Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
Vom Netzwerk:
volontaires,
reconnaissance des droits de belligérance.
    Ainsi se trouvent liés, comme l’Italie et l’Allemagne l’ont
demandé depuis 36, le problème du retrait des volontaires et celui des droits
de belligérance. Mais ce qui eût représenté au début du conflit un grave
problème de droit n’a plus, en juillet 37, qu’un intérêt et une portée limités.
Qu’une fois de plus les puissances de l’Axe aient jugé nécessaire de faire
traîner les pourparlers – le plan anglais n’est qu’une « base de négociations »
-, rien de plus normal de leur part. Mais pourquoi le gouvernement français
accepte-t-il de se laisser mener ainsi de discussion en discussion pendant des
mois et des années ? La guerre civile a commencé en juillet 36, le plan de
contrôle anglais a été présenté un an après ; et le 9 novembre 38, dans un
article du Populaire, Blum pose encore la question : « Le plan
de Londres doit-il être mis en application ? ».
    Le plan de Londres ne sera jamais mis en application, du
fait notamment de l’opposition russe, hostile à toute forme de reconnaissance
du gouvernement de Burgos, position que l’U. R. S. S. confirme lors de la
réunion du Comité de Londres fin octobre 37. L’Italie, le Portugal et l’Allemagne
en profitent pour déclarer qu’ils ne peuvent voter la résolution tant que l’unanimité
ne sera pas acquise.
    Fidèles cependant à l’attitude qui a été la leur depuis le
début, les puissances de l’Axe cherchent pourtant à relancer les pourparlers.
Le gouvernement allemand propose un compromis : « un geste symbolique »
consistant à retirer de part et d’autre un certain nombre de volontaires. Le
caractère platonique de cette proposition ne provoque pas sur le moment un
grand enthousiasme : c’est de nouveau l’impasse.
    Pourtant, dans le courant de l’été 38, un revirement se
produit. Les délégués du Comité se mettent d’accord pour préparer l’application
du plan britannique. L’Angleterre s’en félicite : « La politique de
non-intervention a atteint son but », déclare Chamberlain [483] , tandis que
Butler annonce à la Chambre des Communes : « La date à laquelle le
système de surveillance sera rétabli et le système de contrôle naval, sous sa
nouvelle formule, mis en vigueur, sera celle à laquelle la Commission
internationale pour le contrôle du retrait des volontaires sera prête à commencer
le dénombrement » [484] .
    Le fait nouveau reste l’unanimité réalisée au Comité de
Londres. Il est dû essentiellement à l’évolution de la politique russe. Moscou
adhère maintenant en effet au projet de contrôle naval. L’explication de ce
changement est partiellement donnée par l’ambassadeur d’Allemagne à Moscou,
Schulemburg : « Le gouvernement soviétique juge assez improbable une
victoire des Rouges et croit en conséquence préférable de préparer l’opinion à
une paix négociée » [485] .
Cette explication n’est sans doute que partielle. Certes, les défaites
républicaines ont dû amener l’U. R. S. S. à pratiquer une politique de plus en
plus prudente ; mais il est probable que le revirement s’inscrit d’abord
dans l’ensemble de la politique russe. C’est le point de départ d’une évolution
qui aboutira, un an après le « lâchage » de l’Espagne, à la signature
du pacte germano-soviétique. En attendant, la prolongation de la guerre recule
la menace d’un conflit en Europe centrale. C’est en songeant à ces dangers
futurs que l’U. R. S. S. ne tient pas à se séparer ouvertement des démocraties
occidentales, avec lesquelles elle a des intérêts communs.
Le retrait des volontaires
    Quoi qu’il en soit, le 5 juillet, un accord est intervenu au
Comité de Londres sur le plan du retrait des volontaires : comme l’a
demandé l’Allemagne, la belligérance sera reconnue aux deux partis dès que 10
000 hommes pourront être retirés de chaque côté. Deux commissions sont prêtes.
La première doit trouver les moyens de dénombrer les volontaires encore
répartis dans les deux Espagnes. On charge le secrétaire du Comité, Hemming, d’obtenir
l’accord des autorités espagnoles. Mais la nette hostilité de Franco [486] l’empêchera d’accomplir
sa mission.
    La deuxième commission, beaucoup plus active, s’installe à
Toulouse à partir du mois d’août. C’est la « Commission d’échange des
prisonniers », présidée par le feld-marshall

Weitere Kostenlose Bücher