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Le Chant des sorcières tome 1

Le Chant des sorcières tome 1

Titel: Le Chant des sorcières tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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s'agirait que du prince et de ses valets, me semble difficile.
    — Il faudrait en effet y effectuer des aménagements et mettre à contribution les villageois. Bien sûr, vous seriez largement dédommagé.
    Le baron avait hoché la tête, une moue circonspecte à la commissure des lèvres. Sidonie quant à elle s'était levée pour lui donner congé.
    — Je vous trouve encore bien pâlot, mon bon Philibert. Les conséquences sans doute de vos blessures aggravées par cette chevauchée. Prenez tout le repos qui vous sera nécessaire. Si nous n'avons pas de chambre à vous offrir, vous ne vous offusquerez pas, je le sais, de partager avec vos compagnons le logis de sire Dumas. Nous serons peu en ces murs quant à nous, tout aux préparatifs de notre hyménée, mais je suis certaine que Philippine, heureuse de votre guérison, vous accordera la compagnie que vous espérez. Pour le reste, nous vous ferons demain connaître notre décision. Elle sera commune, puisque dans quelques jours le baron et moi ne ferons plus qu'un.
    Il s'était incliné, certain déjà de leur réserve. Furieux de ne pas la comprendre. Sur le palier, Marthe l'attendait, adossée à la vis de l'escalier.
    — Ton commerce ne m'intéresse pas, sorcière. J'ai d'autres affaires à régler, avait-il grommelé.
    — J'en ai autant à ton service. Une collation t'a été préparée en cuisine. Je vais t'y mener.
    — Je connais le chemin, l'as-tu oublié ?
    — Non point, avait-elle soufflé, d'autant que tu as laissé quelque chose à ta dernière visite. Quelque chose que j'estime précieux.
    Il s'était immobilisé sur les marches, Marthe sur ses talons.
    — Il y a fort longtemps de cela, mais je suis certain du contraire. Et quand bien même, en quoi cela te concernerait ?
    — En rien, tu as raison. Mais tu aurais une dette envers moi…Son sourire goguenard l'avait glacé. Elle savait de toute évidence quelque chose qu'il ignorait. Sa curiosité l'avait emporté. Il avait hoché la tête.
    — Parle donc, créature du diable. Qu'ai-je bien pu laisser qui puisse aujourd'hui m'intéresser ?
    — Un fils, chevalier, que Sidonie a prénommé Enguerrand.
    Il avait marqué une seconde de surprise avant de hausser les épaules.
    — Il ne serait pas le premier bâtard que j'aurais semé.
    — Certes, mais le vieillard qui aurait pu le légitimer était mort quand il est né…
    Constamment affamé depuis qu'il était sorti de sa léthargie, il n'avait pas daigné répondre, et s'était remis à descendre les marches jusqu'aux cuisines. Que cet enfant soit le sien ou non lui était indifférent. En d'autres temps peut-être, avant qu'il ne s'engage à Rhodes aux côtés des Hospitaliers, il aurait pu épouser Sidonie devenue veuve, élever leur fils. Autres temps. Ce jourd'hui, s'il la trouvait toujours aussi désirable, c'était de Philippine qu'il s'était épris, plus follement qu'il ne l'avait jamais été, et cette vieille histoire n'avait pas même le goût des regrets.
    A présent pourtant qu'il se dirigeait vers la cour extérieure pour retrouver ses hommes au logis de Dumas, il se demandait si cette sorcière n'avait pas raison, et si cette information ne lui serait pas utile en fin de compte tôt ou tard pour servir ses intérêts.
     

22
    — Tout me semble en ordre, ma bonne Gersende, la félicita Sidonie en refermant le registre des dépenses prévisionnelles que l'intendante lui avait étalé sous le nez.
    Attablées côte à côte dans l'appartement de Leurs Seigneuries, elles étudiaient les chiffres depuis presque une heure, baignées d'un rayon de soleil qui traversait les vitres.
    — Comme vous l'avez pu voir, reprit Gersende, ce sont les cochons de lait qui nous feront le plus défaut. Compte tenu des réjouissances et de leur étalement sur trois jours…
    — Trois?
    Sidonie se tourna vers Jacques qui, depuis son faudesteuil, se frottait la barbiche d'une main nerveuse.
    — Est-ce bien nécessaire ? Deux n'y suffiraient-ils pas ?
    — Trois, pas moins. Je vous épouse et entends bien qu'on le sache.
    Sidonie n'insista pas. La visite de Philibert de Montoison l'avait de toute évidence laissé bougon et elle s'en serait inquiétée si Gersende ne s'était annoncée. Nous étions le 19 août. Il ne restait que six jours avant le mariage et l'intendante comptait bien tout passer en détail. Ils n'avaient que trop tardé.
    — Maître Janisse trouvera une solution pour remplacer les porcelets, je lui fais

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