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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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aîné Huaitong 69 . »
    Un autre document de la même époque
montre comment étaient conclues les ventes
d’ouvriers agricoles :
    « Contrat établi le troisième jour de la
onzième lune de l’an yiwei. L’artisan en statues
Zhao Sengzi parce que… il avait besoin de denrées et ne pouvait s’en procurer par aucun autre
moyen vend aujourd’hui à réméré son propre fils
Gouzi à son parent (par alliance) le seigneur Li
Qianding. Le prix de cette vente a été fixé à 200
boisseaux de blé et 200 boisseaux de millet (au
total : 24 hectolitres de céréales). La vente une
fois faite, il n’y aura pas de prix de location pour
l’homme ni d’intérêts sur les denrées. S’il arrive
que l’homme vendu, Gouzi, tombe malade et
meure, son frère aîné sera tenu de rembourser la
partie des denrées (correspondant au temps de
travail qui n’aura pas été effectué). Si Gouzi
vole des biens de petite ou de grande valeur à
des tiers, à la campagne ou à la ville, c’est de
Gouzi lui-même (et non de son employeur)
qu’on exigera réparation… Le délai prévu pour
le rachat de Gouzi est fixé à la sixième année.
C’est seulement lorsque ce terme sera échu que
ses parents seront autorisés à le racheter. De
peur que, par la suite, on ne demande un supplément de prix, on a établi ce contrat qui servira de
preuve. » Les signataires de ce contrat sont
Gouzi lui-même, son frère aîné « vendeur et
garant », l’artisan en statues « qui a discuté et
qui a reçu les denrées » et quatre témoins parmi
lesquels un villageois dont les champs sont voisins de ceux du vendeur 70 .
    Les contrats de location d’ouvriers agricoles
sont plus précis. L’homme est loué pour la saison, généralement de la première lune (février) à
la neuvième (octobre). Son salaire est d’une
« charge » (50 litres environ) de céréales par
mois, blé et millet. Son employeur s’engage à
lui fournir gratuitement un « vêtement de printemps », une chemise et un pantalon pour l’été
et une paire de chaussures de cuir. En échange, il
doit travailler sans relâche de l’aube à la tombée
de la nuit. Pour chaque jour chômé, on retient
douze décilitres sur son salaire pendant les mois
de gros travaux et six décilitres seulement pendant les autres mois. S’il tombe malade, on
déduit de son salaire le paiement des jours où il
ne s’est pas rendu aux champs. S’il égare ou s’il
endommage le matériel agricole qui lui est
confié (paniers en osier, sacs, couteaux à moissonner, houes et bêches), il devra pourvoir à son
remplacement. Enfin, comme il est d’usage, son
employeur ne sera pas tenu pour responsable s’il
se rend coupable d’un vol à l’égard d’un tiers,
qu’il s’agisse de blé ou de millet, de melons, de
légumes, de fruits, de mouton ou de bœuf 71 .
    L’endettement et la misère des campagnes
expliquent l’existence d’une classe de vagabonds et de brigands. Plus ou moins nombreuse
selon les régions et les époques, cette classe ne
disparaît jamais complètement. Les plus grandes
routes ne sont pas sûres, et les marchands ne s’yaventurent pas isolés. Les bandes de brigands
choisissent pour repaires les montagnes et les
zones marécageuses où la végétation est assez
dense pour qu’elles puissent échapper à toute
poursuite. Ainsi, sur le cours du moyen Yangzi,
au nord-est du lac Dongting s’étend une région
couverte de marais et de roseaux, « le désert des
cent li  », qui est infestée de brigands. Un haut
fonctionnaire qui fit, par bateau, le voyage du
Sichuan à Suzhou en 1177, et nous a laissé le
journal de son voyage, note au moment de son
passage dans cette zone déserte que traverse un
cours d’eau parallèle au Yangzi : « La lune était
si claire qu’on y voyait comme en plein jour. Les
soldats de l’escorte, pleins de courage, s’interpellaient d’un bateau à l’autre, à travers la nuit.
Arcs et arbalètes étaient tendus et, tout en avançant, on frappait sans discontinuer sur des tambours et de petites cloches 72 . »
    Les plaines basses et humides qui s’étendent
au nord de Hangzhou jusqu’au cours du Yangzi
et au-delà sont couvertes de rizières. Ce sont de
petites cuvettes carrées ou rectangulaires qui
n’ont parfois qu’une dizaine de mètres de côté.
De petits sentiers surélevés les entourent.
Inondées ou asséchées selon les saisons, elles
sont cultivées avec une houe à deux dents et

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