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La Sibylle De La Révolution

La Sibylle De La Révolution

Titel: La Sibylle De La Révolution Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Bouchard
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volé son secret. J’ai moi aussi voulu
invoquer le diable, créer mon propre monstre pour échapper à leur vengeance. Je
n’ai pas réussi mais il est toujours là. Bien sûr, ce ne sont que des chairs
mortes auxquelles j’ai donne l’illusion de la vie, mais il me protège, je le
sens.
    Fou, cet homme était fou.
    — Il m’a protégé de tous ceux
qu’il a envoyés contre moi. Ils sont tous semblables. Ils veulent pénétrer les
mystères des frères de l’ombre et ils connaissent rapidement l’épreuve finale.
Celle qui les distinguera des autres humains, celle par laquelle ils
abandonneront leur âme. L’épreuve du meurtre, celle qui leur permettra
d’établir une liste de sang, à eux aussi. Celle qui fera d’eux des assassins
tout entiers livrés à leur nouveau maître.
    Un instant, Sénart ne comprit
pas : « Mais de quoi parle-t-il ? » Puis un frisson lui
parcourut l’échiné.
    « De moi, il parle de moi.
Alors, il sait. »
    À ce moment, on tambourina à la
porte d’en bas. Une voix féminine cria :
    — Gabriel, c’est un piège.
C’est un membre de la loge. Si tu l’épargnes, il te tuera.
    Sénart se retourna :
l’homme avait de nouveau son pistolet braqué sur lui, mais cette fois-ci,
l’arme ne tremblait plus.
    — Tu as eu maintes fois
l’occasion de me tuer, l’ami, mais tu ne l’as pas fait. Tu es un espion à la
solde de nos ennemis.
    Sénart ne prit pas le temps de
réfléchir, il se jeta sur lui. Un coup de feu éclata, mais le choc avait dévié
l’arme. Son adversaire était bien plus coriace qu’il ne l’avait cru d’abord.
Ses muscles noueux le serraient irrésistiblement. Ils roulèrent sur le plancher
qui craqua sous eux.
    — Gabriel, Gabriel !
    Les doigts de Prunelle de
Lierre cherchèrent sa gorge puis serrèrent. Il étouffait. Pas moyen d’échapper
à cette étreinte.
    « Je vais mourir. »
    Marie-Adélaïde l’avait-elle
prédit ? Peut-être était-ce pour cela qu’elle était venue jusqu’ici le
rejoindre.
    Il résistait tant bien que mal,
mais l’autre restait fermement appuyé sur lui, les doigts autour de son cou.
    Rien ne semblait pouvoir
s’opposer à une telle force. Déjà l’air lui manquait et il eut beau se
débattre, ruer, frapper l’homme, rien n’y faisait.
    De très loin, comme venant d’un
autre monde, une voix parvint jusqu’à lui.
    — Le couteau, Gabriel, le
couteau !
    Un couteau, quel couteau ?
Puis un lointain souvenir remonta jusqu’à sa conscience.
    Le couteau qui avait servi à
fixer le message sur la porte de la Sibylle. Qu’était-il devenu déjà ? Il
l’avait fourré dans sa poche avec le papier. Ses doigts le cherchèrent
frénétiquement. Il n’allait pouvoir survivre longtemps ainsi. Enfin, maladroitement,
il attrapa le manche de corne. Assura l’arme dans sa main et, d’un coup
brusque, battit l’homme au cou.
    Un gargouillement, un liquide
poisseux sur sa figure. L’homme râlait et perdait du sang, mais il serrait
toujours de ses deux mains le cou de Sénart. Alors celui-ci frappa, frappa
encore, au cou, au bras, à la jambe, à chaque endroit du corps qu’il pouvait
atteindre. Pourtant l’étreinte diminuait à peine. Il se débattit, frappa
encore. Enfin quelque chose craqua. Prunelle de Lierre poussa un cri rauque et
s’écroula sur le côté. Contusionné, étourdi, le jeune homme se redressa tant
bien que mal. Son adversaire vivait encore. Il se débattait faiblement au
milieu de la mare de sang qui recouvrait le palier. Prudemment, il le contourna
en essayant de lutter contre la nausée qui l’envahissait et descendit avec
peine jusqu’en bas. Il ouvrit la porte.
    Marie-Adélaïde était là, très
pâle. Elle poussa un cri d’horreur en le voyant.
    — Gabriel, qu’est-ce que tu
as ?
    — Ce n’est rien, marmonna-t-il.
    — Mais tout ce sang, tu es
blessé ?
    Alors, il se rendit
compte : le sang de Prunelle de Lierre l’avait aspergé, éclaboussé. Il y
en avait partout, sur ses vêtements, sur sa figure. Pas étonnant que la jeune
femme panique. Il la prit par l’épaule.
    — Je ne suis pas blessé, juste
un peu étourdi, c’est lui qui a saigné. Rentre, ne restons pas sur le seuil.
    Elle se glissa à l’intérieur
et, une seconde plus tard, ils étaient dans les bras l’un de l’autre.
    — Gabriel, j’ai eu si peur. Je
t’ai vu mourir. Dans cette maison. Il y avait cet homme et une sorte de
monstre. Tu étais couvert de sang.
    Il l’embrassa.
    — Si tu

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