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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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distingués de ceux de droit commun.
    Respect de la vie
et de la liberté des militaires des milices et des commissaires n’ayant commis
aucun acte criminel.
    Respect de la
vie, de la liberté et de la carrière des militaires professionnels.
    Mêmes garanties
pour les fonctionnaires.
    Délai de grâce de
vingt-cinq jours pour quiconque veut quitter l’Espagne librement.
    Pas de soldats
italiens ou marocains dans l’ancienne zone républicaine.
    Sans doute, ce sont là des prétentions exorbitantes dans les
circonstances où elles sont formulées. La partie la plus solide du document est
la demande de garantie pour les militaires et les fonctionnaires : il s’agit
de sceller ainsi, au-dessus des combats, la réconciliation entre adversaires d’une
même classe. Mais, sur l’ensemble, la Junte ne peut qu’aller de désillusion en
désillusion. Elle veut des négociations : Franco veut une capitulation.
Elle veut un traité : Franco ne veut rien signer. Et c’est un premier
affront : le plénipotentiaire de Franco est un officier
« républicain » de l’armée du Centre, un subordonné de Casado (qui
pense un Instant à le faire fusiller), le colonel Cendaños ; il connaît,
avant que Casado ne le lui remette, le texte du mémorandum… Deuxième affront,
Franco refuse de négocier avec Casado et Matallana ; il n’envisage que la
reddition et exige pour traiter des officiers de grade moins élevé. Casado s’incline
et désigne deux officiers d’état-major, le commandant Leopoldo Ortega et le
lieutenant-colonel Antonio Garijo, attaché à Miaja depuis de nombreuses années
(mais que Franco récompensera plus tard « pour services rendus » à la
cause nationale). Le 23 mars : les deux plénipotentiaires sont à Burgos.
Leurs propositions ne sont même pas examinées. Franco veut que l’aviation se
rende le 25, et tout le reste de l’armée le 27. Ses représentants, les colonels
Ungria directeur de la Sureté, et Vittoria, font oralement quelques
promesses : application du code de justice, pas de représailles
« politiques », possibilité pour certains de s’expatrier.
    Les réactions de la Junte sont violentes : Carrillo dit
que les républicains ne peuvent rien accepter s’il n’y a aucun texte écrit.
Bestelro riposte : « Je ne suis pas venu ici pour continuer la
guerre. » Et Carrillo : « Ni moi pour trahir ».
    Le 25, Ortega et Garijo, de nouveau à Burgos, espèrent
convaincre leurs interlocuteurs que la Junte ne peut aller plus loin. Mais un
ordre de Franco interrompt les négociations : l’aviation ne s’est pas
rendue comme il l’a demandé. La Junte est aux abois ; certains anarchistes
veulent résister ; les militaires y sont opposés. Casado croit pouvoir
évacuer Madrid en trois jours. Le 26, la Junte annonce à Franco que l’aviation
se rendra le 27 et demande de fixer la date de la capitulation. La réponse de
Franco, laconique, n’admet pas de réplique : les troupes nationalistes
vont attaquer ; les troupes républicaines devront arborer « le
drapeau blanc », effectuer une « reddition spontanée », en
suivant autant que possible « les instructions données » par les
envoyés nationalistes les soldats groupés en brigades après avoir abandonné
leurs armes…
    Pour ce genre de capitulation, il n’est pas besoin de
gouvernement. La Junte d’ailleurs n’en est plus un. L’État républicain s’est
dissous : il ne s’est trouvé aucun fonctionnaire de police pour obéir à l’ordre
d’arrêter à Madrid le phalangiste Valdès, libéré début mars. Dans les heures
qui viennent, les conseillers n’ont plus qu’à essayer de réaliser l’évacuation
au plus vite et le plus complètement possible. « Notre
préoccupation », déclare la Junte dans la nuit du 26 au 27, est « l’évacuation
des citoyens de la zone républicaine qui doivent s’expatrier. » Les
gouverneurs sont invités à remettre des sauf-conduits à tous les citoyens
menacés. La Junte demande des bateaux à l’étranger, spécialement à Londres et à
Paris.
    Mais la décomposition est trop avancée pour que cette ultime
opération puisse être menée à bien. Les bateaux retenus par Negrín ne viennent
pas, sous prétexte qu’on n’a pas payé d’avance, et la Midatlantic remet son
contrat à Burgos. Londres et Paris ne font rien. Alors que 45 000 personnes
sont entassées à Alicante, un seul bateau français en partira, avec 40
passagers.
    Il n’y a

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