La Révolution et la Guerre d’Espagne
tout en assurant le bien-être de son peuple
soit un bastion de la paix et du progrès du monde. Combattants de l’armée
populaire et des milices ! Jeunesse en armes ! C’est entre nos mains
qu’est l’avenir. Soyons dignes de ceux qui sont tombés ! Aux opprimés du
monde entier donnons le stimulant de notre victoire ! » ( A.B.C., reproduit
d’après la radio du Quinto – 14 novembre.)
Ce texte, à notre avis, est
une excellente illustration :
1. de l’utilisation du prestige révolutionnaire de l’U.R.S.S. et de la
légende de la révolution d’Octobre ;
2. de l’utilisation d’un sentiment d’ « internationalisme
prolétarien » révolutionnaire, dans un moment où l’appel aux sentiments
révolutionnaires constituait le meilleur stimulant de l’énergie ouvrière.
C’était là une arme dangereuse, que le P.C. n’a utilisée que pendant une brève
période.
[221] La
généralisation de « Commissions de maisons » avec des « Comités
de voisins » élus constituait véritablement la « deuxième
révolution » madrilène, la base d’une authentique « Commune de
Madrid ». Tout en soutenant ce type d’organisation – le seul apte à
mobiliser toutes les forces prolétariennes – la Junte, et à travers elle le
P.C., s’efforce de le contrôler. C’est ainsi qu’elle ne reconnaît (circulaire
du 12 novembre) que les Comités de voisins comprenant au moins trois membres
des « partis ou syndicats » représentés dans la Junte, et les place
sous l’autorité des Comités de secteur du Front populaire. La Junte s’oppose à
toutes les tentatives spontanées de fédération des Comités et Commissions et
prévoit, pour les devancer, l’organisation d’un « Comité central des
Commissions de maisons » qui n’existera jamais que sur le papier. Enfin,
elle s’oppose aussi (communiqué du 12 novembre) aux « nombreuses demandes
de membres des Comités de voisins » pour une représentation des Comités
dans la Junte, puisque « la nomination de la Junte de défense a été faite
par les organisations politiques et syndicales, d’accord avec le gouvernement
légitime ». Ainsi, au moment même où elle suscite ce mouvement
révolutionnaire de Comités dont elle tire sa force, la Junte se préoccupe de
n’être pas débordée par eux, d’en conserver le contrôle, en maintenant,
au-dessus d’eux, une autorité d’Etat émanant non d’eux, mais du gouvernement.
Grâce à ces précautions, la deuxième révolution madrilène ne deviendra pas une
Commune.
[222] Garcia Atadell
et deux de ses adjoints ont franchi la frontière française avec des bijoux
volés au cours des opérations policières. Embarqués pour l’Amérique du Sud, ils
ont la malchance de faire escale à Santa Cruz de la Palma. Arrêtés par les
autorités nationalistes, ils sont transférés à Séville, condamnés à mort et
exécutés.
[223] C’est ainsi que
la Junte et le gouvernement « couvriront » l’exécution sommaire, par les
services de Salgado, du baron de Borchgraeve, attaché à l’ambassade de Belgique
et dont même Galindez pense qu’il travaillait pour Franco. Koltsov a fait un
récit très vivant de l’attaque par des forces que dirigeait Miguel Martinez et
le jeune communiste Serrano Poncel, chef de la Sûreté madrilène, de l’ambassade
de Finlande où s’étaient réfugiés 1 100 « fascistes » espagnols. Signalons
aussi l’épisode de la fausse « ambassade de Siam » souricière mise
sur pied par l’anarchiste Verardini pour le compte des « Services
spéciaux » du ministère de la Guerre, Castro Delgado, dans Hombres made in Moscu ,parle à plusieurs reprises des groupes spéciaux du P.C.
madrilène, les I.T.A. et de leur chef, Tomas.
[224] L’origine de
l’expression provient de ce que le premier plan rebelle prévoyait la
convergence sur Madrid de quatre colonnes que devait épauler, dans la capitale,
celle des sympathisants... Mola, le premier, dans une conversation avec les
journalistes, a lancé cette formule, appelée, depuis, à connaître la fortune
que l’on sait.
[225] Delaprée, op. cit. p. 171 .
15bis L’enquête ouverte par la
C.N.T. n’aboutit à aucun résultat officiel. Les camarades de Durruti contestent
cette interprétation de la mort (voir article de Federica Montseny, C.N.T., 15
juillet 61), mais M. Hugh Thomas ( op. cit . p. 328) la tient aussi
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