La Révolution et la Guerre d’Espagne
pays selon ses vues. Or, ils ne l’ont pas fait...
L’ordre ancien aurait pu être remplacé par un autre, révolutionnaire. Il ne le
fut pas. Il n’y avait plus qu’impuissance et désordre... » (La velada
en Benicarlo ,p. 96.)
[180] Selon Alvarez
del Vayo ( La guerre empezo en España ,p. 216).
[181] Le Conseil
suprême comprenait, outre Largo Caballero, Prieto (Production de guerre),
Alvarez del Vayo (Encadrement politique des troupes), Garcia Oliver (Formation
des cadres militaires), et Uribe (Ravitaillement et intendance).
[182] Il y a sur ce
thème une remarquable unanimité dans les organisations antifascistes. C’est
Companys qui réclame « un gouvernement fort, un gouvernement à pleins
pouvoirs » puisqu’il n’est pas « autre chose que l’autorité déléguée
de toutes les forces antifascistes, politiques et syndicales qui y sont
représentées ». Azaña, pour une « politique de guerre » exige
« une seule discipline, celle du gouvernement responsable de la République ».
Le communiste Mije affirme : « Le mot d’ordre du moment doit être de
tout gagner par le gouvernement et pour le gouvernement, de renforcer son
autorité et son pouvoir ». L’anarchiste Peiro, devenu ministre, insiste :
« Nous disons : d’abord la guerre et ensuite la révolution. C’est le
gouvernement qui commande. »
[183] Compte rendu
dans Peirats, t. I, pp. 253-254.
[184] Les proportions
sont parfois bouleversées. Ainsi, à Castellon, le Comité comprenait 35 membres,
14 de la C.N.T., 7 du P.O.U.M., 7 de l’U.G.T., 7 républicains. Avec la réforme
municipale, C.N.T., U.G.T., P.O.U.M., P.C., J.S.U., socialistes, partis
républicains auront des représentations égales.
[185] Pour bien des
militants, c’est une carrière administrative qui commence et dont les avantages
expliquent peut-être certains ralliements. David Antona, maçon en 1936, est
gouverneur civil de Cindad Libre ( Cindad Real )en 1939. Rares
sont ceux qui, comme Juan Lopez, retourneront à l’usine après avoir été
ministres ou hauts fonctionnaires.
[186] La capacité de
résistance des Comités a dépassé ce qui était normalement prévisible, étant
donnée l’unanimité des organisations. Le 8 février, José Diaz consacre plus de
la moitié d’un grand discours à Valence à la nécessité de faire disparaître les
« gouvernements miniature » et de substituer aux Comités des Conseils
municipaux : le décret date d’un mois. Le 27 avril, A.B.C., – saisi dès
juillet 36 par les républicains – rapporte que le gouvernement de Castellon a
dû intervenir pour remplacer un Comité par un Conseil municipal.
Surtout, faute de documents,
il faut simplement indiquer une exception de taille. Les Comités subsistent aux
Asturies, avec l’accord des organisations qui militent ailleurs pour leur
dissolution. Le député socialiste Amador Fernandez, membre du Conseil régional,
déclare à la presse ( A.B.C., 12 février 1937) : « Il faut confesser
qu’il n’y a pas ici phobie des Comités. » Le 8 janvier, C.N.T. et U.G.T.
des Asturies avaient, au contraire, signé un accord pour la généralisation à
toutes les entreprises de Comités de contrôle C.N.T.-U.G.T. (avec un nombre
égal de militants de chaque centrale, sous la présidence d’un membre de
l’organisation majoritaire dans l’entreprise). Le Congrès de l’U.G.T.
asturienne, le 13 avril 1937, dont Javier Bueno souligne dans Claridad qu’il
est le « 1 er congrès de la révolution », confirme cette
orientation. Aux élections à la commission exécutive, la liste communiste des
adversaires des Comités, dite d’ « unité », n’obtient que 12 000 voix
contre 87 000 à celle de la direction sortante. La J.S.U. asturienne (cf. ch.
XI) se dresse contre l’influence du P.C. et forme un « Front
révolutionnaire » avec les Jeunesses libertaires.
Jusqu’à leur chute, les
Asturies restent une Commune assiégée. La résistance de groupes armés de
partisans, de longs mois après la victoire de Franco, prouve la profondeur de
l’élan révolutionnaire que l’œuvre de restauration de l’Etat, menée ici avec
plus de prudence, n’avait pas pu briser (voir 2 e partie, ch. IV).
[187] Il comprend
Galarza (U.G.T.) ministre de l’Intérieur, Jesus Hernandez, Espla et Garcia
Oliver.
[188] W. Carrillo
remplace M. Muñoz qui était déjà directeur avant larévolution. Negrin
le remplacera par le communiste Ortega.
[189] Les
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