdâhui si vous nâaviez pas réussi. Dites-moi, comment va votre frère ?
â Nous lâavons vu ce matin. Ils espèrent lui faire quitter les soins intensifs dans la journée. Il va mieux.
â Bien, bien. Il a été si audacieux, si brave, dit Aspromonte. Il a sauvé de nombreuses vies.
â Oui, il est extraordinaire, dit Elisabetta. Mais il est triste que des hommes bons comme le professeur De Stefano, le père Tremblay et le cardinal Giaccone soient morts. Il est triste que la chapelle Sixtine ne soit plus.
â La chapelle sera reconstruite, dit Aspromonte, lâchant sa main. De Stefano et Tremblay seront fort regrettés. Le cardinal Giaccone, câest une autre histoire.
â Il en faisait partie , dit Diaz sobrement. La tête de la Commission pontificale
Weitere Kostenlose Bücher