La Révolution et la Guerre d’Espagne
un essai inédit : L’Espagne, premier essai
de démocratie populaire. Cette comparaison est équivoque, dans la
mesure où la genèse des démocraties populaires, mal connue, est trop souvent
présentée de façon tendancieuse, soit comme le résultat d’un mouvement demasses,
une sorte de révolution dirigée par le P.C., soit comme le résultat d’une
conquête directe par l’armée rouge.
Les ressemblances sont
frappantes, mais seulement si l’on s’en tient à des faits incontestables,
généralement laissés dans l’ombre :
- les pays d’Europe orientale
ont d’abord connu en 1945 une vague révolutionnaire. En Allemagne et en
Tchécoslovaquie, elle s’est concrétisée par la formation de « Conseils
ouvriers » (v. Benno Sarel, La classe ouvrière d’Allemagne orientale, pp.
17-49, et Paul Barton, Prague a l’heure de Moscou, pp. 120 et sq.).
- ensuite, le parti
communiste, allié dans un « Front National » aux sociaux-démocrates
et aux républicains démocrates souvent revalorisés par lui, s’emploie à
détruire les Conseils et à restaurer l’Etat, dans lequel il se réserve le
contrôle absolu de la police politique, et, dans la mesure du possible, de l’Armée
(voir Barton, op. cit ., et François Fejtö, Hisloire des Démocraties
populaires, avec, page 107, une référence de Rakosi au contrôle de la
police).
- dans une troisième étape, la
seule qui soit bien connue, c’est la tactique du « salami » décrite
par Rakosi : le P.C. se débarrasse, par tranches successives, de ses alliés dela veille. Son appareil contrôle le parti unifié, formé par la fusion
socialiste-communiste (S.E.D. allemand, P.O.U . P. polonais, Parti des
Travailleurs hongrois, etc.). Il contrôle ses alliés par des personnalités
qu’il a su se gagner, et reste finalement le maître. (Ainsi en Espagne s’est-il
servi de Prieto contre Largo Caballero, puis de Negrin contre Prieto).
[302] Le parti
communiste, à la fin de 37, mènera campagne pour des élections générales. Il
s’agit à ce moment, pour lui, d’une riposte et d’un moyen de pression contre
les tentatives de Prieto de réduire son influence.
[303] La fédération
U.G.T. des Travailleurs de la terre du Levante surnomme Uribe, ministre de
l’Agriculture, l’ « ennemi public n° 1 ».
[304] Le Conseil du
Travail, créé par le catalaniste Ayguadé, comprend 31 membres dont 7
représentants de l’Etat, 12 du patronat et 12 des syndicats.
[305] Ayguadé et Irujo
démissionnent le 11 août 1938 parce qu’ils sont en « désaccord fondamenta1 »
avec la politique de gouvernement à l’égard de la Catalogne. Un Catalan et un
Basque, Moix, du P.S.U.C. et Tomas Bilbao, de la petite Action nationaliste
basque, prennent leur place, mais leur présence n’a guère de signification.
[306] La solde d’un
simple soldat passe de 10 pesetas à 7 par jour: celle d’un sous-lieutenant à
25, d’un capitaine à 50, d’un lieutenant-colonel il 100 .
[307] Seuls subsistent
les commissaires de brigade, de division, d’armée.
[308] Journal
politique, p. 177-178.
[309] Discours de Lloyd
George aux Communes, après la prise de Gijón. Cité par Bowers.
[310] Sur le système
politique provisoire et la formation du gouvernement de février 38, voir
ci-dessous chapitres V et VI.
[311] Archives
secrètes de la Wilhelmstrasse.
[312] Il existe une
vieille querelle d’influence entre Allemands et Italiens dans les Balkans. La
menace allemande contre l’Autriche avait provoqué une violente réaction du
gouvernement italien, peu favorable à l’installation des forces nazies sur le
Brenner : on craignait le réveil de contestations concernant le Tyrol.
[313] Discours du
Dôme.
[314] Archives du
comte Ciano.
[315] Voir, dans la
première partie, chapitre VII.
[316] Déclarations de
Blum à la Commission d’enquête.
[317] lbid.
[318] Churchill. Journal
politique.
[319] Colette Audry. Léon
Blum ou la Politique du Juste.
[320] Archives de la
Wilhelmstrasse.
[321] Archives de la
Wilhelmstrasse.
[322] Ibid.
[323] Archives de la
Wilhelmstrasse.
[324] Note du 7
octobre 36; entre-temps, les protestations du gouvernement républicain avaient
été transmises au Comité de Londres.
[325] Cf. Le Temps.
[326] Archives de la
Wilhelmstrasse.
[327] Ibid.
[328] Elle doit
s’exercer en principe à la limite des eaux territoriales (c’est-à-dire à 3 miles de la côte) et de la haute mer (10 miles de la côte) .
[329]
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