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Le Code d'Esther

Le Code d'Esther

Titel: Le Code d'Esther Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Benyamin , Yohan Perez
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Une dizaine d’e-mails m’attendent, certains répétitifs mais tous chargés d’informations. Yohan a bien travaillé !
    Le premier document, capital pour nous, confirme les propos de Günther à la cafétéria : Max Amann a bien existé. J’étais à mille lieues d’imaginer que l’homme que je recherchais dans l’entourage de Hitler porterait le même nom que le Premier ministre d’Assuérus. Je cherchais du côté de Himmler ou d’Eichmann, de Goebbels ou de Göring, essayant d’établir des parallèles, ces fameuses « correspondances »… Voici en tout cas la biographie de Max Amann telle que nous la découvrons, sèche comme un rapport de police :
    Il est né à Munich le 24 novembre 1891. Il est sergent dans l’armée allemande lorsque éclate la Première Guerre mondiale. Sous ses ordres, un caporal nommé Adolf Hitler. Une véritable amitié se noue entre les deux hommes, le second impressionnant le premier par sa verve et ses idées révolutionnaires. Dès 1921, Amann prend sa carte au NSDAP, le Parti national-socialiste, fondé un an plus tôt. L’année suivante, il est nommé directeur de la maison d’édition Eher-Verlag, qui publie le journal du parti puis celui de la SS. En novembre 1923, on le retrouve tout naturellement parmi les conjurés du putsch de la Brasserie aux côtés de son leader, avec qui il est arrêté et emprisonné à la forteresse de Landsberg. Il participe, avec d’autres fidèles, à la réécriture du livre d’Adolf Hitler et persuade celui-ci d’en changer le titre. Il le publie le 18 juillet 1925 : Mein Kampf est né. En 1933, il devient président de l’Office du Reich pour les médias, dépendant des services de Joseph Goebbels. Il impose la censure, décide de la fermeture de publications hostiles au régime nazi et réalise d’énormes profits personnels. Pendant toute la durée de la guerre, il fait partie du premier cercle autour du Führer et prend part aux décisions importantes du III e  Reich. Arrêté à la fin de la guerre par les troupes alliées, le SS-Obergruppenführer Max Amann est condamné le 8 septembre 1948 par le tribunal de Nuremberg à dix ans de travaux forcés. Libéré au bout de sept ans, mais privé de ses biens et de ses droits à la pension, il meurt dans la misère à Munich le 30 mars 1957.
    Une photo accompagne le texte. On y voit un officier allemand en tenue d’apparat, les yeux durs et les lèvres minces, fixer l’objectif. Eu égard aux soixante-dix ans qui me séparent de ce cliché et à la disparition de son sujet, je m’interdis de porter le moindre jugement sur ce portrait.
    Suit une série d’articles où l’on retrouve le nom d’Amann associé aux péripéties de la presse allemande pendant la guerre et cette phrase d’Antoine Vitkine, auteur d’un document remarquable sur la « Bible nazie » : « On ne peut s’abstenir de penser que sans son intervention [le choix du titre], le livre aurait peut-être connu un destin sensiblement différent 6 . »
    « Bingo ! annonce fièrement Axel. En plein dans le mille !
    — Günther ne nous a pas menti. Il connaît vraiment cette histoire et tous ceux qui y ont participé.
    — On aurait dû lui poser des questions. Je suis sûr qu’il nous aurait donné encore plus de détails sur Amann…
    — Il a fait mieux : il nous a donné ce que nous étions venus chercher. »
     
     
    Les e-mails défilent dans la lumière bleutée de l’ordinateur lorsque, tout à coup, nous parvient la « dernière cartouche » de Yohan. Une petite bombe : une coupure de presse du Jewish Chronicle de Londres, une capture d’écran du site Internet de CNN et un article de The Independent , l’un des journaux les plus sérieux de la capitale britannique. Ils racontent tous les trois la même histoire.
    À savoir : des comptes bancaires, destinés à recevoir les droits d’auteur de Mein Kampf , ont été découverts par des équipes qui travaillent sur l’argent juif et nazi en déshérence depuis la Seconde Guerre mondiale.
    Des documents des Archives nationales américaines, récemment déclassifiés, indiquent que l’un des plus fidèles compagnons de Hitler possédait des comptes auprès de l’Union des banques suisses (UBS) à Berne.
    L’information, provenant d’un rapport secret d’une branche de la CIA, a été révélée par des chercheurs du Congrès juif mondial à Washington. Un télégramme de Berne, peut-on lire dans ce

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