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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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énuméra Sorrel :
Sir Louis, Matthew l’aubergiste, Repton l’échevin, qui en était épris. Le père
Grimstone, Burghesh, Bellen le vicaire. On doit même y inclure Molkyn et
Thorkle.
    Corbett se balança sur son tabouret. Pourquoi
une veuve, se demanda-t-il, ouvrirait-elle sa porte au milieu de la nuit ?
Respectable, elle jouissait de la protection d’un homme comme Sir Roger. Si son
hôte était un digne bourgeois ou un prêtre de Melford...
    — L’assassin, déclara-t-il, a dû user de
quelque prétexte pour s’introduire chez elle.
    — Chose aisée, dit Sorrel avec un sourire.
Maîtresse Walmer était éméchée et heureuse. Le visiteur s’est peut-être fait
passer pour un messager de Sir Roger ?
    Elle saisit le regard en coin du magistrat.
    — Je sais à quoi vous pensez, Messire !
    — À quoi est-ce que je pense ?
    — Furrell était un braconnier, n’est-ce
pas, et la veuve Walmer l’aimait bien. Il se trouvait près de chez elle cette
nuit-là et elle ne l’aurait pas considéré comme une menace. De plus Furrell a
fait passer moult faisans et perdrix de vie à trépas.
    — C’est vrai que j’y pensais, avoua le
clerc. Et vous y avez sans doute pensé aussi après l’exécution de Sir Roger.
    — C’est pour cela que j’ai conseillé à mon
mari de se taire. Je lui ai fait remarquer que les gens pourraient se mettre à
réfléchir, peut-être à regretter la mort de Sir Roger et le désigner, lui,
comme coupable. Je lui ai dit que je ne voulais plus entendre un mot de cette
histoire et donc il l’a gardée par-devers lui.
    — A-t-il jamais insinué qu’il connaissait
la vérité ?
    — Parfois. Un jour il a mentionné Repton l’échevin,
mais, comme je viens de vous l’expliquer, il était devenu secret.
    — Est-il allé quelque part ? A-t-il
rencontré quelqu’un ?
    — S’il l’a fait, il n’en a pipé mot.
    Corbett sursauta en entendant un bruit dans la
salle de l’autre côté. Son cheval hennit. Le magistrat porta la main à son
poignard glissé dans son ceinturon.
    — Oh, vous êtes en sécurité ! le
rassura Sorrel. J’ai veillé ici bien des nuits, Messire. Je sais distinguer un
son d’un autre. Nous sommes seuls.
    Elle eut un sourire malicieux.
    — Mis à part les fantômes !
    — Et la nuit où Furrell est parti ?
Vous avez bien précisé qu’il avait disparu une nuit ?
    — Il ne me parlait plus. Oh, nous
bavardions de la pluie et du beau temps, de ce qu’il braconnait, de ce que nous
achèterions. Il évitait aussi La Toison d’or et allait
boire dans d’autres tavernes. Il était devenu fort inquiet et était aux aguets.
Le diable revenait de plus en plus souvent dans les propos qu’il marmonnait.
Une nuit il est sorti, emmitouflé et encapuchonné.
    — Était-il armé ?
    — Comme moi, il avait poignard et gourdin.
Il n’est pas revenu le lendemain. Je me suis demandé si, ivre, il ne cuvait pas
son vin quelque part. Ou si on ne l’avait pas arrêté. Je me suis rendue à
Melford : personne ne l’avait vu. Une semaine est passée. Une nuit, je
priais devant cette statue. L’automne était précoce et je me souviens que la
brume s’insinuait dans la grand-salle. Voyez-vous, Messire, ajouta-t-elle les
yeux pleins de larmes, j’ai compris que Furrell était mort et enterré, alors j’ai
entrepris de battre la campagne. Je ne prêtais point foi aux rumeurs. Furrell
ne se serait pas enfui ; il n’aurait abandonné ni moi ni sa maison.
    Elle cilla.
    — Je ne suis pas folle. Je ne crois pas
vraiment aux visions ni aux rêves, mais, dans mes cauchemars, je voyais le
cadavre de mon époux, couvert de cicatrices et sans sacrement, gisant dans une
tombe peu profonde et boueuse. Je me remémorais ses paroles : il voulait,
quand il serait mort, que son corps soit béni à l’église et qu’une messe soit
chantée pour le repos de son âme.
    — Êtes-vous allée voir le père Grimstone ?
    — Oui. Lui et Maître Burghesh ont été très
compréhensifs. Le père a accepté de dire une messe pour lui et a refusé l’argent
que je lui offrais. Je veux toujours retrouver sa tombe. J’ai découvert bien
des choses  – c’est cela que je veux vous montrer  –, mais pas
Furrell !
    — Moult choses ? s’étonna Corbett.
    — Venez !
    Sorrel posa sa coupe. Elle décrocha une des
torches suspendues au mur, la tendit au magistrat et en prit une autre pour
elle. Elle lui fît traverser la grand-salle puis la cour et

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