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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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le silence.
    —  Je
comprends ce que vous ressentez, dit-il à voix basse. Oui, je le comprends
beaucoup mieux que vous ne pouvez l’imaginer.
    Pour le coup, Megan retrouva l’usage de la parole.
    —  J’en
doute fort ! rétorqua-t-elle avec sauvagerie.
    Jeremy ne prit pas garde à l’objection.
    —  Ce
chagrin, je l’ai connu moi aussi, poursuivit-il d’un ton lointain. Voyez-vous,
ma mère est morte peu après mon premier anniversaire, et c’est mon père qui m’a
élevé seul. J’adorais mon père… C’était un modèle à mes yeux…
    Sa voix vacilla telle une flamme exposée à un souffle de vent. On le
devinait submergé par une intense émotion, comme si une vieille blessure
s’était rouverte et que le sang invisible coulait de nouveau à flots.
    —  Nous
étions très proches…, ajouta-t-il au prix d’un violent effort.
    Il ne s’adressait plus à Megan à présent ; il se parlait à lui-même.
    —  Mais
il m’a quitté à son tour voilà deux ans… J’ai vécu sa disparition comme un
déchirement. Je ne m’en suis toujours pas remis d’ailleurs…
    Près de lui, Megan étouffa une plainte.
    —  Allez-vous-en…,
gémit-elle. Je vous en supplie, allez-vous-en… Vous ne comprenez pas… Jamais
personne ne pourra m’aimer comme lui m’aimait… Partez…
    Jeremy parut émerger d’un rêve. Lentement, il se redressa et gagna la
porte.
    —  On
souffre tellement qu’on croit qu’on va cesser de respirer, murmura-t-il avant
de sortir, mais c’est faux. On continue à vivre malgré tout. On est en miettes,
mais on continue à vivre…
    Les heures passèrent, et une colère sourde s’insinua en Megan, irriguant
ses veines d’une lave brûlante. Andrew était un être authentiquement bon et
généreux ; il s’était toujours soucié d’autrui plus que de lui-même,
faisant passer les intérêts des autres avant les siens, et pourtant il était
mort. Où était la justice là-dedans ? Sa colère bifurqua alors vers
Cassandra. Cassandra qui avait tant fait souffrir Andrew alors qu’il était la
seule personne à se préoccuper vraiment d’elle. Cassandra qui avait détenu
pendant des années le pouvoir de le rendre heureux mais n’en avait usé qu’au
tout dernier moment. Megan aurait aimé pouvoir la rendre responsable de la mort
de son frère. La détester l’aurait soulagée, mais elle savait que ce n’était la
faute de personne.
    Soudain,
une envie folle de rentrer chez elle, de retrouver le foyer qu’elle partageait
avec Andrew, l’envahit. La proximité de Cassandra lui était devenue
insupportable, et le sol du manoir lui brûlait les pieds.
    Péniblement, Megan se mit debout et s’enveloppa dans une cape. Elle avait
tant pleuré que ses cheveux lui collaient au visage, mais elle se moquait bien
d’avoir l’air présentable. Elle descendit dans le hall sans croiser personne et
sortit sur le perron balayé par le vent et la pluie, résolue à braver les
éléments déchaînés pour rejoindre son foyer.
     
    *
     
    Nicholas, Julian et Jeremy discutaient dans le grand salon lorsque la
femme de chambre de Cassandra fit irruption en courant dans la pièce.
    —  Miss
Jamiston a disparu ! glapit-elle, en proie à une panique échevelée.
    Les trois hommes se dressèrent comme des ressorts.
    —  Disparu ?
Comment est-ce possible ? Vous deviez la surveiller !
    —  Je
ne me suis absentée que quelques minutes pour lui préparer du thé, mais à mon
retour, elle avait quitté sa chambre. Douglas, le palefrenier, m’a dit qu’elle
avait pris un cheval…
    —  Un
cheval ! l’interrompit Nicholas. Par ce temps, c’est de la folie, on n’y
voit pas à deux pas !
    —  A-t-elle
précisé où elle comptait aller ? interrogea Julian, le front barré par un
pli soucieux.
    La femme se tordait les mains de désespoir.
    —  Non,
elle a refusé de le dire à Douglas. Il a bien essayé de la dissuader de sortir
par cette pluie, mais elle n’a rien voulu entendre !
    L’air anxieux, le palefrenier, qu’ils trouvèrent dans les écuries,
confirma le récit de la femme de chambre.
    —  Nous
devons retrouver Cassandra au plus vite, décréta Nicholas une fois de retour au
salon. J’espère qu’elle n’a pas quitté sa léthargie pour commettre l’irréparable…
    Julian sursauta.
    —  Non,
certainement pas ! protesta-t-il avec vigueur. Jamais Cassandra
n’attenterait à sa vie, elle a beaucoup trop de courage pour cela !
    —  Son
attitude

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