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La Prophétie des papes

La Prophétie des papes

Titel: La Prophétie des papes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Glenn Cooper
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Bien sûr que non. »
    Il descendit du lit et dit d’un ton grave :
    Â«Â Je crois que tu n’es plus en sécurité ici. »
    Â 
    Lorsqu’il se réveilla, Krek avait la tête encore lourde de l’excellent cognac qu’il avait bu plus tôt. Seul dans son grand lit, il décrocha le téléphone d’une main un peu hésitante. « Oui ? »
    C’était Mulej.
    Â«Â Je suis désolé de vous réveiller. J’ai des nouvelles en provenance d’Italie.
    âˆ’ J’espère qu’elles sont bonnes.
    âˆ’ Elles ne le sont pas. Vani a dû abandonner. »
    Krek ne put cacher sa rage.
    Â«Â J’en ai assez de lui. Je ne peux plus tolérer son incompétence. Est-ce qu’au moins il a réussi à s’échapper proprement ?
    âˆ’ Heureusement, oui.
    âˆ’ Dis-lui ceci, Mulej. Dis-lui que je lui laisse encore une chance. S’il ne réussit pas, il sera liquidé. Dis-lui que je m’en occuperai personnellement. »
    Â 
    Il bruinait. Depuis le siège qu’Elisabetta occupait dans l’autobus, Rome paraissait lavée de ses couleurs, sans joie. Les autres voyageurs étaient trop préoccupés par leurs journaux et leurs écouteurs pour remarquer l’expression crispée du pâle visage de la religieuse.
    Arrivée à son arrêt, elle ouvrit son parapluie et parcourut à pied la courte distance qui la séparait de la Commission. L’assistant du professeur De Stefano l’attendait dans le hall.
    Â«Â Le professeur veut que vous alliez immédiatement à Saint-Calixte, dit-il. Une voiture vous attend. »
    Â 
    Les catacombes de Saint-Calixte étaient restées fermées au public depuis l’effondrement et le bâtiment des visiteurs paraissait désert et abandonné sous la pluie.
    Gian Paolo Trapani faisait les cent pas devant l’entrée. Il ouvrit la portière de la voiture pour Elisabetta.
    Â«Â Le professeur De Stefano est en bas. S’il vous plaît, venez vite.
    âˆ’ Que se passe-t-il ?
    âˆ’ C’est à lui de vous le dire. »
    Elisabetta dut presque courir pour ne pas être distancée par le grand jeune homme élancé. Les catacombes paraissaient particulièrement sinistres ce matin-là. Malgré la fraîcheur des lieux, elle transpirait et elle était essoufflée lorsqu’ils parvinrent à la limite de la région libérienne et au lieu de l’effondrement.
    De Stefano était sur le seuil, immobile, à l’exception de ses mains, qu’il frottait obsessionnellement l’une contre l’autre. Elisabetta fut alarmée devant son expression d’affreuse angoisse.
    Â«Â Vous êtes la seule personne que je connaisse qui n’a pas de téléphone portable, dit-il, irrité.
    âˆ’ Je suis désolée, professeur, répondit-elle. Que s’est-il passé ?
    âˆ’ Regardez ! Voyez vous-même ce qui s’est passé ! »
    Il fit un pas de côté et la laissa entrer.
    C’était presque aussi choquant que ce qu’elle avait vu la première fois, mais son émotion fut cette fois plus brutale. Elle fut assaillie par un violent sentiment d’horreur devant ce qu’elle identifia comme une violation.
    La chambre funéraire avait été nettoyée.
    Ã€ l’endroit où se trouvaient auparavant les squelettes empilés les uns sur les autres, il ne restait que quelques os émergeant de la boue : une côte ici, un humérus là, des restes d’orteils et de doigts éparpillés comme du pop-corn sur le sol d’une salle de cinéma.
    La fresque aussi avait disparu, mais elle n’avait pas été enlevée. Le mur avait été pulvérisé, très certainement par des coups de masse ; le plâtre gisait en morceaux, en fragments, complètement détruit.
    De Stefano était muet de colère. Elisabetta se tourna vers Trapani pour solliciter son aide.
    Â«Â Celui qui a fait ça a utilisé notre puits d’accès, dit-il en tendant un doigt vers la surface. Il n’y a pas le moindre signe d’entrée ou de sortie par la catacombe. Les gardes de nuit au centre d’accueil n’ont rien vu et rien entendu. Nous sommes partis hier à cinq heures. Ils ont dû venir après la tombée du jour et travailler toute la nuit.

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