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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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m’as appris ? Un tosspot. Une ordure. Quand je suis rentrée,
je l’ai trouvé installé chez moi, prétendant qu’il avait dû vendre la maison
pour payer mes dettes. Mais il les avait achetées, les dettes ! Alors
qu’il m’avait promis de s’occuper de mes affaires, il a attendu que j’aie le
dos tourné pour s’approprier ma demeure. Et maintenant que je suis de retour,
il ne veut pas me laisser rembourser ce que je devais. Il prétend que tout est
payé. Je lui ai proposé de la lui racheter pour un prix supérieur à celui qu’il
a payé, mais il m’a ri au nez.
    Thomas ouvrit la porte de l’église et s’effaça pour la
laisser passer. La pluie tombait à verse.
    — Mais tu ne vas pas vouloir la reprendre, lui dit-il,
si Charles de Blois revient. D’ici là, tu devras avoir quitté la ville.
    — Tu continues à me dire ce que je dois faire,
Thomas ?
    Comme pour atténuer la dureté de ses paroles, elle le prit
par le bras. À moins que ce ne fût parce que la rue était raide et glissante et
qu’elle cherchait à se rattraper.
    — Je vais rester ici, je crois, poursuivit-elle.
    — Si tu ne t’étais pas enfuie, Charles t’aurait mariée
à l’un de ses hommes d’armes. S’il te trouve ici, c’est ce qu’il fera, ou pire
encore.
    — Il détient déjà mon enfant. Il m’a déjà violée. Que
peut-il faire de pire ? Non ! (Elle serra violemment le bras de
Thomas.) Je vais rester dans ma petite maison près de la porte sud et quand il
entrera dans la ville, je lui enverrai un carreau d’arbalète dans la bedaine.
    — Je suis surpris que tu n’aies pas envoyé un carreau
dans la bedaine de Belas.
    — Tu t’imagines que je veux être pendue pour la mort
d’un notaire ? répliqua la belle avec un rire bref. Non, je mets ma mort
en réserve, afin de pouvoir faire passer Charles de Blois de vie à trépas, et
tous en Bretagne et en France sauront qu’il a été tué par une femme.
    — Et s’il te rend ton enfant ?
    — Il ne le fera pas ! jeta-t-elle avec conviction.
Il ne répond à aucun appel.
    Sans doute voulait-elle dire que le prince de Galles, et
peut-être même le roi, avaient écrit à Charles de Blois, mais que ces appels
étaient restés lettre morte. D’ailleurs, comment eût-il pu en être
autrement ? L’Angleterre était le pire ennemi de Charles.
    — Tout cela pour des terres, Thomas, ajouta-t-elle d’un
ton las, des terres et des richesses.
    Son fils âgé de trois ans, comte d’Armorique, était
l’héritier légitime de vastes terres situées à l’ouest de la Bretagne et
occupées à présent par les Anglais. Au cas où l’enfant ferait allégeance au duc
Jean, soutenu par Edouard d’Angleterre pour régner sur la Bretagne, les
prétentions de Charles de Blois à la souveraineté sur le duché se
retrouveraient sérieusement affaiblies. C’était la raison pour laquelle Charles
avait capturé l’enfant et le garderait jusqu’à ce qu’il fût en âge de lui jurer
fidélité.
    — Où est Charles ? s’enquit Thomas.
    Par une ironie du sort, son fils avait été baptisé du nom de
son grand-oncle afin de s’attirer sa faveur.
    — Il est dans la tour de Roncelet, expliqua Jeannette,
au sud de Rennes. Il est élevé par le seigneur de Roncelet. Il y a presque un
an que je ne l’ai vu !
    — La tour de Roncelet, reprit Thomas, est-ce un
château ?
    — Je ne l’ai jamais vue. C’est une tour, je suppose.
Oui, un château.
    — Tu es sûre qu’il est là-bas ?
    — Je ne suis sûre de rien, avoua Jeannette, mais j’ai
reçu une lettre qui disait que Charles était détenu là-bas et je n’ai aucune
raison d’en douter.
    — Qui a écrit cette lettre ?
    — Je l’ignore. Elle n’était pas signée.
    Elle marcha en silence pendant quelques instants. Thomas
sentait sa main chaude sur son bras.
    — C’était Belas, finit-elle par dire. Je ne le sais pas
avec certitude, mais je pense que c’est lui. Il me harcelait, me tourmentait.
Il ne lui suffit point d’avoir ma maison, de savoir que Charles de Blois
détient mon enfant, non, il veut me voir souffrir. Ou alors, il veut me pousser
à partir pour Roncelet, sachant que je serai rendue à Charles de Blois. Je suis
sûre que c’était Belas. Il me hait.
    — Pourquoi ?
    — Qu’est-ce que tu crois ? répliqua-t-elle d’un
ton vif. Je possède une chose qu’il désire, une chose que tous les hommes
désirent, mais que je ne veux pas lui donner.
    Ils

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