La Prophétie des papes
dâarchéologie sacrée en faisait partie !
â Mon Dieu, dit Elisabetta. Voilà pourquoi ils savaient. Depuis des années, même lorsque jâétais étudiante. Câétait un lémure ? »
Les cardinaux étaient ahuris de sa réponse.
« Vous connaissez leur existence ? » chuchota Diaz.
Elisabetta hocha la tête.
« Jâai découvert certaines choses. Je les ai partagées avec le père Tremblay et, en retour, il mâa confié ce quâil savait. Dans le plus grand secret.
â Alors vous comprenez à quel danger nous avons échappé. Dieu sait quel mal Giaccone aurait fait à lâÃglise sâil avait été le seul cardinal électeur survivant, déclara Diaz très en colère.
â Il aurait été pape, renchérit Aspromonte.
â Un désastre », dit Diaz, en grinçant des dents et en serrant le poing, comme si lâancien boxeur en lui avait hâte de retrouver son coin de ring pour un nouveau round.
Aspromonte ouvrit ses paumes.
« SÅur Elisabetta, vous devez nous dire ce que vous pensez, parce que vous les avez vus de près. Vous avez parlé avec un de leurs chefs.
â Et Dieu me pardonne et pardonne à ma sÅur, dit Elisabetta. Nous avons pris des vies.
â Plus tard, vous vous confesserez et vous serez pardonnées, dit Diaz avec impatience. Que savez-vous dâeux ? »
Elisabetta prit une grande inspiration.
« Ils veulent détruire lâÃglise. Ils la haïssent ainsi que tout ce quâelle représente. Ils veulent piétiner tout ce qui est bien et si, ce faisant, tout est détruit, ils ressentiront de la satisfaction à voir le monde en feu. Ils sont le mal à lâétat pur. »
Aspromonte lâécouta, affligé, secouant la tête comme sâil suivait un métronome invisible.
« Nous parlons du diable tout le temps, dit-il, mais même pour moi, qui interprète la Bible et la foi au pied de la lettre, le diable a toujours été plutôt une métaphore. Le mal existe, on ne peut en douter, mais quâil y en ait une incarnation physique comme celle-ci, câest tout à fait effrayant. »
Elisabetta sentait quâelle devrait seulement écouter, ne plus parler, mais elle ne put sâempêcher.
« Cela rend la parole du Christ dâautant plus importante, nâest-ce pas ?
â Oui ! acquiesça Aspromonte. Vous avez tout à fait raison, ma sÅur. Nous avons toujours eu du travail. Nous en avons aujourdâhui et nous en aurons demain. Il ne sera achevé que le jour où le Christ reviendra. Nous devons être perpétuellement vigilants. »
Elisabetta se sentit envahie dâune immense tristesse.
« Pourrais-je vous poser une question ?
â Bien sûr, ma sÅur, dit Aspromonte.
â Ma mère est morte lorsque jâétais enfant. Elle était historienne. Elle a trouvé un document dans les archives secrètes du Vatican, une lettre du XVI e siècle de John Dee, un homme qui était peut-être un lémure. Ses autorisations privilégiées en tant que chercheuse ont été annulées et, en quelques jours, elle est tombée malade et elle est décédée. Je crois quâelle a été empoisonnée.
â Comment sâappelait-elle ? demanda Aspromonte.
â Flavia Celestino. Elle est décédée en 1985. »
Les cardinaux échangèrent quelques paroles en chuchotant.
« Nous nâavons pas entendu parler dâelle, dit Diaz.
â Avant que nous soyons enlevés, le père Tremblay mâa dit quâil connaissait le nom de lâhomme qui avait fait retirer la lettre de John Dee des Archives. Câétait Riccardo Agnelli. Câétait le secrétaire personnel de quelquâun qui est aujourdâhui cardinal.
â Je connais Agnelli ! sâexclama Diaz. Il est mort il y a quelques années. Je vais vous dire pour qui il travaillait ! Il travaillait pour Giaccone !
â Donc, elle a bien été assassinée, dit Elisabetta, les yeux humides.
â Je suis tellement désolée, ma chère, dit Aspromonte. Vous avez subi de nombreux traumatismes à cause de ces démons. » Il tendit les mains et elle lui confia les siennes. « Pourquoi le Seigneur vous a-t-il infligé
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