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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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n’aurait pu faire plus. Un moment plus tôt, fou de douleur, Thonolan
avait exigé en hurlant que tout le monde sorte de l’abri.
    — Pourquoi la Mère l’a-t-Elle emportée, Jondalar ?
Pourquoi elle, justement ? Elle avait si peu profité de la vie et déjà
tellement souffert ! Était-ce trop demander que de vouloir un
enfant ? Un être de sa propre chair et de son propre sang ?
    — Je ne sais pas, Thonolan. Même un zelandoni ne pourrait pas
répondre à cette question.
    — Pourquoi est-elle partie comme ça ? Dans de telles
douleurs ? demanda Thonolan en s’arrêtant en face de son frère avec un
regard suppliant. Elle m’a à peine reconnu quand je suis arrivé. Et j’ai lu
dans ses yeux à quel point elle souffrait. Pourquoi fallait-il qu’elle
meure ?
    — Personne ne sait pourquoi la Mère donne la vie et la
reprend.
    — La Mère ! La Mère ! La Mère s’en moque !
Jetamio et moi nous L’honorions. Et cela ne L’a pas empêchée de reprendre
Jetamio. Je La hais ! s’écria Thonolan en recommençant à faire les cent
pas.
    — Jondalar... appela Roshario.
    Elle attendait à l’entrée de l’abri et n’osait pas entrer.
Jondalar s’approcha d’elle.
    — Le shamud a pratiqué une incision pour essayer de
récupérer l’enfant dès que Jetamio a été... (Roshario se tut un court instant,
incapable de continuer.) Il espérait pouvoir sauver l’enfant, reprit-elle en
ravalant ses larmes. Parfois, c’est possible. Mais là, il était trop tard.
C’était un garçon. Je ne sais pas s’il faut le dire à Thonolan ou non...
    Comme elle souffre, elle aussi ! songea Jondalar. Roshario
considérait Jetamio comme sa fille. C’est elle qui l’avait élevée, qui l’avait
soignée lorsqu’elle avait été atteinte de paralysie et qui s’était occupée
d’elle pendant sa longue guérison. Et bien entendu, elle était restée à ses
côtés tout le temps qu’avaient duré l’accouchement et l’agonie finale.
    Brusquement, Thonolan les repoussa et, prenant au passage son
vieux sac, il se dirigea au pas de course vers le sentier qui contournait la
corniche.
    — Je crois que ce n’est pas le moment, répondit Jondalar en
se lançant à la poursuite de son frère.
    Au moment où il arrivait à sa hauteur, il lui demanda :
    — Où vas-tu ?
    — Je pars. Jamais je n’aurais dû m’arrêter. Je n’ai pas
encore atteint le but de mon Voyage.
    — Tu ne peux pas partir maintenant, dit Jondalar en
l’attrapant par le bras.
    Thonolan se dégagea d’un geste brusque.
    — Pourquoi pas ? Qu’est-ce qui me retient encore
ici ? demanda-t-il en éclatant en sanglots.
    Jondalar l’arrêta à nouveau et, pivotant pour se retrouver en
face de lui, il regarda ce visage si ravagé par la douleur qu’il en était
méconnaissable. La peine de son frère était si profonde qu’il en était lui-même
ébranlé jusqu’au fond de l’âme. Il y avait eu une époque où il enviait le
bonheur de Thonolan et où il se demandait de quel genre d’imperfection il
souffrait pour être incapable de connaître l’amour. Maintenant il en venait à
se dire que cela valait peut-être mieux. A quoi bon aimer si on devait ensuite
éprouver une telle angoisse et un chagrin aussi amer ?
    — Tu ne peux pas partir avant que Jetamio et son fils aient
été enterrés, dit-il.
    — Son fils ? Comment sais-tu que c’était un
garçon ?
    — Le shamud a essayé de sauver le bébé. Malheureusement, il
était trop tard.
    — Je ne veux pas voir le fils qui l’a tuée !
    — Thonolan, voyons ! Jetamio a demandé à être bénie
avec un enfant. Et elle était tellement heureuse d’être enceinte ! Qui
aurait osé la priver de ce bonheur ? Aurais-tu préféré qu’elle vive dans
la tristesse toute sa vie ? Sans enfant et désespérant de ne jamais en
avoir ? Elle a eu à la fois l’amour, en s’unissant à toi, et le bonheur
d’être bénie par la Mère. Cela n’a pas duré longtemps, mais elle m’a dit un
jour que jamais elle n’aurait cru qu’on puisse être aussi heureuse, que sa plus
grande joie c’était que tu l’aimes et qu’elle soit enceinte. Elle disait
toujours que c’était ton enfant, l’enfant de ton esprit. Peut-être la Mère
savait-Elle que Jetamio ne pourrait jamais mettre un enfant au monde, peut-être
a-t-Elle décidé de lui accorder cette ultime joie.
    — Elle ne m’a même pas reconnu... remarqua Thonolan d’une
voix brisée.
    — Le shamud

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