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Le cercle de Dante

Le cercle de Dante

Titel: Le cercle de Dante Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Matthew Pearl
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signature de James Russell Lowell.
    « Quoi ! Mais ce n’est pas du tout ma signature ! s’écria le poète. Celui qui a écrit ça est incapable de tenir une plume ! J’exige que vous me remettiez immédiatement tous les autographes frauduleux en votre possession, monsieur, ou vous aurez des nouvelles de maître Hillard, mon avocat, avant la fin de la journée !
    —  Lowell ! intervint Fields en tirant son ami à l’écart.
    — Comment pourrais-je dormir cette nuit, en sachant que ce bon citoyen possède assez d’illustrations dans son livre pour établir une carte de ma maison ! s’emporta Lowell.
    — Nous avons besoin de cet individu !
    — C’est bon, se rendit le poète, et il remonta son manteau sur ses épaules. À l’église avec les saints, au tripot avec les pécheurs.
    — S’il vous plaît, monsieur Vane, déclara Fields en sortant son portefeuille. Nous voulons seulement des renseignements sur M. Ross. Après, nous vous laisserons tranquille. Combien accepteriez-vous pour nous faire part de vos connaissances ?
    — Je m’en déferais pas pour un centime ! répliqua l’homme en riant de bon cœur, et l’on put lire dans son regard qu’il fouillait les profondeurs de son cerveau. L’argent devra-t-il toujours présider aux échanges ? »
    Quarante autographes signés de la main de Lowell lui parurent un paiement raisonnable pour ses services. Fields leva un sourcil consultatif à l’adresse de son compagnon. Lowell accepta froidement et se mit derechef à signer son nom dans un cahier, sur deux colonnes.
    « De la bien belle ouvrage », approuva Vane en examinant son écriture.
    Il confia à Fields que Ross était un typographe passé de l’impression des journaux à la contrefaçon des billets de banque. Mais voilà, il avait commis l’erreur de refiler sa monnaie à un gang qui escroquait les cercles de jeu locaux. Pour écouler les marchandises achetées avec l’argent gagné dans l’opération, il avait fait de pauvres prêteurs sur gages des receleurs malgré eux. Ces derniers mots furent prononcés par le monsieur avec dégoût. Il tira la langue presque jusqu’à toucher son nez. Encore un peu de temps, conclut-il, et lui aussi tombait dans la combine.
    De retour au Corner, Fields et Lowell mirent Holmes et Longfellow au fait de ce rebondissement imprévu.
    « Il n’est pas difficile de deviner ce que Bachi avait dans sa sacoche en quittant le magasin, dit Fields : des faux billets. Une solution désespérée en quelque sorte. Cependant, quel pouvait bien être son rôle dans une telle entreprise ?
    — Si vous ne pouvez gagner d’argent, il faut bien que vous en fabriquiez, j’imagine, déclara Holmes.
    — Quelles que soient les raisons qui l’ont poussé à cette extrémité, signore Bachi a déguerpi juste à temps », dit Longfellow.
     
    Le mercredi soir, Longfellow accueillit ses hôtes sur le perron de Craigie House comme il le faisait autrefois, et Trap les gratifia d’un second accueil sous la forme de jappements. George Washington Greene admit volontiers que sa santé s’était grandement améliorée depuis qu’il avait reçu le mot de Longfellow l’informant de la réunion, et il exprima l’espoir que les séances allaient reprendre de façon régulière, précisant qu’il s’était préparé avec une diligence redoublée aux chants prévus pour ce soir.
    Les érudits prirent place, et Longfellow déclara la réunion ouverte. Il fit circuler le texte et sa traduction, sous l’œil intéressé de Trap. Puis la petite sentinelle, satisfaite de voir chacun confortablement installé dans son fauteuil habituel, alla se tapir dans son petit creux favori sous le siège en velours côtelé vert, placé le plus près du feu, et qui était occupé par l’invité le plus généreux envers lui pendant le dîner, c’est-à-dire : le vieux Greene.
    «  Un démon nous schismatise au tranchant de l’épée. »
     
    Dans l’omnibus qui le reconduisait chez lui, Nicholas Rey luttait contre l’endormissement. Ce n’était pas tant la fatigue de la journée qui se faisait sentir que celle de ses nuits sans sommeil. À l’hôtel de police, il n’avait plus grand-chose à faire désormais, étant pratiquement enchaîné à son bureau sur ordre du maire Lincoln ; Kurtz s’était trouvé un nouveau cocher, un sergent de ville novice, originaire de Watertown. Rey glissa brièvement dans le sommeil. Je ne peux mourir comme ici, lui

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