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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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n’est pas écartée. « La loi, dit
Bernhardt nous offre l’entière possibilité de participer à l’exploitation du
sous-sol espagnol comme nous le désirions. »
    Cependant le décret est rédigé de telle manière qu’il dépend
du seul bon vouloir des Espagnols que les Allemands puissent obtenu dans les
entreprises minières la majorité ou l’égalité qu’ils demandent. Bernhardt
propose alors que 20 % de ce capital soient offerts à la souscription publique
et rachetés par des prête-noms espagnols de la Hisma-Montana. Cette solution ne
peut évidemment être appliquée que si le gouvernement consent à fermer les
yeux. La menace de suspendre les livraisons d’armes et de munitions suffit pour
faire plier les nationalistes, dont le ravitaillement en matériel dépend
entièrement de Rome et de Berlin. Au mois de novembre 38, cinq sociétés
anonymes recueillent les droits miniers de la Hisma-Montana [348] . Suivant les
termes de la loi, l’Allemagne a droit à 40 % des actions ; en réalité, il
est prévu une augmentation que la participation allemande qui, dans la société Aralar par exemple, pourra aller jusqu’à 35 % du capital.
    En même temps, considérant que la loi minière ne s’applique
qu’à l’Espagne continentale et non au Maroc, la Hisma-Montana achète des parts
importantes dans les sociétés d’exploitation minière du Rif et le gouvernement
nationaliste consent à garantir la fondation d’une compagnie appelée Mauritania, dont le siège social est à Tétouan et qui sera, elle, entièrement
allemande. Les négociations économiques germano-espagnoles aboutissent encore à
d’autres avantages substantiels qu’obtient la Hisma par l’intermédiaire
« de diverses entreprises dont elle assume la direction » [349] .
    Un rôle particulier est confié à la Nova, qui non
seulement doit se charger de la construction du réseau radiophonique espagnol,
mais qui envisage de jouer un rôle important dans la reconstruction économique
de l’Espagne après la guerre, armements aériens, équipement de l’armée,
transports, tâches de défense économique, augmentation des exportations
espagnoles vers l’Allemagne, investissements et fournitures de machines.
    Tel est le bilan des progrès économiques réalisés. Berlin a
beaucoup dépensé et fait un gros effort matériel ; mais, outre qu’une
partie de ce matériel est récupérable, une autre partie était de toute façon
trop vétuste pour être de quelque utilité à la Wehrmacht. Enfin, l’enseignement
qu’on a pu tirer des combats, et le fait que des produits miniers essentiels
pour le réarmement allemand arrivent et continueront à arriver pendant toute la
durée de la guerre mondiale, compensent largement les frais engagés.
L’adhésion au pacte Antikomintern
    Politiquement, les résultats sont moins satisfaisants. Deux
accords pourtant ont été signés : le premier est le protocole du 20 mars
37, qui semble s’être largement inspiré de l’accord italo-espagnol ; on y
retrouve en effet les consultations sur les problèmes d’intérêt politique
commun, le principe de non-agression, l’idée d’une neutralité bienveillante en
cas de guerre avec une tierce puissance. Mais il faudra attendre la fin de la
guerre civile pour que soit signé un véritable traité d’amitié, valable pour
cinq ans, à dater du 31 mars 1939, et rédigé dans des termes infiniment plus
précis et plus sérieux que le protocole de 37. Il n’est cependant pas question
d’un traité d’alliance inconditionnelle.
    Le 27 mars 39, un protocole a été signé à Burgos par les
ambassadeurs d’Italie, d’Allemagne et du Japon, ainsi que par Jordana, alors
ministre des Affaires étrangères du gouvernement nationaliste : l’Espagne
franquiste adhère au pacte Antikomintern. Comme l’espérait Mussolini en 1937,
elle entre dans le système d’alliance de l’Axe. Quels que soient les
tiraillements et les difficultés qui ont pu surgir entre les alliés [350] , une dette
financière et morale lie Franco à ses partenaires.

L’aide russe et les Brigades
Internationales
    Pour les Russes comme pour les Italiens et les Allemands, l’Espagne
a été un champ d’expérience. L’épreuve, ici, a été surtout matérielle. Ils ont
pu obtenir de précieux renseignements sur la valeur de leurs armes par rapport
à celles des puissances fascistes, des Ratos russes par rapport aux
Messerschmitt par exemple. Ils ont tiré de

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