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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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sais plus exactement.
    — Et qui s’en est occupé ?
    — Eh bien, d’abord j’ai envoyé un message à Lady Madeleine.
    — Et puis ?
    — Elle a ordonné de porter le cadavre dans notre dépositoire, un petit bâtiment dans notre cimetière. L’un de nos laboureurs l’a pris et l’y a emporté. Quand notre prieure a gracieusement accepté qu’il soit enterré ici, je l’ai lavé et l’ai vêtu de l’une de nos robes. Nous l’avons inhumé peu de temps après. D’autres questions, Messire le clerc ?
    — Non, aucune.
    Soeur Veronica reprit son chemin. Elle fit faire le tour de l’église à Corbett pour atteindre un agréable petit bâtiment à un étage. Ils traversèrent le porche et pénétrèrent dans une vaste pièce chaulée. L’hostellerie était austère et peu meublée. La fenêtre était encadrée, d’un côté, par un immense crucifix noir et, de l’autre, par une sculpture représentant sainte Hawisia.
    — Voici notre salle de restauration, expliqua la nonne. La prieure vous recevra sans doute céans.
    Soeur Veronica désigna un tabouret avant de fermer la porte.
    — Asseyez-vous. Je vais vous apporter une collation.
    Elle revint un instant plus tard avec un pichet d’hydromel et un petit plat de friandises.
    — Lady Madeleine vous verra dès qu’elle le pourra.
    Le magistrat aurait voulu l’interroger plus avant, mais la nonne, malgré son âge, courut presque jusqu’au seuil et claqua l’huis derrière elle. Corbett prit alors le pichet et s’avança vers la fenêtre pour regarder dans la cour. Il essaya de mettre en ordre et d’analyser tous les éléments qu’il avait appris depuis le matin, mais il savait bien qu’il aurait besoin de l’aide de Ranulf pour démêler cet écheveau. Ce qu’il avait découvert le satisfaisait, mais il devait à présent admettre qu’il avait peu avancé. Il savait qui était le Hibou, mais avait-il beaucoup progressé quant à l’identité du tueur ? S’agissait-il d’un groupe d’assassins ? Des gens qui vivaient à Ashdown, haïssaient Lord Henry et avaient comploté sa mort ? Et, bien sûr, il y avait Craon et ses hommes. Mais comment pourrait-il les interroger ? Craon était un émissaire français officiel qui se ferait un plaisir de refuser de répondre à ses questions. Même s’il y consentait, se dit Corbett tout en sirotant son hydromel, Craon ne lui dirait vraisemblablement pas la vérité.
    — Vous revoilà, Messire le clerc royal !
    Le magistrat sursauta et se retourna. Lady Madeleine avait ouvert la porte en silence et s’était glissée dans la pièce. Il pouvait affirmer n’être pas le bienvenu à la façon dont elle tapotait d’une main sa robe blanche tout en jouant, de l’autre, avec le médaillon qui pendait à son cou.
    — Encore des questions, Messire ?
    Corbett reposa avec bruit le pichet sur la table.
    — Oui, Madame, encore des questions ! Piers Gaveston a, par décret royal, été exilé du royaume. Banni avec confiscation de ses biens. C’est une grave violation de la loi que d’offrir à un tel proscrit refuge et sécurité. Alors ne jouez pas les grandes dames avec moi. Vous et Sir William avez commis une très sérieuse faute. Je crois que votre frère a ramené Gaveston de la côte. Il lui a permis de se réfugier, déguisé, dans une taverne. Par la suite, Gaveston a pu pénétrer en ces lieux, oui, et même dans votre demeure.
    Lady Madeleine cilla et déglutit avec peine.
    — Je suis protégée par notre sainte mère l’Église ! dit-elle d’une voix rauque.
    — Absurde ! Je ne veux point vous arrêter, mais vous entendre dire la vérité. Vous avez donné asile à Gaveston, n’est-ce pas ? Il est venu à deux reprises. On l’a vu entrer dans vos appartements.
    — Gaveston est plus femme que moi ! rétorqua-t-elle. C’est notoire !
    Elle s’assit sur un banc.
    — Quel sot arrogant ! Il est arrivé sur nos terres, comme un trouvère. Qui l’a aperçu ?
    — Je préfère ne point vous le dire.
    Lady Madeleine renifla à grand bruit.
    — Dans notre jeunesse, Sir William et moi étions compagnons de jeux du jeune prince. Édouard a demandé la protection et l’appui de mon frère et il les a obtenus. J’ai trempé dans l’intrigue. Le prince de Galles a envoyé une missive cachetée avec son sceau privé, disant que lorsqu’il serait roi il n’oublierait pas mon aide ni celle de la relique de sainte Hawisia.
    Avec un petit sourire, elle prit

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