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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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couvertes de dessins géométriques.
On avait installé des bancs pour les rameurs, placés dans le sens de la
largeur, et des rames toutes neuves, à long manche et à large pale, étaient
prêtes à entrer en action. Une tente en peau de chamois protégeait la partie centrale
de l’embarcation de la pluie et de la neige et le bateau tout entier était
décoré de fleurs et de plumes d’oiseaux.
    Ce bateau était splendide et, en le regardant, on était saisi
d’une crainte émerveillée. Jondalar se sentit tout fier et très ému d’avoir
participé à sa construction.
    Ce n’était pas tous les jours que les Sharamudoï se lançaient
dans la construction d’un bateau d’une telle taille et d’une telle splendeur.
Le hasard avait voulu qu’au moment où Jetamio et Thonolan déclaraient leur
intention de s’unir, le besoin d’un bateau d’un fort tonnage s’était fait
sentir. Compte tenu du nombre de visiteurs qui s’étaient déplacés pour assister
à l’Union, ce choix semblait particulièrement judicieux.
    Le couple nouvellement uni monta dans le bateau et alla
s’installer sur le siège du milieu, au-dessous de la tente en peau de chamois.
La plupart des parents les plus proches prirent place sur le bateau et
quelques-uns parmi eux saisirent les rames toutes neuves. Pour empêcher le
bateau de tanguer, on l’avait calé contre la rive avec des troncs d’arbre. Les
visiteurs qui se trouvaient sur le rivage le libérèrent de ses cales et
l’embarcation fut lancée à l’eau.
    Au début, on navigua près du rivage pour éprouver la qualité du
bateau. Mais dès que celui-ci eut fait ses preuves, les rameurs prirent la
direction du ponton des Ramudoï, situé en aval de la clairière. Des bateaux de
tailles variées vinrent rejoindre l’énorme oiseau aquatique et filèrent dans
son sillage comme autant de canetons.
    L’assistance restée sur la berge se dépêcha d’emprunter la piste
qui menait à la terrasse dans l’espoir d’y arriver avant l’accostage du jeune
couple. Quelques Ramudoï, qui se trouvaient déjà sur le ponton, grimpèrent à
toute vitesse le passage creusé dans la falaise et se préparèrent à descendre
le grand panier plat qui avait servi à remonter Thonolan et Jondalar le jour de
leur arrivée et allait maintenant être utilisé pour hisser le jeune couple en
haut de la terrasse.
    Une fois tout le monde installé, on servit de la nourriture,
arrosée de vin de pissenlit, et chaque visiteur reçut le cadeau qui lui était
destiné. En fin de journée, les invités commencèrent à affluer dans le nouvel
abri du jeune couple. Ils y entraient sans se faire remarquer et laissaient
tous un « petit quelque chose » avant de ressortir. Ces cadeaux
étaient offerts d’une manière anonyme pour ne pas éclipser l’opulence dont
faisait preuve la Caverne qui vous recevait. Mais en réalité la valeur des
cadeaux reçus serait comparée à celle des marchandises offertes au jeune couple
et comptabilisée dans le détail. Ce genre de calcul était facile à faire car
ces cadeaux étaient beaucoup moins anonymes qu’ils n’en avaient l’air.
    La forme, le dessin et les motifs peints ou gravés sur les
objets permettaient de déterminer le donateur aussi infailliblement que si le
cadeau avait été offert au vu et au su de tous, non pas l’individu qui avait
fabriqué l’objet, ce qui importait peu, mais la famille, le groupe ou la
Caverne qui était à l’origine de ce don. A travers un système de valeurs connu
et reconnu de tous, les présents offerts et reçus auraient des répercussions
sur le prestige des différents groupes et leurs statuts respectifs. Bien que
non violente, la lutte pour le prestige était néanmoins acharnée.
    — J’ai l’impression qu’il ne va pas rester seul longtemps,
dit Jetamio en jetant un coup d’œil aux jeunes femmes qui tournaient autour de
Jondalar, adossé pour l’instant contre un arbre près du surplomb rocheux.
    — C’est toujours comme ça, répondit Thonolan en tendant à
Jetamio une gourde de vin de myrtille qu’il avait réussi à soustraire aux
invités. Ses grands yeux bleus attirent les femmes comme... la lueur du feu
attire les papillons. Il ne t’a jamais attirée ?
    — C’est toi qui m’as souri le premier, lui rappela-t-elle.
Mais je crois comprendre ce que tu veux dire. Ce n’est pas dû qu’à ses yeux. Il
a fière allure, surtout avec ces vêtements. Ils lui vont vraiment bien. En plus
les

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