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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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nouveau commandant. Les phalangistes, mêlés aux insurgés, s’emparent
de la radio, diffusent de fausses nouvelles. La flotte prend la mer pour ne pas
tomber entre leurs mains. Pourtant l’insurrection échoue. Le colonel Armentia,
après avoir longuement hésité, se rend, puis se donne la mort. La 10 e division,
sous le commandement du communiste de Frutos, marche sur Carthagène ; en
quelques heures, à la tête de la 11 e brigade, le communiste
Rodriguez a brisé l’insurrection. Mais la flotte ne revient pas, décidant
finalement, sur l’injonction de l’amirauté française, de rejoindre Bizerte, où
les équipages sont internés : ainsi disparaît un des moyens de l’évacuation.
Le gouvernement semble s’être affolé : Hernandez, commissaire général,
aurait dirigé la riposte de sa propre initiative.
    A Madrid, cependant, la situation s’aggrave brusquement.
Casado s’est en effet décidé : prévenu par Gomez Ossorio, gouverneur de
Madrid, de la teneur des décrets, il prend immédiatement contact avec les
partis pour constituer un Comité de défense où lui-même représenterait les
militaires. Menendez, au Levant, est d’accord avec lui, ainsi que Matallana.
Miaja se rallie au mouvement et lui apporte son prestige. Garcia Pradas rédige
le manifeste des révoltés. Pedrero, du S. I. M., le socialiste Girauta,
directeur de la Sûreté, sont du complot. Mera apporte le concours du 4 e corps
d’armée et le socialiste Francisco Castro celui d’une brigade de carabiniers.
Les officiers asaltos se rallient dans leur quasi-totalité.
La junte Casado
    Réunis dans les caves du ministère des Finances, les
conspirateurs passent la soirée du 5 dans l’attente du coup d’État. La 70 e brigade, commandée par l’anarchiste Bernahe Lopez, occupe les points
stratégiques de la capitale. Quand ses hommes ont achevé leurmouvement,
laradio lance laproclamation de la Junta. Besteiro parle
le premier pour demander au gouvernement Negrín de se retirer : « L’armée
de la République, avec une autorité indiscutable, prend en mains lasolution
d’un problème très grave, essentiellement militaire. » Critiquant la
politique de Negrín, il l’accuse de ne chercher qu’à gagner du temps, avec
« la morbide croyance que la complication croissante des événements
internationaux conduira à une catastrophe de proportion universelle ». Il
demande à tous les Espagnols de soutenir « le gouvernement légitime de la
République, qui, pour le moment, n’est autre que l’armée ». Casado s’adresse
à son tour aux Espagnols « d’au-delà des tranchées ». Il offre le
choix : « Ou la paix pour l’Espagne ou la lutte à mort. » Mera
dit que la « mission » de la Junte est d’obtenir « une paix
honorable, basée sur la justice et la fraternité ». Puis on annonce la
composition de la Junte : le général Miaja la préside, Besteiro est
conseiller aux Affaires étrangères, Casado à la Défense, Carrillo à l’Intérieur,
Eduardo Val aux Communications : un autre anarchiste, Gonzalez Marin,
survivant de la Junte de 37, Antonio Perez de l’U. G. T., et les républicains
San Andres et Jose del Rio complètent la formation, dont le
« syndicaliste » Sanchez Requena est nommé secrétaire. Tous les
syndicats ou partis du Front populaire y figurent, à l’exclusion du P. C.
    Le gouvernement Negrín, qui se trouve à Elda, dans un
isolement total, protégé par un détachement de 80 soldats encadrés par des
officiers communistes, engage, le 5, une discussion qui se prolongera jusqu’à
la soirée du 6 mars. Sur le papier, il dispose encore de moyens
considérables : trois Sur quatre des corps d’armée du Centre sont
commandés par des communistes : Barcelo, Bueno, Ortega. De même, au Levant,
il a trois corps d’armée à opposer à Menendez, en Estrémadure trois divisions,
et dans toutes les unités, les officiers communistes. Malgré cela, Negrín ne
tente pas de résister ; il lance un appel solennel à Casado afin d’éviter
toute effusion de sang et lui offre de nommer des délégués pour « régler
toutes les divergences ». Casado répond en menaçant de faire fusiller tous
les membres du gouvernement si le général Matallana, retenu à Elda, n’est pas
libéré dans les trois heures. Au moment où les officiers communistes prennent
les armes à Madrid contre la Junte, le gouvernement quitte l’Espagne. Negrín et
Del Vayo prennent l’avion pour

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