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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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traverser une cour pavée sur laquelle donnait une petite dépendance. Il alluma une lanterne et tous trois entrèrent. La forte odeur d'herbes aromatiques n'arrivait pas à noyer les relents de décomposition.
    —
    Oui, ce n'est pas très agréable. Quoi qu'il en soit, je vous ai gardé ceci.
    Soulevant une caisse en bois, il la posa sur la table puis s'éloigna un moment avant de revenir avec trois pommes d'ambre. Il en tendit deux à ses invités, disant :
    —
    Tenez-les contre votre nez.

    Il souleva le couvercle de la caisse, et apparut alors le cadavre boursouflé d'un rat noir.
    —
    Ce galant a été tué par mon cher furet, Thomas, celui qui doute. Ne le touchez pas, Kathryn.
    Cuthbert prit une petite baguette blanche et effleura la fourrure de l'animal.
    —
    Ce rat a aussi été gravement brûlé.
    Kathryn regarda l'animal avec attention. Le religieux disait vrai : des marques de brûlure sur la fourrure apparaissaient clairement.
    —
    Cela se voyait encore plus au début, reprit le prêtre. C'était comme quand je me brûle les sourcils ou les cheveux parce que je m'approche trop du feu.
    Kathryn lui indiqua d'un geste de remettre le couvercle en place et s'éloigna.
    Colum la suivit avec soulagement. Le père Cuthbert leur fit se laver les mains.
    Il versa dans une cuvette de l'eau qu'il saupoudra d'herbes aromatiques et de poudre de rose.
    —
    J'ai vu un cadavre de rat semblablement brûlé, expliqua Kathryn en s'essuyant les mains à une serviette. Vous en comprenez la raison, mon père ?
    —
    Je sais ! s'exclama Colum. Je me rappelle les fermiers en Irlande. On utilisait la majeure partie du foin, mais ce qu'il en restait après l'hiver et le printemps moisissait.
    —
    Et les rats y nichaient?
    —
    Exactement, mon père. Alors nous y mettions le feu, les rats s'échappaient en débandade, et nous les tuions.
    —
    C'est bien cela, admit le prêtre. Vous vous débarrassiez du vieux foin et de la vermine qu'il abritait avant de rentrer le frais. Pour dire les choses en bref, Kathryn, reprit-il après avoir reniflé sa pomme d'ambre, d'abord ces rats ont été chassés d'un bâtiment auquel on avait mis le feu. Ensuite, je pense que...
    —
    Je sais ce que vous allez dire, mon père. On les a intentionnellement apportés à Cantorbéry.
    —
    C'est impossible ! protesta Colum.

    —
    Oh non !
    Kathryn sortit de la dépendance et inspira l'air frais de la nuit.
    —
    Bravo, mon père, je commençais à soupçonner quelque chose de semblable.
    —
    C'est très facile à réaliser, reprit le religieux. On trouve un endroit grouillant de rats : les égouts ou les passages souterrains d'une ville. Les rats redoutent le feu plus que tout. Ils s'enfuient par centaines. Seulement, cette fois, on ne les a pas tués, on les a capturés dans des cages, des paniers et des caisses, qu'on a chargés sur une charrette pour les apporter à Cantorbéry.
    Et, en pleine nuit, on a ouvert les caisses en différents endroits. De la sorte, les rats n'ont pas eu le temps de nicher ou de se reproduire, mais on a créé un problème dans la ville, et tout le monde y cherche une solution.
    —
    Malachi Smallbones ! chuchota Kathryn.
    —
    Lui-même, renchérit le père Cuthbert. Imaginez, Colum, une grosse charrette recouverte d'une bâche remisée parmi les ruines autour de Cantorbéry.
    —
    Un tour pendable, admit Colum, et qui n'a pas dû lui coûter bien cher.
    —
    En effet, répliqua le prêtre. Le bois pour les cages, une charrette, une nuit comme celle-ci, très sombre. Qui irait le soupçonner? Cependant, pour pareil méfait, la récompense est très, très importante.
    —
    Quelle solution avons-nous ? interrogea Colum.
    —
    Holbech, répondit Kathryn. Mettez-le dans la confidence, Colum.
    Dites-lui nos soupçons et faites surveiller étroitement Maître Smallbones.
    Fixant une fenêtre de l'hôpital éclairée, la jeune femme murmura :
    —
    La rouerie de l'esprit humain. Qu'est-ce qui a éveillé vos doutes, mon père?
    —
    Toute ma vie je me suis battu contre les individus sans scrupules, les charlatans et les imposteurs. Lisez Galien ou Hippocrate, et vous y trouverez les plus vieux tours de tous les escrocs. Des patients viennent vous voir : ils sont en pleine santé, mais vous leur dites que quelque chose ne va pas du tout, et vous leur proposez un remède. Ils le prennent : oh, rien de plus méchant que de l'eau de rose, et bien sûr, ils ne sont pas plus malades. Ils chantent les louanges du charlatan,

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